Home Découverte [NOS COUPS DE COEUR] Les découvertes de notre équipe #97

[NOS COUPS DE COEUR] Les découvertes de notre équipe #97

by tenshi41

“Chicken Noodle Soup “ : un peu de sel et de chili, et la recette serait plus savoureuse

Attention, on s’engage sur une pente sinueuse… Amoureux des BTS, on vous rassure, on les raffole aussi, encore plus quand J-Hope loue sa réputation de Maurice Béjart du poppin’. Mais avec “Chicken Noodle Soup”, on est à deux doigts de frôler le mauvais-goût, même si le jeune rappeur s’en tire quand même avec les honneurs ! 

On en vient à s’éprendre d’affection pour la sulfureuse Becky G, toutefois peu convaincante sur ce titre aux antipodes de l’univers latino caliente qu’elle a l’habitude de nous servir. Avant d’en commencer la déconstruction, on tient à saluer une valeur indéfectible de la musique : l’amitié au delà des frontières. Pour au moins bien démarrer, on est fou de ce pêle-mêle anglo-coréano-espagnol et de l’histoire -personnelle- que nous raconte l’interprète.

Deuxième point fort qui pimente -tout juste- la soupe de nouilles saveur poulet : la chorégraphie exceptionnelle. On s’avoue vaincu face au talent de J-Hope et de la troupe de danseurs hyperactifs. Même le making-of et le vlog n’auront pas su satisfaire notre envie de jouir d’encore plus de groove.. Mention spéciale à Becky G, appétissante face à un danseur avisé: on ne lui taillera pas une nouvelle réputation, le chorégraphe de l’ombre des BTS a des années de pratique derrière lui. 

Alors qu’on parvient tout de même à savourer la qualité du rap de J-Hope qui fait de l’ombre à Webstar et Young B, laissés à l’arrière du train des années 2000, un arrière-goût amer titille nos papilles. Un peu fade, la mixture manque définitivement d’assaisonnement. 

Le riff de guitare est trompeur et devient le meilleur ami d’un cabrage de voiture dépassé que même Pimp My Ride se refuse à faire. Très vite, les échos Ariana Grandesque nous brouillent l’ouïe et on se demande qui blâmer : les producteurs coréens doivent-ils endosser la responsabilité d’un rêve américain exagéré ? “CDS” réunit à outrance les ingrédients d’une décennie abandonnée au fond du tiroir. 

Une dure réalité qu’il faut accepter : même les plus grands n’aboutissent pas toujours à faire revivre de leurs cendres des tubes qu’il vaudrait mieux ne jamais tirer de leur sommeil.

 

La musique traditionnelle a le vent en poupe avec ONEUS ! 

Ulsoo, ulsoo ! Oneus sont loin d’être les premiers à imaginer ce que la musique traditionnelle pourrait donner si elle était associée à la pop. Pour autant, la formule fonctionne à la perfection. La scène K-pop mainstream opère une vraie mutation : elle intègre enfin que dans K-pop il y a “K”. Autrement dit, la musique traditionnelle coréenne porte elle aussi le chapeau d’un succès propre à la nation. 

ONEUS ont fait une entrée fracassante dans l’industrie, et la team n’a pas manqué de vous vanter les mérites d’un groupe qui rappelait avec “Valkyrie” aux plus nostalgiques les souvenirs d’une seconde génération K-pop. Formation classique, ONEUS parvient quand même à choyer sa singularité. On n’aurait pas imaginé meilleur titre que “Lit”, et pour un peu qu’on se tient au jus du vocabulaire argotique de notre tendre langue de Shakespeare, on aurait dû s’attendre à une écoute explosive. 

Que nenni ! “Lit” est sans conteste époustouflant, au point qu’on en viendrait à réclamer sur le champ une tournée européenne du groupe. Moins inopiné que son aîné “Idol”, “Lit” est l’alliage subtile entre chair fraîche et musicalité fabuleuse. Fabuleuse aussi parce que “Lit” inspire folklore et rêverie poétique, sur une trame narrative que les rookies d’ONEUS interprètent avec loyauté. La gugak attire dans ses filets le drop pop -on ne peut plus manufacturé- et le rythme donne l’illusion d’une troupe de percussions coréennes, où buk et kkwaeng se volent la vedette. 

Conservateurs non, mais sophistiqués et gracieux, assurément ! Les ONEUS sont irréprochables lorsqu’ils remontent le temps vers les origines populaires et traditionnelles, annonciatrices d’un décollage musical et économique fulgurant. Ce troisième mini-album, c’est déjà pour ONEUS symbole de consécration, et si à leur niveau, les garçons ont le culot de toucher à un univers sacré, sans jamais le blasphémer, alors on se hâte de découvrir la suite de leur aventure. D’emblée séduit, on est convaincu que “Lit” n’est qu’un coup de maître supplémentaire à ajouter au jeu de ces petits joyaux !

 

LeeBada et GroovyRoom sont “high”, nous aussi !

Leebada insuffle un vent de parité sur la scène underground. Son panache rend jaloux les rappeurs qu’elle envoie valser sans pitié. Avec “High”, la ténébreuse artiste s’associe au duo de producteurs Groovy Room et à PENOMECO. La marque de fabrique du groupe au début du son est déjà un indice de qualité. Le charme de Leebada rappelle celui de Heize, et le titre devient notre petit pêché mignon des nuits d’automne, après que “Night Dream” ait déjà pris possession de nos rêves. 

On l’assume, Leebada est de loin sous-cotée, et la reconnaissance qu’elle a dans le milieu est infidèle à son talent. 

Sa voix n’est qu’un chuchotement à nos oreilles, et le petit bout de femme n’a pas peur des propositions osées : tantôt mignonne, tantôt sulfureuse, elle incarne ce mélange judicieux entre une idole et une rappeuse rebelle, prête à tout ravager pour montrer comment elle, elle fait du hiphop. La virtuosité n’est qu’un tour de passe-passe : Leebada a cette fibre musicale en elle et à défaut de s’inspirer de ceux qui la produisent et la soutiennent, elle prend sans crainte le taureau par les cornes pour promouvoir un univers où l’intimité est synonyme de confort. 

Après “Believe What You Want”, on avait déjà la chanteuse dans la peau, mais “High” nous perche encore un peu plus, à la façon d’un shoot d’adrénaline. On l’a trouvé, notre Alice au Pays des Merveilles, et les trois nains -ou plutôt grands- font un travail remarquable pour sublimer une voix qui n’a -finalement- besoin de rien d’autre qu’elle-même. PENOMECO est un atout supplémentaire à l’oeuvre des GroovyRoom, littéralement la chambre qui abrite le groove du rap et sous ses airs de fille sage, Leebada est en réalité un feu-folet qu’il ne faut pas trop approcher au risque de se brûler. 

Coups de cœur proposés par Okame

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