♣ The Promised Land
Pays d’origine : Japon
Nom original : 楽園
Nom romanisé : Rakuen
Année de sortie : 2019
Durée : 129 minutes
Genres : drame
Réalisateur : Takahisa Zeze
Acteurs principaux : Go Ayano, Hana Sugisaki, Koichi Sato, Nijiro Murakami, Reiko Kataoka
Synopsis : Comme chaque jour, Aika et Tsumugi, deux écolières rentrent ensemble et se quittent à une intersection. Mais un jour, Aika disparaît mystérieusement sans laisser de traces. 12 ans après, Tsumugi adolescente se sent toujours coupable, lorsqu’une nouvelle disparition d’enfant survient faisant ressurgir d’anciens traumatismes. La suspicion et la paranoïa gagnent la communauté et se dirigent vers Takeshi, un jeune zainichi (japonais d’origine coréenne) qui vend des produits recyclés et vit seul avec sa mère. Puis c’est au tour de Zenjiro, un apiculteur qui vit à proximité du lieu des disparitions d’être pris comme cible. Nouvelle adaptation d’un roman à mystère de l’écrivain à succès Shuichi Yoshida, à qui l’on doit Rage adapté au cinéma par Lee Sang-il, The Promised Land combine thriller et drame social pour nous plonger dans les recoins les plus sombres de la société japonaise.
Avis : C’est avec grande surprise qu’on retrouve Go Ayano, le protagoniste de Family Of Strangers dans un film signé Takahisa Zeze, un réalisateur qu’on affectionne particulièrement pour sa maîtrise du genre. Et dans le genre drame, on a “la terre promise”, une chasse à l’homme angoissante et presque révoltante tant le non-conventionnel devient un symbole de délinquance et de criminalité. Le plus du film ? Son rapport à la communauté, sa musicalité et son intrigue de thriller texturé. Les zones d’ombres, nombreuses, viennent affecter l’interprétation de ce long-métrage encore difficile à saisir dans toutes ses nuances, alors mieux vaut être téméraire pour s’aventurer dans cette découverte bouleversante ! Encore une fois, le réalisateur exhibe ce rapport du japonais à la communauté, autochtones, à la terre, des hommes qui viennent du même endroit, où le symbole d’appartenance se définit à ces terres cultivées, à l’implication active dans la vie communautaire, au rapport à son fudo (milieu). Le film parvient même à titiller davantage notre curiosité en laissant un écho planer sur des sujets qu’il soulève avec encore un peu de pudeur et de timidité, notamment la question du zainichi (du japonais issu de descendance coréenne) pointé du doigt au moindre faux-pas, dont le destin est finalement scellé dès le départ, malgré les faux-semblants…
◊ Autres oeuvres du réalisateur : Moon Child (2003), 64 (2016), The Chrysanthemum and the Guillotine (2018) !