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[LIVE REPORT] KOKIA a envoûté le public de La Cigale près de 10 ans après son dernier passage à Paris !

by Celia Cheurfa

Akiko Yoshida, plus connue sous le nom de KOKIA, a foulé le parquet de la salle parisienne La Cigale, 10 ans après son concert dans cette même salle en 2009. KOKIA a alors donné ce magnifique concert devant son public fidèle à l’occasion de la célébration de ses 20 ans de carrière, intitulée “KOKIA 2018- 20 YEARS ANNIVERSARY STAGE“. KOKIA est appréciée du public pour sa technique et sa puissance vocale, sa grande sensibilité et douceur et pour son habileté à maîtriser tous les styles de musique. Nos oreilles ont d’ailleurs pu en faire l’expérience : du jazz au lyrique en passant par la folk, KOKIA est une artiste complète qui a su satisfaire les attentes des auditeurs, et plus encore, qui les a transportés dans son univers.

L’équipe de CKJ a d’ailleurs eu la chance de s’entretenir avec cette artiste lors d’une interview disponible en cliquant ici, quelques jours avant son nouveau concert à Paris.

Le dimanche 11 novembre, KOKIA a alors rencontré son public dans la salle de La Cigale. Organisé par 33 Degrees, le concert a commencé avec l’entrée et l’installation des deux musiciens (le guitariste et le pianiste). Sur un prélude au piano, KOKIA, pieds nus et resplendissante dans sa robe fluide, s’est adressée de sa voix douce au public constitué de Français, mais aussi de Japonais. En anglais, en japonais et en français, KOKIA a alors commenté :

“Bonjour, merci d’être venus aujourd’hui. Tout le monde va bien ? Je suis contente d’être revenue à Paris, je vous souhaite une excellente soirée.”

La première chanson, intitulée “Family Tree“, tirée de l’album “I found You“, a immédiatement montré l’harmonie entre les trois musiciens. Pour ce morceau, KOKIA s’apparentait à un oiseau. Ceux qui l’ont découvert pour la première fois en live ce soir-là ont été, sans l’ombre d’un doute, impressionnés par sa maîtrise vocale. Dès lors, KOKIA a adopté sa propre gestuelle, sensuelle et sensible, qui n’a pas cessé d’accompagner sa voix tout au long de la performance. Tout son corps se mouvait au son des accords de guitare et de piano.

Changement d’ambiance sur la chanson d’après, “Usaghi“. Sur ce morceau, le spectateur s’est laissé porté par la mélodie aux inspirations latines. Un véritable moment de flottement, qui s’apparentait à une caresse envoûtante ! Encore une fois, KOKIA a fait preuve de beaucoup de musicalité, et semble apprécier tous les types de musique. Le guitariste a lui aussi fait preuve de sa maîtrise technique, en sublimant la voix de KOKIA de son jeu latino. Plus rythmée, le morceau alternait entre valse latine et ballade pop.

Place à une intro au piano qui a donné la tonalité des émotions de la chanson “Fukurou ~Fukurou ga shiraseru kyaku ga kita to~”. Dès le début, nous avons été englouti dans cette espèce d’océan d’émotions. Entre chant de hibou et chant de baleine, KOKIA a envoûté son public par l’océan de couleurs et d’images qu’elle a dessiné par sa voix. La deuxième partie de la chanson a changé de ton, et est devenue un chant un peu plus mystérieux, plus nuancé. La chanteuse a véritablement fait appel aux sens, et à une sensibilité toute autre. Elle a alors conté son histoire dans un calme olympien.

Sur des notes plus jazzy à la guitare, KOKIA a alors commencé à prendre la parole. D’une douceur incontestable, sa voix a prolongé le moment d’envoûtement. Elle a présenté son projet “ton ton ton“, recueil de chansons qui racontent des histoires sous le nom d’animaux :

“J’ai déjà enregistré deux albums. J’avais décidé d’écrire des chansons sur les animaux et les créatures parce que c’est drôle et parce que les enfants apprécient la musique. La plupart des parents pensent qu’il s’agit de musiques pour les enfants mais il s’agit aussi de musiques pour les parents. Il s’agira d’une très longue série parce qu’il y a beaucoup de créatures.”

Quelques enfants étaient dans la salle, accompagnés de leurs parents, et KOKIA a très clairement montré son affection pour ces petits êtres.

Elle s’est alors produite sur “Kirin ~nagai kubi shita kirin-san~“, chanson de son projet “ton ton ton”. Elle l’a intitulé “la chanson de la girafe” et nous a montré une autre facette de sa personnalité, en adoptant un style complètement jazz, rythmé par une mélodie plus sensuelle au piano.

KOKIA s’est alors transformée en chanteuse lyrique sur la chanson “Kaba ~madamu hippo (kaba-fujin) no yume~“, dont le titre peut-être traduit comme “le rêve de madame hippo“. Similaire à une valse, le morceau raconte l’histoire de madame hippo, qui rêve de se produire sur la scène d’un opéra de Paris, peu importe son physique d’hippopotame. Aux sons des vocalises, le public a apprécié sa capacité à captiver aussi bien les adultes que les enfants. Mais KOKIA est aussi une comédienne, puisqu’elle a su théâtraliser sa performance et incarner différents personnages.

Place à une toute autre performance plus pop et plus douce sur “Watashi no naka no kemono“. Les techniciens ont aussi apporté à cette performance un jeu de lumière et des mouvements intéressants, en accord avec la chanson. Sur une technique de mandoline italienne, le public a été envoûté par la technique du guitariste et sa diversité.

Faraway“, chanson tirée de l’album “Hikari wo Atsumete“, a été un moment de légèreté et de flottement. Simplement accompagnée du piano, KOKIA s’est avérée être une artiste extrêmement sensible qui dessine les images à l’aide de ses mains.

Elle s’est ensuite octroyée un petit moment d’échange avec le public quand elle a repris la parole avec beaucoup de douceur, pour ne pas briser le moment, presque dans un chuchotement envoûtant.

“Je suis contente d’être à Paris aujourd’hui. Depuis ces 20 dernières années, il s’en est passé des choses. Les gens me disent que ma musique est émouvante. Ils me remercient d’être KOKIA.”

Le concert était en effet un beau moment de partage et de retrouvailles, et l’on sentait à quel point KOKIA était touchée par la gratitude et la reconnaissance que son public avait quant à son égard. Elle a continué :

“Mais c’est parce que vous êtes là que je suis plus forte. C’est grâce à ça que je peux être Kokia. J’essaie toujours de vous le rendre avec ma musique, ce que je veux dire, c’est merci de m’apporter ce soutien en permanence.”

KOKIA a soufflé ces mots avec beaucoup de sincérité et de simplicité. C’est d’ailleurs cette dualité entre son innocence presque enfantine et sa maturité qui constitue le personnage magnifique de KOKIA.

La chanson suivante, moins connue du public, intitulée “Kasa wo kashite agete“, a été un sublime dialogue piano-voix qui a complètement effleuré le public. KOKIA a incarné un véritable poète et a tissé elle-même les notes de cette chanson. Sa complicité avec les musiciens a été complètement sublimée lors de cette performance.

Après ça, une entracte de 20 minutes a été annoncée. Toujours dans le silence général, un calme reposant et apaisant, le public a pu discuter de ses impressions et de ses ressentis face à cette première partie de concert qui a été envoûtante. Une grande partie du public se retrouvait dans cette salle pour la deuxième fois, mais beaucoup de personnes étaient de récents initiés et ont, à juste titre, dû être pris par les performances de KOKIA.

KOKIA et ses musiciens sont revenus sur scène pour interpréter “Chouwa Oto“, l’une des chansons les plus célèbres de l’artiste. Beaucoup plus inspirée d’une sensibilité japonaise, la chanson est l’une des plus intenses et des plus denses en terme de musicalité. L’orchestration a été reprise comme à l’origine, et les percussions qui n’étaient pas présentes sur scène n’ont pas manqué de faire vibrer la salle. Le jeu avec les silences a été incroyable et l’interprétation de cette chanson plus sombre et mystérieuse a été félicitée et acclamée comme il se devait. L’artiste a fait preuve d’une grande puissance vocale et d’une grande intensité émotionnelle sur ce morceau japonisant, presque épique, générique de l’anime Gin-iro no kami no Agito.

Contrastant avec la chanson précédente, mais au moins aussi émouvante, la chanson”I Believe -Umi no Soko Kara“, a commencé sur l’introduction au piano, et qui a arraché des frissons à la quasi-totalité des personnes présentes dans la salle. Chanson empreinte de mélancolie mais également de beaucoup d’espoir, son refrain entêtant en anglais a été un océan d’émotions pour l’intégralité de La Cigale. KOKIA a chanté avec son âme et a, par la même occasion, fait preuve d’une maîtrise vocale exceptionnelle avec un ambitus large et des notes ultra-hautes arrachées avec une telle facilité que le public n’a pu que se lever à la fin de la performance pour lui offrir une standing ovation digne de sa sublime performance. Le message de la chanson a été reçu avec beaucoup de passion.

La chanteuse a ensuite repris la parole pour présenter son nouvel album et renforcer le lien déjà tissé avec son public :

“Cela faisait longtemps que je n’étais pas venue à Paris. Maintenant je vais pouvoir vous montrer mon nouvel album. Mon nouvel album n’est pas encore sorti. J’ai entendu dire qu’il devrait sortir ici d’ici décembre. La prochaine chanson est ‘Obake ga kowai nante’, tirée de mon prochain album. Je veux que vous sachiez le sens des paroles, j’espère que vous pourrez la comprendre. Laissez-moi les lire.”

Au son du piano, KOKIA a commencé la lecture des paroles qu’elle voulait à tout prix transmettre au public. Sur ce moment de pure douceur, KOKIA a alors enchanté par sa voix de poétesse et n’a fait que confirmer son talent d’interprétation et de composition.

“Avez-vous peur des fantômes ? Il nous arrive d’avoir peur n’est-ce pas ? Mais lorsqu’on perd un être cher, je pense que beaucoup se disent, même d’un fantôme, je rêve de lui parfois.”

Elle a alors chanté cette phrase, “Il ne faut pas avoir peur des fantômes“, avec beaucoup de simplicité et de douceur. Le morceau, quand on en comprend le sens des paroles, ne prend que plus de valeur.

La lumière s’est ensuite éteinte pour ne plus illuminer que les musiciens. Progressivement, la lumière s’est rallumée aux premières notes de “moment“. Comme l’indique le titre, ce moment onirique a été d’une tendresse et d’une poésie incroyable. Si l’instrumentation était plutôt rythmée, KOKIA a posé sa voix avec beaucoup de douceur. La chanson était plus folk, et les couleurs n’ont cessé de se dessiner tout au long de la chanson. Sa gestuelle particulière n’a fait que sublimer sa voix et les techniciens ont augmenté la réverbe et l’écho dans la salle afin que la musique engloutisse complètement les murs.

Sur “Kono Chikyuu ga marui Okage de“, un jeu d’ombre a été mis en place. Cette ballade plus mélancolique a été portée par les chuchotements de KOKIA. Elle a exprimé toute sa gratitude envers son public.

Elle a ensuite déclaré :

“La France est un endroit spécial pour moi, cette année, ma carrière a atteint sa vingtième année. Beaucoup de gens m’ont demandé ce qui a été le meilleur. Voyager en Europe a été l’une des plus belles expériences. Je suis fière de moi, parce que je ne suis pas une très grande musicienne populaire, mais j’ai des gens qui me sont loyaux dans d’autres pays et c’est ce qui m’est très précieux.”

KOKIA a ensuite dit quelque chose de très beau, que l’on a pu confirmer tout au long de cette soirée :

“Je pense que nous, les musiciens, nous sommes comme des magiciens, parce que nous pouvons changer les choses.”

Elle s’est longuement inclinée sous les acclamations et les cris du public. Puis elle a remercié à de multiples reprises le public.

Moment très touchant : un petit enfant âgé de 4 ans, installé au premier rang, avec ses parents est monté sur scène pour lui offrir un dessin, et KOKIA l’a reçu avec reconnaissance et humilité.

La dernière chanson intitulée “Remember the Kiss” a été un véritable hymne à l’humanité. Encore une fois, sa grande sensibilité n’a pu que servir à sublimer les paroles, qui appelaient à la tolérance. De la même manière qu’elle l’a chanté, peu importe les tragédies ou le bonheur, KOKIA a appelé à s’aimer les uns et les autres et à partager ce moment.

Elle a continué la chanson sous une standing ovation et beaucoup d’applaudissements qui ont confirmé le respect que l’on peut vouer à cette très grande artiste. KOKIA est une artiste admirable, qui a su plonger la salle dans un parfait silence et a réunit tout le monde sur ses chansons qui sont de véritables appels à l’amour.

Merci à 33 Degrees, aux techniciens, aux musiciens de KOKIA,
et bien évidemment à cette grande artiste pour ce concert sublime ! 


Setlist :

01. Family Tree
02. Usaghi
03. Fukurou ~Fukurou ga shiraseru kyaku ga kita to~
04. Kirin ~nagai kubi shita kirin-san~
05. Kaba ~madamu hippo (kaba-fujin) no yume~
06. Watashi no naka no kemono
07. Faraway
08. Kasa wo Kashite Agete
Entracte
09. Chouwa Oto
10. I Believe ~Umi no Soko Kara~
11. Obake ga kowai tante
12. Moment ~Ima wo Ikiru~
13. Kono Chikyuu ga marui Okage de
14. Oto no Album
15. Remember the Kiss ~World Edition~

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