Belle époque pour le J-Rock avec HYDE, MIYAVI et RADWIMPS !
Fan de J-Rock depuis une dizaine d’années maintenant, la période estivale n’a pas été synonyme de K-Pop pour moi – contrairement à la plupart de mes autres étés – mais a été placée sous le signe du J-Rock, tant les retours merveilleuse ont été nombreux !
Commençons tout d’abord par HYDE, célèbre leader de L’Arc~en~Ciel et membre de VAMPS, qui nous a gratifié depuis 2018 d’un retour en force en solo sur le devant de la scène musicale nippone. C’est ainsi au mois de juin, après avoir dévoilé quelques titres en avant-première tout au long de l’année, on citera les excellentes “MAD QUALIA” et “ZIPANG” avec Yoshiki, que HYDE nous a enfin montré le fruit final de son travail, qui n’est autre que l’album studio “anti“.
De manière globale, le très gros point fort de cet opus reste la richesse de la musique ; l’album est mené de manière forte par un HYDE regonflé à bloc, fort de son expérience scénique durable et hors-norme, un artiste qui semble en paix avec toutes les casquettes différentes qu’il porte dans sa carrière musicale. L’album “anti” offre un parfait équilibre entre rock, metal, limite visual kei sur certains morceaux, proposant une diversité incroyable sur cet album tout en gardant un fil conducteur qui permet de ne pas être perdu lors de l’écoute. Avec des influences que l’on ressent très clairement des quatre coins du globe, et pas seulement de la J-Music, la voix de HYDE nous transporte tout au long de cette aventure très sombre, parfois méconnaissable comme dans “OUT” – où on croirait entendre Marilyn Manson à son âge d’or à la première écoute – ou encore l’ovni musical “LION”. HYDE s’improvise véritable caméléon dans cet album, et arbore bon nombre de couleurs, nous prouvant que l’âge n’est qu’un chiffre et qu’il est capable de porter solidement sa carrière solo, avec des textes toujours aussi percutants, des invités de qualité, des influences merveilleuses, mais surtout une pureté musicale hors-pair qui ne laissera personne de marbre malgré l’univers très sombre dépeint dans “anti”.
Là où HYDE a été très sombre et s’est épanouit dans un registre plutôt classique, MIYAVI a adopté une stratégie on ne peut plus opposée pour son nouveau album studio “No Sleep Till Tokyo“, que j’attendais personnellement de pied ferme.
Alors que j’avais adoré ses derniers albums, les réguliers comme les opus de sa série “Samurai Sessions“, j’avais une fois de plus de grandes espérances quant à ce nouvel album. Au vu du teasing global sur cet album, je peux déjà vous affirmer qu’il ne reflète pas du tout ce à quoi je m’attendais, mais que la surprise est malgré tout loin d’être mauvaise.
Si MIYAVI est décrié depuis quelques années maintenant pour avoir exploré des genres plus mainstream, et s’être éloigné de son rock emprunt de ses racines visual kei au fil des années, je n’ai personnellement jamais été déçue par ses sorties musicales malgré les tournures parfois radicales qu’il a prises lors de sa carrière. Beaucoup pourraient d’ailleurs voir MIYAVI classé dans mes coups de coeur J-Rock comme malvenu, mais pour moi la formation de base reste du rock même si bon nombre d’éléments indéniablement pop viennent fleurir sur ces nouveaux morceaux. Je pense que l’évolution de style est une chose primordiale dans une carrière, cela permet de se donner des défis et de pouvoir préciser le tir au fur et à mesure. N’oublions pas également que si un album est plus “raté” pour un artiste, il y a toujours la possibilité d’aimer le suivant – du moins pour les artistes qui ont des moyens de production comme MIYAVI.
L’écoute de cet album commence avec “Stars” et nous donne directement le ton de cet album : d’un côté, on sent que MIYAVI a voulu inclure des éléments classiques de sa musique, aux racines-même de son style, en incorporant des petits éléments bruts, mais le tout est mélangé avec des éléments futuristes et complètement nouveaux pour lui ; déstabilisant à la première écoute, je pense que cet album va vite finir en favori 2019.
Globalement, cet album est complètement fidèle à l’idée que je m’ne suis fait en écoutant “Stars”, avec un côté pop poussé à son paroxysme – un comble pour ses détracteurs – et empreint de sonorités nouvelles, qui apportent un certain inconfort à la première écoute mais qui au final sont d’une fraicheur enivrante. Même si aucune piste de l’album ne m’a rebutée, je dois dire que “Samurai 45” est sûrement mon plus gros coup de coeur ; elle est aussi improbable que fidèle à la discographie de MIYAVI, mais le mention spéciale est à faire aux mixages vocaux du refrain qui sont fabuleux, et offrent presque une dimension live ; si on ferme les yeux en l’écoutant, on peut totalement l’imaginer en session acoustique. Le refrain nous montre aussi une toute autre dimension de la voix de MIYAVI, que je n’avais entendu ni dans sa période indépendante, ni depuis sa période plus mainstream.
Et je finis enfin cette sélection J-Rock avec un groupe cher à mon coeur : RADWIMPS. Si beaucoup d’entre vous ont sûrement découvert ce trio après qu’il ait eu un véritable boom de popularité, c’est-à-dire depuis la merveilleuse bande-originale du film tout aussi magnifique Your Name., le groupe a réitéré l’expérience avec le monde de l’animation en proposant cette fois-ci la bande-originale de Weathering With You, nouveau carton au box-office japonais qui est encore en cours de diffusion dans les salles nippones. C’est d’ailleurs le réalisateur Makoto Shinkai qui est à l’origine de ces deux chefs d’oeuvre de l’animation japonaise, ce qui explique pourquoi RADWIMPS sont encore une fois de la partie avec Weathering With You.
L’album portant le nom du film, et dévoilé il y a peu par le groupe, est difficile à décrypter dans son intégralité puisqu’il retrace toute la musique du film, et pas seulement les chansons à proprement parler. Au total, l’album est divisé en 31 pistes, et ce sont donc des chansons – qui portent la mention “movie edit” – dont je vais vous parler.
Dans cet album, RADWIMPS nous ravissent avec tous les styles qu’ils savent aborder à la perfection, du rock country de “Kaze-tachi no koe” au rock orienté ballade de “Ai ni dekiru koto wa mada aru kai“, il y a en a pour tous les goûts en matière musicale, mais cela nous dévoile aussi autre chose : que le spectateur doit passer par bon nombre d’émotions différentes lors du visionnage du film. RADWIMPS nous ont globalement gratifié de grands moments dans cette bande-originale, jusqu’aux incontournables parties au violon qui donnent des frissons dans “Daijōbu“, mais ce sont surtout les deux collaborations avec la chanteuse Toko Miura qui apportent un souffle de fraîcheur et viennent parfaire le tableau final.
Aucun doute sur les choix du studio d’animation et du réalisateur : ils ont très bien fait de rappeler RADWIMPS pour ce projet, car la bande-originale donne irrémédiablement envie d’aller voir le film et nous fait plonger dans l’univers fabuleux que la musique nous fait imaginer ! Même si Weathering With You n’a pour le moment pas de date de sortie dans l’Hexagone, peu de chance qu’on ait pas le droit de voir le film dans nos cinémas au vu du carton qu’il fait au Japon, et aussi du succès à l’étranger du précédent film de Makoto Shinkai, Your Name.
Avis partagé par LucileMusique