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Alors que le groupe The fin. est l’invité de la Maison de la Culture du Japon à Paris demain, à l’occasion d’un concert gratuit pour la fête de la musique, le duo synthpop à sensation a accepté de rencontrer l’équipe de CKJ le temps d’une interview exclusive !
Si le groupe vous intrigue, et que leur musique vous fait autant voyager que nous, c’est le moment d’en découvrir beaucoup plus sur ce duo hors du temps! Bonne lecture !
Bonjour, pouvez-vous présenter le groupe ?
Yuto Uchino : Nous sommes The fin. du Japon ! Nous venons d’une ville qui s’appelle Takarazuka, entre Kobe et Osaka. C’est une sorte de ville très musicale, et il y a une grande salle de concert à Takarazuka. On a créé ce groupe quand on avait 20 ou 21 ans. Nous sommes en fait de vieux amis, j’ai rencontré Kaoru quand j’avais 4 ans. Nous avons eu différents groupes avant, des groupes de reprises. Nous reprenions le groupe Asian Kung-Fu Generation, et je voulais devenir comme eux, mais je n’ai pas pu. (rires) Mais ce n’est pas très grave puisque maintenant je suis ami avec leur chanteur, un rêve devenu réalité ! (rires) J’ai commencé à écrire des chansons à l’âge de 16 ans, et quand nous avons créé ce groupe, j’ai mis en ligne quelques morceaux sur Soundcloud et quelques personnes m’ont envoyé des mails, m’ont répondu et ont commenté sur Soundcloud, et ensuite les médias japonais nous ont remarqué. C’était naturel, fluide !
Et que signifie le nom de votre groupe ?
Yuto Uchino : En vérité, rien du tout ! (rires) Je jouais à Winning Eleven, la version japonaise de FIFA, avec notre ancien guitariste. Et nous avons noté pas mal de mots, de noms, et au final “The fin.” sonnait bien, alors voilà ! C’est devenu notre nom ! (rires)
Dites-en nous un peu plus sur vos parcours de musiciens !
Yuto Uchino : Depuis tout petit j’ai toujours été un grand fan de musique, et mes parents écoutent de la musique japonaise et occidentale, ils ont même une collection de CD. Alors pour moi, c’était tout naturel d’écouter de la musique occidentale, alors au début j’écrivais beaucoup de chansons en japonais mais avec une sorte de mélodie à l’anglaise. Donc ça ne collait pas du tout, mais j’aimais beaucoup Asian Kung-Fu Generation et les groupes japonais. Évidemment je suis japonais, qui vivais au Japon, alors je pensais que je devais être plus japonais [dans mon approche de la musique]. Donc, j’étais prêt à en affronter les difficultés. J’étudiais des choses en rapport avec la culture à l’université, mes professeurs étaient bons en anglais, ils avaient déjà vécu à l’étranger, et donc ils m’ont fait part de plein de choses, et je me suis simplement dit ‘Hum, j’ai pas besoin d’être comme ça, je peux juste faire ce que je veux.’ Et ensuite j’ai commencé à écrire en anglais, et tout allait bien. Je n’avais plus besoin de lutter avec la mélodie, et les paroles. Donc maintenant, je pense que c’est grâce à mes parents et mes amis aussi, car beaucoup d’entre aiment la musique occidentale.
Kaoru Nakazawa : Pour moi, c’est vraiment différent de lui ! Enfant, je n’écoutais pas autant de musique, mais à l’âge de 16 ans, il m’a fait écouter de la musique occidentale comme Red Hot Chili Peppers. À l’époque, j’avais tellement de temps libre ! (rires) Alors j’ai simplement commencé à écouter de la musique occidentale et à jouer.
Yuto Uchino : Les Japonais disent que notre génération est une mauvaise génération sur le plan éducatif. Le gouvernement a mis en place un programme éducatif pour nous, qui a duré cinq ou six ans, qui prônait des choses du style ‘Ne faites rien, vous n’avez pas besoin de beaucoup étudier, vous pouvez simplement être libres, être qui vous voulez’. Alors on avait toujours beaucoup de temps libre. Parfois, j’avais juste pas envie d’aller en cours, alors à la place je restais à la maison et je jouais à des jeux ! (rires) Étudier n’était pas notre priorité et on avait beaucoup de temps libre, c’était parfait pour nous faire découvrir des choses en dehors du Japon, et par exemple apprendre à jouer d’instruments.
Vous êtes les invités de la Maison de la Culture du Japon à Paris cette année pour la Fête de la Musique, qu’est-ce que ça vous fait de vous produire ici, devant le public français?
Yuto Uchino : En vérité, on a eu un show ici l’année dernière au MaMA Festival, et c’était plutôt bien. Je pense que le public français est très honnête. Je suppose que les Français sont un peu comme moi ! (rires) Sur scène, c’est tellement facile. Les Japonais sont vraiment polis les uns envers les autres, parfois ils ne peuvent pas se lâcher, alors ça peut être difficile de jouer là-bas. Mais en Europe et dans les autres pays asiatiques, c’est vraiment facile, et je pense que le public français est vraiment parfait pour nous. La semaine dernière par exemple, on a eu deux représentations, la première était au Plan (Ris-Orangis). Il n’y avait pas beaucoup de gens mais je me suis tellement amusé, et tout le monde était en mode ‘yeah, yeah!’. Et le jour suivant nous sommes allés à Reims, et nous étions le premier groupe, mais c’était bien. Les gens se sont approchés de la scène, m’ont parlé en français et criaient vers nous, alors j’étais en mode ‘quoi ?’. (rires)
À propos de votre performance à Reims, d’autres artistes japonais et coréens se sont aussi produits là-bas, qu’avez-vous tiré de cette expérience commune ?
Yuto Uchino : Je connais deux d’entre eux : yahyel et YonYon. En fait, on avait rencontré yahyel à Londres il y a deux semaines, et YonYon sur la même émission radio au Japon . Je n’ai pas vu de groupes coréens je crois.
CKJ : Certains étaient programmés pour un autre jour !
Yuto Uchino : Si il y avait eu des groupes coréens le même jour que nous, je pense qu’on aurait remarqué, parce que nous les Japonais, nous reconnaissons directement les coréens.
Manager : YonYon est coréenne !
Yuto Uchino : Mais elle est japonaise, non ?
Manager : Sa nationalité est coréenne, elle a un passeport coréen.
Yuto Uchino : Oh, vraiment ? Je ne le savais pas. En fait, nous étions dans le même train, et elle s’est assise en face de moi et je me suis dis « oh, elle a un visage de coréenne ». (rires).
Que pensez-vous de l’impact de la synthpop et du rock, particulièrement dans les pays occidentaux?
Yuto Uchino : Hum, je ne sais pas trop pour la synthpop. Vous connaissez M83 ?
CKJ : Oui !
Yuto Uchino : Ils sont français ?
CKJ : Oui, mais ils ne sont pas réellement populaires ici. On les entend principalement dans des films ou des choses comme ça, mais pas vraiment en tant que groupe musical.
Yuto Uchino : Oh, je vois. Ce sont les producteurs les plus sous-côtés, mais ils sont plutôt connus aux États-Unis. Alors peut-être, quand j’avais 18 ans, la pop française avec une touche d’électro était vraiment populaire dans notre école, je ne sais pas pourquoi ! (rires) Comme Daft Punk, Justice ou Yuksek ! Les artistes britanniques aussi, comme Metronomy. Mais maintenant, le hip-hop a une grande place et la synthpop fait plus musique bas-de-gamme. Je ne me soucis pas vraiment des charts, je veux simplement exprimer mes sentiments, alors ce n’est pas trop grave. Je ne me dis pas vraiment ‘Je fais de la synthpop maintenant’ ou ‘Je ferai du hip-hop après’, ce n’est pas comme ça. C’est juste que je m’en fiche un peu.
Où trouvez-vous l’inspiration pour exprimer les sentiments que vous essayez de montrer ?
Yuto Uchino : C’est juste très naturel. Je pense que faire de la musique est très très important pour moi psychologiquement parlant parce que je suis quelqu’un qui parle beaucoup, mais je trouve quand même cela dur d’exprimer mes vrais sentiments. Parfois, les gens ne comprennent pas les mots comme moi je les comprends. Pour moi, faire de la musique et faire passer un message à travers la musique est plus naturel. Et je peux tout utiliser, alors je pense que c’est vraiment dans ma nature, donc maintenant je ne peux plus arrêter. (rires) Je me dis ‘ce genre de son fait écho à tel sentiment‘, et mes paroles aident à concrétiser ça, ou encore ‘ ce rythme me fait penser à ce sentiment‘, alors c’est un peu comme réaliser une peinture.
Comment c’était de travailler avec un producteur célèbre comme Bradley Spencer ? Qu’avez-vous pensé de cette collaboration ?
Yuto Uchino : On a travaillé ensemble pour la première fois en 2016, il y a trois ans. Et à l’époque, j’étais en mode ‘Woah, oh mon dieu‘ parce qu’il avait déjà travaillé avec Radiohead, et d’autres grands artistes, alors j’étais… je ne sais pas, trop excité ? Je ne pouvais pas être moi-même à 100%. J’ai pu faire de mon mieux, mais cette fois-ci j’étais à Londres et je faisais du mixage et de la production avec eux, pour le nouvel EP et nous avons travaillé d’une manière intéressante. C’était plus naturel et dans une ambiance… cosy. Donc maintenant, c’est quelque chose de très naturel pour moi car il y a dix, j’écrivais tout seul et je n’avais appris de personne ni travaillé avec personne. Toujours dans ma chambre et tout seul. (rires) J’ai mixé le premier album, le second EP, alors j’ai appris à mixer tout seul, et à mastériser aussi, donc c’est vraiment important d’avoir quelqu’un pour m’aider à propager ma musique, comme un filtre. Et maintenant j’ai l’impression que ma musique se perfectionne, et prend de nouveaux aspects. C’était génial et ils sont incroyables donc je suis toujours du genre “Woah, les gars vous êtes des génies !” .(rires)
Des collaborations avec d’autres producteurs à l’horizon ?
Yuto Uchino : Oui, ouais ! Je veux faire équipe avec d’autres compositeurs parce que je veux en apprendre davantage.
Vous venez tout juste de sortir une nouvelle chanson intitulée “Come Further”. Pouvez-vous en expliquer le sens ?
Yuto Uchino : J’ai écris cette chanson, peut-être, l’an dernier ? L’année dernière était vraiment, vraiment très difficile pour moi. L’ancien guitariste est parti. En fait, depuis que je vis à Londres. Depuis trois ans. Ma vie a totalement changé parce que ma famille vit au Japon, mon ex-copine aussi. Beaucoup de choses ont été bousculées, mes amis ont changé aussi. J’avais l’impression que c’était difficile de garder une vie stable. Parce que vous savez, entre ma vie d’artiste et ma vie privée ?
CKJ : Personnelle ?
Yuto Uchino : Oui, personnelle. Je ne peux pas tout avoir, n’est-ce pas ? Je ne peux pas les rendre parfaites. Parfois, je suis obligé de faire un choix. Parfois, j’ai l’impression que mon cœur s’arrache. Mais j’aime la musique et j’ai beaucoup de personnes qui me soutiennent, ma musique et moi, alors je veux continuer. Je sais pas, à ce moment-là je me disais que plus j’avançais, plus je me sentais seul. La chanson parle de ça. C’est comme des sentiments douloureux, mais ni négatifs ni déprimants. Ils sont puissants, et brillants.
CKJ : Une belle émotion malgré sa noirceur.
Yuto Uchino : Ouais, ouais… Trop profond ! (rires)
Vos clips sont très créatifs. Participez vous à leur élaboration ?
Yuto Uchino : En réalité, nos clips, pas tous, mais ‘Night Time’, ‘Till Dawn’ et ‘Shedding’ ont été réalisés par un producteur, Kosai Sekine. Je crois qu’il a remporté quelque chose à Cannes une fois. Con ? Can ? Cannes ? (rires). Il était génial, génial. C’était quelqu’un de normal. Il a entendu nos chansons à la radio japonaise et les a appréciées, puis il nous a contacté par mail en disant ‘Créons quelques clips’. En fait, il est incroyable donc je n’ai pas besoin de dire quoi que ce soit parce qu’il comprend bien notre musique et parle toujours de son travail avant le tournage. Je peux me détendre et je n’ai pas à m’inquiéter. Je peux juste me dire ‘Ok, ok, ok, allons-y !‘. Je suis très satisfait.
On suppose que des personnes vous demandent d’écrire en japonais. Comment vivez-vous cette expérience de création en anglais ?
Yuto Uchino : Uhm, je pense que, peut-être, quand je serai plus âgé, j’écrirai en japonais pour quelqu’un. Mais je ne me vois pas chanter en japonais devant mon public à l’heure actuelle. Pas maintenant. Maintenant, c’est confortable d’écrire en anglais. Peut-être quand je serai vieux. (rires)
Parmi tous les pays que vous n’avez pas encore visité, où voudriez-vous aller ?
Yuto Uchino : En Australie ?
CKJ : Pourquoi ?
Yuto Uchino : Parce qu’ils sont déjantés ! (rires) J’ai quelques amis australiens. Ils sont tous intéressants, fous d’une certaine manière. Ils ont l’air spéciaux. (rires) Ils sont si libres ! J’ai envie de découvrir leur culture, leur éducation, leur état d’esprit. Et je veux retourner aux États-Unis, peut-être aussi au Canada ? Parce qu’il y a beaucoup de superbes artistes canadiens. Je pense que la synthpop est très canadienne.
Quelle est pour vous la plus grande différence entre la scène indépendante occidentale et la japonaise ?
Yuto Uchino : On a une culture très originale, qui vient des samouraï et des kimono. Mais on ne porte pas de kimono et on n’a plus non plus de samouraï La culture japonaise a été écrasée par la deuxième guerre mondiale et par l’ère Meiji parce qu’ils pensaient qu’on devait se battre avec les pays occidentaux pour préserver le Japon. Ils y ont davantage pensé, et se sont dit qu’ils pouvaient diriger l’Asie ou quelque chose comme ça. On s’est foiré ! (rires) Après ça, notre culture a été modelée. Tout s’est mélangé, la nourriture, les vêtements et la musique, les films aussi. Donc tout est différent, mais en même temps pareil. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais modelé façon japonaise. On peut tout rendre très japonais. Je pense que l’indépendant japonais est un peu comme ça ? J’ai encore l’impression que si je chante en japonais, je ne pourrais pas le faire, tout sera au même stade. Et je ne veux pas de ça. Je peux devenir Kanye West version japonaise et personne ne saurait que je viens du Japon. Mais les Japonais ne connaissent pas bien Kanye West et se diraient ‘Oh, il est cool, c’est nouveau‘, mais ce serait volé, et pas original. Mais je chante en anglais et j’ai besoin de créer, j’ai besoin de ma propre signature, l’empreinte de The Fin.. Ce n’est pas facile et je ne pense pas qu’on puisse créer totalement, c’est impossible. C’est toujours un mélange de racines avec un petit peu de nouveauté. Les gens pensent que c’est nouveau, que c’est différent. J’ai l’impression que la musique japonaise est encore à la base de la pyramide, et ne s’ancre qu’au Japon, mais je pense que la nouvelle génération, notre génération, essaie de changer, ce qui est positif. J’espère pouvoir… accomplir quelque chose. La musique occidentale est très originale pour moi. Le jazz et le rock ! Les États-Unis et l’Angleterre ont la “roots music”, un mélange d’anciennes et de nouvelles créations. C’est très naturel, c’est ancré dans leur histoire. Nous, nous ne faisons qu’importer. C’est comme balancer d’un coup de la musique rock. (rires) Ils ne conçoivent pas les racines derrière leur musique. C’est la plus grosse différence. De nos jours, avec Internet, on peut tout connecter ensemble. On peut beaucoup apprendre. C’est peut-être pour ça qu’un grand nombre d’Asiatiques montent des groupes et font de la musique.
Si votre musique avait le pouvoir de changer ces choses au Japon, envisageriez-vous d’y retourner ?
Yuto Uchino : Hmm, j’aime le Japon, je suis japonais et le Japon c’est chez moi. J’ai envie que ma musique se propage, qu’elle ait plus d’impact au Japon, je l’espère de tout cœur. Mais j’ai toujours cette sensation [de résignation], de savoir que c’est difficile. On s’en sort plutôt bien. Pour notre génération, nous sommes le premier groupe à jouer à l’extérieur. Je veux y retourner. Je crois que.. je veux mourir au Japon. J’affectionne l’Angleterre et Londres, mais ouais… Je veux mourir au Japon.
CKJ: Chez vous.
Yuto Uchino: Oui. Comme un poisson.
Peut-on espérer de nouvelles choses, de nouveaux projets pour bientôt ?
Yuto Uchino : En réalité, à Londres, j’ai fais équipe avec un producteur japonais. À l’origine, c’est un chanteur. Il fait de la production aussi. On est amis depuis quoi, cinq ans ? Il habite à Londres maintenant. Apparemment à cause de moi. (rires) Je suis allé à son studio pour travailler sur un morceau. J’ai écris les paroles. Je pense qu’il sortira bientôt, d’ici juin-juillet. C’est pas The Fin., c’est totalement différent. C’était amusant.
Quant aux sessions d’enregistrements, puisque vous êtes musiciens, comment appréhendez-vous ce processus de composition ? Vous, Kaoru, êtes bassiste après avoir été batteur, comment avez-vous ressenti ce changement, surtout dans la carrière musicale de The Fin. ?
Kaoru Nakazawa : En réalité, quand j’ai commencé à jouer de la musique, j’étais bassiste. J’ai commencé la batterie pour ce groupe. Passer de la batterie à la basse n’est pas trop difficile pour moi. Le plus difficile était de me rappeler des chansons, parce qu’on avait une tournée en Asie. (rires)
Yuto Uchino : Il était si triste quand le bassiste a quitté le groupe. Il est juste parti comme ça. On s’est dit ‘Oh mon dieu, tu dois prendre sa place, tout apprendre’, parce qu’on on avait plein de concerts en Asie et en Angleterre aussi. Il ne sortait plus de sa chambre (rires), il répétait toute la journée.
Avez-vous un dernier mot pour les fans français. Peut-être en français ?
Yuto Uchino : (rires) Ok, ok. ‘Je m’appelle Yuto Uchino, j’aime la France, j’aime la French food, j’aime la bière, French bière’ (rires), donc j’espère que vous profiterez du concert et qu’on boira ensemble! (rires)
CKJ : Merci beaucoup ! On espère que vous vous amuserez sur scène !
On vous rappelle que le concert de The fin. demain est gratuit, vous n’avez aucune excuse pour le rater !
Un grand merci à Keiko Kawashima et Aya Soejima de la Maison de la Culture du Japon à Paris, à Lauriane Bedin de HIP LAND MUSIC CORPORATION et bien sûr à The Fin. pour cette délicieuse entrevue!