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Yoshida Akiko, plus connue sous le nom de KOKIA a marqué l’industrie musicale japonaise cette dernière décennie en s’inscrivant comme une interprète des plus originales. KOKIA est surtout connue pour avoir prêté sa voix à des bandes sons d’animés et de jeux vidéos. Inspirée par son éducation classique et lyrique au conservatoire, KOKIA fournit des performances vocales assez incroyables, reconnues dans toute l’Asie. C’est en avril 1998 qu’elle lance sa carrière en intégrant le label Pony Canyon, après avoir été repérée par Toshifumi Hinata qui lui demande de prêter sa voix à la bande originale du jeu vidéo Tail Concerto. Petit à petit, KOKIA laisse son empreinte dans l’industrie musicale asiatique avec l’aide de singles comme “The Power of Smile/Remember the kiss” en 2003 qui la pousse à se classer 15ème des chartes Oricon. KOKIA est alors appréciée du grand public et des spécialistes pour sa simplicité artistique, incarnée par le port de tenues très épurées lors de ses performances, mais aussi sa maîtrise technique et vocale, portée par le syncrétisme musical qui définit son style et sa grande sensibilité. KOKIA fête cette année ses 20 ans de carrière, et notre équipe a été ravie de rencontrer cette grande artiste.
Pouvez-vous tout d’abord vous présenter ?
Bonjour, je m’appelle KOKIA.
Vous revenez à Paris pour fêter vos 20 ans de carrière. Quel regard portez-vous sur ces 20 années ?
Quand j’y repense il s’est passé énormément de choses. Mais je pense pouvoir dire qu’aujourd’hui je m’épanouis encore plus dans ce que je fais qu’il y a 5 ou 10 ans. J’ai hâte de voir comment je vais évoluer en tant que musicienne dans les 5 ou 10 prochaines années.
En avril 1998, lorsque vous avez débuté vos activités, vous avez composé l’opening du jeu Tail Concerto. Que retenez-vous de cette première expérience ?
Je m’en souviens comme si c’était hier, mais ce qui me surprend le plus c’est de me rendre compte à quel point j’étais ignorante.
Malgré tout, les adultes qui m’entouraient ont cru en mon talent et m’ont choisie. Je leur en suis extrêmement reconnaissante.
Pour Tail Concerto je ne me suis occupée que des paroles et de la mélodie. La musique a été composée par Suô Yoshikazu. Cependant, j’écrivais déjà des chansons par moi-même à l’époque.
Dans votre nouvel album, on peut vous entendre dans d’autres genres comme le jazz par exemple. Vous êtes-vous un peu lassée de votre genre habituel ?
Le fait que j’ai inséré du jazz dans mon album venait de ce que je ressentais au fond de moi à ce moment.
Lorsque l’on enregistre un album, le nombre de chansons est limité. J’ai donc dû faire un choix dans les chansons que je voulais partager avec tout le monde.Néanmoins, comme j’ai toujours plein de musiques en tête, le fait d’avoir choisi des mélodies jazzies ne signifie pas que je me sois lassée des autres styles.
D’où tirez-vous votre inspiration ?
Je trouve l’inspiration en voyageant ou en regardant des films. Ça peut venir aussi de la nourriture, des rêveries, des rencontres… en fait de toutes sortes de choses qui n’ont pas forcément de rapport avec la musique.
En avril 2018 vous avez sorti un nouvel album intitulé Tokyo Mermaid. Seriez-vous une sirène de Tokyo ? Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Tokyo est une ville qui rassemble des personnes pleines de rêves et d’espoirs.
Si Tokyo peut paraître animée ou bruyante, c’est une ville éphémère et furtive.
Je suis aussi l’une de ces personnes qui se sont réunies sous les lumières de Tokyo.
Je me vois comme la petite sirène qui se transforma en écume lorsqu’elle se jeta dans la mer.
À l’occasion de vos 20 ans de carrière, vous avez sorti un best album de 62 chansons. Vous avez également réalisé il y a peu un album pour enfants. On peut dire que les idées ne vous manquent pas ! Pourquoi aimez-vous participer à tant de projets ?
Je ne participe pas à des projets, je propose des idées.
Ce que j’aime c’est la création. Laisser des œuvres à la postérité est l’essence même d’un créateur.
Vous créez régulièrement de nouvelles chansons. D’où tirez-vous votre inspiration ?
Sans même chercher de nouvelles idées, l’inspiration vient à moi. Il me faudrait plus d’une vie pour réaliser tous mes projets.
Vous avez sorti un album pour enfants intitulé “Ton ton ton dōbutsu no ongakukai” (Ton ton ton le concert des animaux). Quel était votre but ?
Je voulais qu’à travers mes musiques, les enfants ressentent quelque chose, des sentiments forts. Puis j’ai pensé qu’en intégrant des styles musicaux très variés à cet album, les adultes prendraient également plaisir à l’écouter. C’est en mêlant ces deux idées qu’est né ce merveilleux projet.
Y a-t’il des concepts inédits ou des idées nouvelles que vous n’avez pas encore développés mais que vous souhaiteriez mettre en place ?
Oui, il y en a même beaucoup trop !
Lorsque vous vous tenez sur scène devant votre public, qu’est-ce que vous aimez le plus ?
Ce que j’aime par-dessus tout c’est les concerts, parce que j‘ai l’impression de pouvoir briller sur scène.
Pour ce concert à Paris, envisagez-vous de faire quelque chose de spécial ?
Je ne sais pas encore quelles chansons je vais chanter, je vais commencer à y réfléchir très prochainement mais ce qui est sûr c’est que ce sera un moment particulier et envoûtant.
Avez-vous un message pour vos fans français ?
Après tout ce temps, je n’imaginais pas pouvoir à nouveau me produire à Paris, ça me fait chaud au coeur. Les fans qui m’ont déjà vue sur scène, comme les personnes qui assisteront à un de mes concerts pour la première fois sont les bienvenus ! Je vais faire de mon mieux pour que chacun garde un bon souvenir de ce concert.
Merci à KOKIA d’avoir pris le temps de nous parler plus en détail de sa carrière et de ses motivations en tant qu’artistes
Un grand merci aussi à 33degrees et leurs équipes pour les traductions en japonais et l’organisation de cette rencontre