Home Corée du Sud [INTERVIEW] Entre K Hip-Hop et musique électronique : entretien avec le producteur G-Slow

[INTERVIEW] Entre K Hip-Hop et musique électronique : entretien avec le producteur G-Slow

by Nabi

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Le hip-hop coréen commençant à se trouver une bonne place sur la scène internationale, avec de plus en plus de jeunes enflamment les salles sud-coréennes ;  il est intéressant de se pencher également sur les coulisses de cette réussite, et quoi de mieux qu’un de leur principaux “fournisseurs de beats”, le producteur G-Slow. Après avoir longtemps collaborer avec de nombreux rappeurs tels que Swings, Jerry.K et Zion.T, l’artiste partage également ses propres créations dont son dernier opus Pulse. L’occasion de rencontrer et connaitre un peu mieux cet artiste.

 

–        Bonjour, pouvez-vous vous présenter ainsi que vos différentes activités ?

Bonjour, je m’appelle G-Slow, je suis producteur travaillant en Corée. J’ai commencé ma carrière au sein du label Soul Company avec l’album High Frequency en 2009. Mon dernier album Pulse est sorti cette année.

 

–        Vous avez travaillé avec de nombreux artistes hip-hop coréens comme Jerry.K, Okasian, Born Kim et Swings (pour ne citer qu’eux). Avez-vous une anecdote durant l’un des enregistrements à partager ?

Je garde en mémoire la session d’enregistrement pour le titre « Yes I am » de mon premier album « High Frequency ». Sur le titre, Juive Train, Deep Flow, J Kyun et Zion.T sont présents. Sans aucunes préparations je devais rapidement sortir un album des studios de Soul Company et on a eu pleins de problèmes durant l’enregistrement. Par manque de temps et par précipitation, on a du finir l’enregistrement en une nuit. On a commencé vers 19 heures du soir pour finir à l’aube le lendemain matin vers 6h. Je m’en souviendrais toujours et je le considère encore comme mon travail le plus éprouvant.

 

 

–        Il y a quelques mois vous avez officialisé l’album Pulse. En le découvrant on peut clairement dire qu’il s’agit d’un album de musique électronique, ce qui n’est pas habituel puisque l’on vous connait plus pour vos sons hip-hop. Qu’est-ce qui vous as attiré dans l’électro pour en faire un album plutôt que de continuer dans le hip-hop, sachant que vous êtes bon dans les deux styles ?

Je ne suis pas bloqué dans un style spécifique de musique, du moment que le son sonne bien et a une ambiance groovy ça me plait !

Le Hip-hop a un gros potentiel, et je suis persuadé que tous les genres musicaux vont renaitre en fusionnant avec de la musique hip-hop.

Pulse est un album qui combine des instru hip-hop mais avec un synthétiseur et des sons plus électroniques. Voilà pourquoi, pour moi, Pulse est un album hip-hop. Il est vrai que j’ai récemment découvert l’électronique et par l’originalité des sons et je me suis quelques peu concentré dessus. Mais j’aime toujours essayer de nouvelles choses.

 

 

–        Avez-vous personnellement crée les cover art pour vos différents single, ainsi que Pulse ? Avez-vous envisagé d’étendre votre art au dessin ou à la peinture sous forme d’exposition ?

C’est exact, j’ai fait les cover pour Pulse et #ing. En plus de la musique, je suis très intéressé par la vidéo et le design/dessin. Ecouter de la musique est quelques choses de complètement subjectif, chacun ressent ses propres émotions quand il est confronté à un titre. Je pense que le visuel que je créer pour mes chansons peut aider les gens à mieux apprécier ma musique et les émotions que j’ai voulues exprimer. Les cover d’albums dirigent entièrement mes choix d’écoute. Si j’ai le visuel de l’album, c’est que je vais probablement aimer sa musique.

Je n’ai fait pas d’école d’art ; mais je vais continuer à éditer des vidéos et dessiner même au niveau de simple passion.

#Ing artwork

#Ing artwork

 

 

–        Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vos influences musicales ? Quels albums écoutez-vous en boucle en ce moment ?

Je suis inspiré par tout ce qui est nouveau, original. Quand j’écoute un nouveau son, je repère immédiatement tous les points forts et les innovations du titre. De bons films, de bons livres, tout est important et peut stimuler ma création. Si je devais en cité un, je dirais que j’aime beaucoup les livres d’Amélie Nothomb.

Concernant la musique, j’écoute souvent Disclosure’s Settle, c’est très minimal mais ça reste frais comme album. Alep de Gesaffelsteins et le récent Xscape de Michael Jackson sont les albums que j’écoute très souvent.

 

 

–        Quels sont les artistes avec lesquels vous voudriez collaborer ?

Depuis que j’ai commencé la musique, mon plus grand souhait était de participer à un album de Michael Jackson. Malheureusement, il est décédé, et je ne pourrais pas travailler avec lui avant de, moi-même, mourir. Mon rêve est produire un titre ensemble dans l’au-delà.

Je veux travailler avec des musiciens totalement nouveaux, de nouvelles têtes.

 

–        Le hip-hop coréen commence à être reconnu partout dans le monde (pour le cas de la France, Jay Park et Dynamic Duo ont aisément remplis les salles parisiennes), pensez-vous que les rappeurs coréens continueront à travailler avec des producteurs de leur pays où apprécieront ils les producteurs étrangers ?

Je regarde l’expansion du hip-hop coréen d’un œil très optimiste et satisfait. Je pense que c’est grâce à cela que j’ai l’opportunité de faire des interviews comme celle que je réalise en ce moment. Les rappeurs coréens seront très heureux de pouvoir travailler avec des artistes étrangers. A partir du moment où c’est une bonne chanson, la nationalité importe peu.

 

 

–        En tant que coréen que pensez-vous de la déferlante K-pop, est-ce bénéfique ou cela vous ennuie ? Pourriez-vous collaborer avec certains d’entre eux ou préférez-vous vous concentrer sur votre propre musique ?

J’aimerais que le marché de la k-pop puisse encore s’agrandir. Même s’il est vrai que la surproduction de chansons au format générique est un point noir, je reste confiant car on trouve tout de même de très bons titres parmi elles. Bien sûr que je voudrais travailler avec des idols, mais je veux aussi garder mon propre style. La possible collaboration avec un chanteur k-pop serait purement pour le travail, donc je continuerais à produire Ma musique, comme je l’ai fait pour Pulse.

 

 

–        Aujourd’hui avec internet, l’accès à la vidéo et à l’image de manière générale s’est considérablement simplifié et chaque artiste profite de cela pour promouvoir leur musique. La musique est-elle désormais, inévitablement, liée au visuel et le public a-t-il besoin de cet aspect visuel pour apprécier une musique ?

 

Je pense que la musique ne peut plus être séparée du visuel. Bien sûr, il y a toujours des artistes aimés uniquement pour leur musique, mais l’aspect visuel intensifie les émotions et bien plus que la musique par elle-même. C’est la raison pour laquelle je m’intéresse à l’édition vidéo et le graphisme. Je suis, par ailleurs, très favorable à l’utilisation des nouvelles technologies.

 

 

–        On a pu remarquer de nombreuses voix féminines dans vos chansons (comme Boys et Away). Est-ce votre propre voix que vous transformé ou est-ce une vrai chanteuse ?

Les voix féminines sont des samples que j’utilise. Je modifie chaque tonalité une par une pour obtenir le bon ton et la mélodie que je désire. Ce n’est pas parce que j’ai une préférence pour les voix féminines mais car à l’écriture et la composition de mes titres, les circonstances font que j’utilise des samples féminines quand je les édite.

J’ai aussi déjà pensé à transformer ma propre voix, peut-être un jour…

 

 

–        Ecrivez-vous toujours les paroles des titres que vous composez ou cela dépend de l’artiste avec qui vous travaillez ?

Si ce n’est pas pour une occasion spéciale, j’écris les paroles de mes titres moi-même. Je n’aime pas impliquer d’autres personnes dans l’écriture.

Du fait que je collabore essentiellement avec des rappeurs ils écrivent les paroles par eux-mêmes. Pour ce qui est de mes propres sorties, je choisi personnellement le thème et les bons mots correspondant à chaque titre.

 

 

–        Pour finir, quels sont vos futurs projets ?

Je continuerai à produire des albums indépendants comme je l’ai fait avec Pulse. De plusj’aimerais travailler avec une multitude de musiciens étrangers ainsi que des artistes rookie (nouveaux venus).

 

Merci pour le temps que vous nous avez accordé.

 

Interview réalisée par Nabi (nabi.fr), traduit du coréen par Choi Ji Hyung.

Pulse en écoute ci-dessous :

#Ing

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Pour télécharger sa musique : Bandcamp

High Frequency sur iTunes

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