Ce 5 février 2019 marque la date du nouvel an lunaire, et le passage à l’année du cochon. En Chine et dans une grande partie de l’Asie Orientale, le nouvel an lunaire est la fête la plus célébrée et la plus attendue de l’année. Aussi appelé nouvel an Chinois, pour ne pas être confondu avec d’autres coutumes qui honorent le calendrier lunaire ou le calendrier hindou, il s’agit d’une tradition ancestrale fondée sur un calendrier semi-lunaire qui rythme la vie de milliards de personnes. Il est désormais plus politiquement correct de parler de nouvel an lunaire, puisque même si le calendrier primaire reste celui venu de Chine, les autres pays d’Asie le célèbrent de la même manière. En plus, l’influence du calendrier grégorien et par là du nouvel an “occidental” a quelque peu changé la façon dont chaque pays conçoit désormais ce nouvel an.
Le nouvel an lunaire, qu’est-ce que c’est ?
Le nouvel an lunaire, plus communément appelé nouvel an chinois, se fonde sur un calendrier luni-solaire. La plupart du temps, c’est en janvier et février que tombe cette journée. Notons d’ailleurs qu’il concerne la Chine, la Corée, le Tibet, le Vietnam et la Mongolie. Chacune des célébrations portent un nom particulier. En Corée, on appelle le nouvel an lunaire “seollal” tandis qu’au Vietnam on l’appelle “Tết”. En Chine, ce hanyu pinyin (passage de l’année) s’étend en général sur une période d’une quinzaine de jours jusqu’au yuán xiāojié, (la fête des lanternes). Un bon nombre de cultures influencées par la Chine le célèbrent pendant une période plus ou moins longue : en Corée du Sud, la fête de seollal dure trois jours tandis qu’en Chine, elle est marquée par une période de sept jours de congés.
La date varie aussi en fonction de l’apparition de cette nouvelle lune. Cette année, c’est ce 5 février que commencent les festivités tandis que les prévisions envisagent déjà le terme de l’année au 24 janvier 2020. Chaque année correspond aussi à une branche terrestre et un élément précis : nous quittons le signe du chien de terre pour entamer l’année du cochon de terre. Dans l’astrologie chinoise, le signe d’une personne se définit par son année de naissance. Selon l’horoscope, l’année sera placée sous le signe de la chance, de la fortune, et de l’amour pour les personnes nées en 1971, 1983, 1995 ou encore en 2007.
Notons qu’à cette base commune entre les différents peuples qui le célèbrent s’ajoutent aussi les coutumes locales. Par exemple en Corée du Sud, l’âge change le lendemain du nouvel an lunaire (découvrez ici notre article sur l’âge coréen).
Toutefois, certains cas sont un peu plus spéciaux car ils oscillent encore entre fêtes fondées sur le calendrier chinois et celles basées sur le calendrier grégorien. C’est par exemple le cas du Japon, qui depuis 1873 se base sur le système international du calendrier grégorien et célèbre le jour de l’an international par des pratiques populaires : la décoration de la maison, la première visite au sanctuaire shinto ou au temple bouddhiste, les prédictions, les offrandes, les otoshidama (les étrennes), le jeu “des cents poèmes” (le karuta), et la dégustation de soupes chaudes. Mais la diaspora chinoise bien présente au Japon amène le pays à célébrer de manière officieuse ce nouvel an lunaire.
Comment se célèbre-t-il ?
Bien évidemment, si la Chine toute entière se met en pause pendant sept jours pour le célébrer, chaque pays possède ses propres traditions et le fête de manière différente.
Prenons l’exemple du têt Vietnamien, qui s’étend en général sur trois à sept jours. Attention de ne pas rendre visite à ses parents en premier, puisque vous risqueriez d’apporter soit de la chance, soit de la malchance. Au détour de la visite traditionnelle de la pagode, les vietnamiens honorent dans les rues la première journée de l’année avec une effusion de couleurs, de défilés traditionnels et de compétitions entre les différents quartiers.
En Corée, le seollal (설날) dure trois jours : du réveillon jusqu’au lendemain du nouvel an. Les coréens sont habillés de hanbok pour déguster des plats traditionnels aux côtés de leurs familles et s’adonner à des jeux.
C’est alors en Chine que les festivités sont les plus développées. Toute une palette de pratiques sont notables. D’ailleurs, les avions pour la Chine signent complets la plupart du temps à cette période de l’année. En effet, les chinois rentrent très tôt chez eux afin de commencer les festivités du petit nouvel an, semaine précédent cette fête du printemps (autre nom du nouvel an), pendant laquelle ils s’adonnent à un rituel d’adieu au dieu du foyer, celui qui les a protégés pendant toute une année. Les provisions sont aussi essentielles pour veiller à ne manquer de rien. Parmi les plats consommés pendant la veillée et la quinzaine, les chinois raffolent du yú, du poisson dont le nom est homologue à “surplus”, signe donc d’abondance. Ils apprécient aussi le niangao, une pâtisserie fourrée à la pâte de haricots rouges.
Pendant quinze jours, à partir de la nuit du dernier jour de l’an précédent (réveillon, niányèfàn), les chinois jouent à des jeux traditionnels comme le mahjong, font exploser des pétards pour faire fuir les mauvais esprits, distribuent des étrennes aux enfants qui adressent à leurs aînés des vœux de bonne fortune, écrivent sur du papier rouge pour décorer la maison de caractères calligraphiques pour apporter la chance au foyer et font des offrandes.
Souhaiter la bonne fortune est essentiel en Chine, même si le vœu le plus commun reste celui traduit comme “Bon passage de l’année”. Pendant cette période, les jeunes doivent montrer un grand respect à leurs aînés.
Dès le premier jour de l’année, les chinois visitent le temple, les tombes ancestrales et la famille : on salue l’année (bàinián). Chacune des journées est consacrée à une tradition particulière : les femmes mariées qui rendent visite à leurs familles le deuxième jour, l’anniversaire du Dieu de la Richesse à Hong Kong le cinquième jour, l’anniversaire du Dieu du Ciel le huitième jour, et la fête des lanternes le quinzième jour. Les commerces ré-ouvrent aussi le cinquième jour, c’est dire à quel point cette période est la plus attendue de l’année.
A l’étranger, les diasporas chinoises organisent de grands défilés et il n’est pas rare que des journées lui soient consacrées en France et à Paris. Les communautés se réunissent autour des grandes parades colorées et bordées de costumes traditionnels, de dragons et autres figures emblématiques de la mythologie chinoise. Elles participent à des jeux entre familles, entre amis et vont elles aussi au temple. Ces événements sont d’ailleurs d’une rare beauté et très appréciés des étrangers.
Ne manquez pas ce fameux défilé traditionnel dans le XIIIème arrondissement de Paris le dimanche 17 février et celui du Marais ce dimanche 10 février !
Sources : chine.in, rtl