A l’heure où Moon Jae-In et Shinzo Abe se tirent dans les pattes -quoique leur récent meeting nous pousse à espérer le contraire-, la rencontre entre SANA et Violet Tree est elle, mille fois plus allègre, pour la plus grande euphorie de nos petits cœurs.

Si d’un côté, SANA représente les couleurs d’un japon underground avec son visual kei pêchu et rebelle, de l’autre côté, la fièvre sud-coréenne Violet Tree dissimule bien sa folie derrière une image de band romantique. Adieu attitude fleur-bleu, place à une osmose divine en cette soirée du 9 octobre. Le Backstage By The Mill n’a pas eu la prétention de se remplir excessivement la panse, mais la cinquantaine de personnes présentes a le mérite d’être d’un soutien précieux pour les artistes. Hétérogène, le public a donc nécessairement la chance d’être au plus proche des artistes, d’une humilité appréciable.

Après une performance chantée des Risin Crew, SANA débarque sur scène, resplendissant dans sa tenue de visu. Dentelle blanche, mèche rebelle dans la lignée des meilleurs glam-rockeur, un doigté à la guitare qui témoigne de son expérience d’instrumentiste, et une langue bien pendue qui n’hésite pas à dire à ses fans sur le ton de l’humour d’‘aller se faire voir’, SANA ne se laisse pas démonter et prend possession de la scène avec des morceaux qui dépotent ! De ses compositions personnelles qui explorent le heavy rock primitif, qui n’a besoin que d’une guitare pour s’éveiller à une reprise des BTS, aux antipodes de sa formation, SANA est un cuisinier singulier, qui maîtrise la recette de ‘satisfaire ses fans’ au maximum. La mise en scène est franche et brute et SANA n’en perd pas son sang froid : il s’octroie même un ‘fuck’ hilarant, toujours avec le sourire ! “Love”, “Hate“, au spectateur de se laisser prendre par l’ambivalence d’une personnalité explosive, qui mériterait à être davantage félicitée pour ses prestations…

Venu du pays de l’underground, le nippon prouve que l’archipel japonais sait définitivement être rock !

S’en suit l’arrivée des quatre minots de Violet Tree, prêts à débarquer avec punch pour prouver qu’eux aussi surfent sur la hallyu avec intelligence. Musiciens de longue date, Violet Tree foulent le parquet avec une soif de suprématie qui nous fait presque douter de leur âge tant elle est bien domptée. Malheureusement, la salle nous empêche de savourer les expressions faciales de Wongyu, tapis dans l’ombre, pourtant d’un battement redoutable. De “Like A Flower” à “Red Moon” en passant par plusieurs reprises qui détonnent dont un “Dionysus” à la BTS presque plus à cran que l’original, Violet Tree s’assument comme des bêtes de scène, et on ne les contredirait assurément pas !

On ne peut que se satisfaire de la délicatesse et de la grâce de la violoniste Hyujin, qui n’apaise pas pour autant l’embrasement du groupe, bien au contraire. Seowoo quant à lui fait hommage à l’image qu’il dégageait pendant l’entrevue : un technicien hors-pair, d’une sensibilité qui explose lorsqu’elle touche au milieu qui la nourrit le plus, soit dit, la scène. Son sourire espiègle fait craquer les filles alors que Jiwon quant à lui, porte son rôle de leader à merveille et se révèle par son énergie et sa polyvalence. C’est d’ailleurs cet équilibre qui fait la qualité du quatuor : chaque membre parvient à sublimer les compétences de l’autre, ceci, dans une mixture agréable de tubes mainstream redécouverts à cette occasion et de pépites intimes, diary des quatre artistes. En live, le rockband est un ouragan !

Pour la dernière performance de la soirée, SANA débarque sur scène aux côtés des quatre surdoués pour chanter à l’unisson “LOVE”. Une chose que tous s’accordent à transmettre, c’est cette affection mutuelle qui aura dissiper un nuage de tendresse et de simplicité dans la salle.

Le concert nous apprend à apprécier les ambiances intimes, où la proximité est exacerbée, et prouve qu’un bon concert n’a besoin que de deux choses : de showman sans limites, décomplexés à souhait et d’une horde de fans ou de personnes prêts à encourager les artistes et à les remercier. Violet Tree et SANA nous douchent d’une belle leçon d’humilité et de persévérance et on ne peut que souligner leur talent…

Enfin, la soirée est loin d’être terminée, puisque que les artistes s’adonnent avec plaisir à une séance de dédicaces pour communiquer librement avec les fans. On ne fera pas dans l’originalité en le répétant mais une chose est sûre : la musique abolit de loin les frontières !

Pour nous avoir permis d’avoir assisté à cette belle soirée, nous remercions Asian Dreamers pour leur travail, Violet Tree et SANA pour leur charme et virtuosité incontestables !