Inner Child : Kim Taehyung offre un message poignant et plein d’espoir
Ce fut le 21 février 2020 que le groupe de K-Pop que l’on ne présente plus, BTS ou Bangtan Sonyeondan, a dévoilé son nouvel opus Map of The Soul: 7, continuité de l’album Map of The Soul: Persona, sorti en avril 2019. Bordé de titres plus inspirants les uns que les autres, Map of The Soul: 7 a su très vite se forger une place de prédilection dans mes playlists. Cependant, une chanson a eu le loisir de résonner plus fort et d’attiser ma curiosité. Cette chanson qui fait donc l’objet de ce coup de coeur : Inner Child. Kim Taehyung, de son nom de scène V, est l’interprète de ce titre et a également tenu à y laisser son empreinte plus personnelle puisqu’il a participé à sa production.
Inner Child, ou “enfant intérieur”, pourrait être regardé comme une rétrospective du passé et un appel d’espoir pour le futur. Sous les coups d’une mélodie entraînante qui pourrait même nous faire danser sans le remarquer, presque comme sous un vent d’euphorie, la chanson n’est pas si légère que ça et démontre une certaine maturité et réflexion. Les premières paroles posent les bases sous les coups d’un beat marqué et de la voix grave de Taehyung.
A l’époque, nous avions la vie dure
En regardant ces étoiles dans le ciel, bien trop hors de portée
Toi, à l’époque, tu ne croyais pas aux galaxies
Mais je l’ai vu, la galaxie d’argent
Ça a dû faire mal, ça a dû si être difficile
J’ai couru vers la lumière infinie
Que diriez-vous à votre vous plus jeune si vous aviez la possibilité de le rencontrer ? Peut-être que vous y avez déjà pensé, peut-être qu’on a pu vous poser cette question à un moment donné de votre parcours, et cette interrogation est le fondement de cette chanson. Taehyung se dévoile avec ce titre, très personnel. En s’adressant à son “enfant intérieur”, ce n’est pas seulement un discours visant à réfléchir sur les épreuves difficiles du passé, les précédents doutes, les incertitudes rencontrées, mais c’est également un récit se voulant encourageant et qui, avec la rencontre que cet enfant qu’il fut un jour, permet de lui dire de continuer sur son chemin. Ces paroles peuvent faire échos chez beaucoup de fans. Et personnellement, ce fut un réel coup de coeur, qui m’a beaucoup ému lors de l’écoute, et qui persiste à le faire.
We gon’ change (“Nous allons changer”) résonne comme une maxime, voire un mantra, d’une puissance exceptionnelle et dont la sincérité ne fait défaut car même enregistrée, la voix de Taehyung est emplie de vérité et de conviction. Nous évoluons sans cesse lors de notre existence, et s’il y a bien une chose qu’on ne peut enlever à cette chanson, c’est ce soupçon de vérité si singulier et fort.
L’enfant souriant, l’enfant qui riait tout le temps
Lorsque je te vois ainsi, je ne peux m’empêcher de sourire
Ces paroles entrent en contradiction avec les premières, et notamment “Ça a dû faire mal, ça a dû si être difficile”. En analysant plus les paroles dans sa globalité, on peut alors faire des connexions entre les lignes, connexions qui ne font que renforcer mon attache à cette chanson. Pas de panique, chers lecteurs, à la fin de la lecture les trouvailles que j’ai faite lors de mon analyse vous seront complètement dévoilées. Si j’avais précédemment évoqué le fait que c’était une chanson qui faisait appel à son soi du passé tout en lui donnant de l’espoir, il s’avèrerait que ce soit bien plus poussé que cela. Ci-dessous vous trouverez un extrait des paroles dans un ordre changé par rapport à leurs positions initiales, et qui permettra de faire comprendre mon point de vue, je l’espère, avec plus de clarté.
[Couplet 2]
[…] L’enfant souriant, l’enfant qui riait tout le temps
Lorsque je te vois ainsi, je ne peux m’empêcher de sourire
[Couplet 1]
A l’époque, nous avions la vie dure
En regardant ces étoiles dans le ciel, bien trop hors de portée
Toi, à l’époque, tu ne croyais pas aux galaxies
Mais je l’ai vu, la galaxie d’argent
Ca a dû faire mal, ça a dû si être difficile
J’ai couru vers la lumière infinie
[Couplet 2]
Désormais j’aimerais que nous sourions davantage
Ca ira, parce que le moi d’aujourd’hui se porte bien […]
[Couplet 3]
Ce soir, si je te tends la main
Pourras-tu la tenir ?
[…]
Je te donnerai mon monde
Les lumières illuminant tes yeux, sont le moi de maintenant
La première partie ferait référence à l’enfant plein de vie, peut-être un peu naïf et insouciant, qu’il a sûrement été par le passé. Ensuite, la deuxième, qui correspond au premier couplet, pourrait être sondé en deux. En effet les trois premières lignes peuvent être légèrement distanciées des trois suivantes. Le début ferait donc référence à un moment où l’enfant aurait grandi et appris plus sur le monde, mais qui surtout, ferait face à des difficultés, des questionnements et qui ne croirait plus forcément comme il aurait pu le faire auparavant. Ici, les étoiles dans le ciel pourraient en réalité faire référence à un rêve, celui-ci étant alors perçu comme “bien trop hors de portée” et dont l’enfant tendrait à le percevoir comme irréalisable. Puis, la fin de ce couplet apporte un vent d’espoir puisque que le “je” (qui serait donc le Taehyung d’aujourd’hui), raconte que même si ce fut difficile, il a continué à poursuivre la galaxie qu’il voyait de loin et qui demeurait lumineuse, car malgré tout, il l’apercevait toujours. Ainsi, il aurait donc poursuit son rêve en espérant le voir se réaliser.
Après cela, on repasse au début du deuxième couplet, qui nous fait effectuer un bond dans le futur, où on aperçoit alors le fait que le “je” précédant aurait réussi à atteindre son but, et donc son rêve, le faisant ainsi se sentir heureux ; ce pourquoi il annonce qu’il souhaiterait que son lui du passé et son lui de maintenant sourient davantage. Par la suite, ce serait alors son discours à l’enfant qu’il fut dans le passé qui serait décrit. En lui demandant si celui-ci accepterait de tenir la main qu’il lui tend afin de l’aider à s’accomplir, il lui ferait donc la proposition de l’aider dans la quête de son rêve. En effet, si son lui du passé lui tend sa main en retour, Taehyung pourra alors lui donner son monde puisque “Les lumières illuminant [ses] yeux, sont le [lui] de maintenant”. On aurait alors ici un parallèle entre “les lumières illuminant [ses] yeux” et la référence à la galaxie “bien trop hors de portée” du premier couplet. Cela signifierait que les étoiles qui persistent dans les prunelles de l’enfant, symbole de son rêve, sont perçus trop lointaines mais sont finalement aussi devenues “le [lui] de maintenant”, faisant alors le parallèle entre ce qu’a accompli Taehyung et qui il est devenu avec les rêves de l’enfant. Ainsi lorsqu’il annonce à son lui du passé qu’il lui donnera son monde s’il prend sa main, cela pourrait vouloir dire qu’à l’instant où l’enfant accepterait de le suivre, d’affronter le chemin menant vers ses rêves, et donc par ailleurs de faire confiance à Taehyung, ce dernier le mènera jusqu’à l’endroit où il se trouve lui-même désormais, c’est-à-dire, sur le chemin de sa galaxie, de son rêve.
C’est donc un message rempli d’espoir qui résonne en Inner Child, et qui possède le pouvoir de résonner universellement auprès des fans. Dans cette chanson, l’important est donc de poursuivre ses rêves, de s’y accrocher même dans les difficultés pour qu’une fois réalisés, le “soi du présent” puisse se retourner vers le “soi du passé” et lui tendre la main en l’emportant avec lui sur ce chemin qu’il avait désiré et qu’il a finalement réussi à atteindre.
Coup de coeur partagé par Min Hae-Won
Taehyung nous emporte dans une douce frénésie avec Sweet Night
Le chanteur à la voix rauque est à l’honneur dans cette édition des coups de coeur, et pour cause ! Avec ses derniers titres, il s’assure une place de choix parmi le panel des voix les plus marquantes de la scène coréenne. Sa sensibilité en fait un artiste terriblement touchant, qui ajoute à sa liste de chansons d’une délicatesse rare Sweet Night, l’un des tous nouveaux joyaux du drama Itaewon Class. Déjà, la tracklist d’Itaewon Class nous avait franchement épaté, avec des morceaux audacieux à souhait. Taehyung prend alors place aux côtés d’un Gaho au sommet de sa forme, d’un Kim Woo Sung sensuel, d’un Ha Hyun Woo intrépide, d’un Lee Chan Sol toujours aussi émouvant ou bien d’une Sondia indétrônable… Le jeune homme, de plus en plus assuré, relève haut la main ce défi, et on aurait même envie d’ajouter ‘comme à chaque fois ces derniers temps’.
Sweet Night fait partie des ballades de la playlist, et face à des rocks crus, la chanson ne se dégonfle pas, loin de là, et prend une place particulière dans notre cœur, en s’affirmant comme l’un de nos plus grands coups de cœurs sur la scène coréenne, à côté de la simplicité de son acolyte, Winter Bear. L’interprète l’affirme, il n’a jamais été aussi sincère qu’en écrivant Sweet Night et impossible de le contredire, puisque la sincérité est bien le leitmotiv du morceau. Cette ballade flottante se dessine sur une mélodie toute simple, avec quelques accords à la guitare, une ligne de cordes, deux plans sonores vocaux qui créent un doux écho, et c’est sa pureté qui nous plonge dans une nébuleuse délicieuse, où les souvenirs côtoient de nouvelles images. Sweet Night laisse surtout beaucoup de place à l’imagination et à l’essentiel : elle tombe à pic dans ce passage de l’hiver au printemps, et sa chaleur en fait un morceau réconfortant, à savourer dans les moments les plus moroses. Avis aux grands mélancoliques, elle ne chasse pas ce sentiment mais le stimule bien davantage…
Coup de coeur proposé par Okame
