[INTERVIEWS] ThomasJack & Discussion autour du marché de la musique malaisien avec Norman Abd Halim (RIM)

La Malaisie était, pour la deuxième année consécutive, présente au Midem (Le Marché International du Disque et de l’Edition Musicale) à Cannes. Nous connaissons finalement peu ce pays sous son aspect musical voilà pourquoi nous voulions en savoir plus par le biais d’interviews et de concert.

Nous avons pu rencontrer Monsieur Norman Abd Alim, Directeur de l’agence RIM (Recording Industry association of Malaysia) afin de mieux comprendre les ambitions et les enjeux de l’industrie musicale malaisienne.

 

–        Bonjour, pourriez-vous tout d’abord présentez votre entreprise ainsi que ses différentes activités.

Je représente RIM au Midem en France, il s’agit d’une association d’artistes, la plupart indépendants et nous sommes ici pour promouvoir la musique malaisienne au sein du marché international. J’aimerais également vous parler de notre industrie musicale à l’heure actuelle. La Malaisie a un très bon avantage, celui de sa diversité linguistique. 4 langues sont parlées aujourd’hui en Malaisie : en dehors du Malay, qui est la langue nationale, l’anglais est assez courant et est largement utilisé. Nos artistes sont également capables d’interpréter des morceaux en Mandarin mais aussi en Tagalog (une langue parlée dans une certaine partie de l’Inde et aux Philippines). Nos artistes et notre musique commence doucement à s’exporter, par exemple Yuna qui est une chanteuse Malaisienne, a signé en 2013 un contrat chez Verve Records qui est une entité d’Universal. Elle a d’ailleurs sorti son deuxième album, cette fois-ci intégralement en anglais en fin d’année dernière (lien) (en plus, un lien vers son premier single Live Your Life, produit par Pharrell Williams). Un autre exemple en la personne de Shila Amzah, qui va se concentrer sur le marché chinois. Elle prend d’ailleurs beaucoup de leçons afin de se perfectionner. Nous avons également de nombreux artistes indiens venant en Malaisie du fait des partenariats que nous avons avec le principal label du pays.

–        Du fait de notre intérêt et couverture sur toutes les musiques asiatiques la musique coréenne (K-pop) fait partie intégrante du marché et attire particulièrement l’attention sur les positions gouvernementales qu’elle reflète. Que pensez-vous de ce choix de politique coréenne et envisagez-vous de collaborer avec eux pour étendre la connaissance de la culture Malaisienne à travers le monde ?

La K-pop est bien différente de ce que propose la Malaisie, il s’agit surtout de morceaux « dance ». Notre musique est plus diversifiée. En dehors de la pop, le rock et le hip-hop mais aussi le jazz font partis de la musique que nous proposons. Je pense que nous avons plus à offrir que la Corée. Nous sommes un petit pays de seulement 20 millions d’habitants mais très diversifié en terme de cultures et nous voyons ça comme une force. Evidemment notre musique traditionnelle le reflète bien mais je pense qu’il s’agit d’un type de musique uniquement applicable au tourisme et non pas pour faire connaitre internationalement notre pays. Ce n’est pas assez « mainstream ». Voilà pourquoi nous invitions des artistes malaisiens à utiliser des instruments traditionnels mais dans le cadre de chansons modernes. L’Etat nous soutiens beaucoup par le biais de fonds sur l’industrie culturelle, c’est une autre de nos forces, qui n’est pas offerte à tous les pays d’Asie. Notre évolution s’est faite en plusieurs étapes. Tout d’abord dans l’agriculture puis la manufacture et aujourd’hui d’industrie du service. La musique fait entièrement partie de cette dernière catégorie voilà pourquoi de nombreux pays misent sur la création artistique dans son ensemble, c’est elle qui génère le plus d’exportation. Et c’est une stratégie au long terme. La Corée est bien trop systématique et formatée à mon gout, nous essayons de nous développer autrement. Pour répondre à votre question : nous accueillons volontiers des collaborations avec d’autres pays. Croiser les inspirations est un bon moyen de développer ses propres artistes à l’étranger, que ce soit en Corée ou en Chine.

–        Comment percevez-vous le rôle des réseaux sociaux ?

Fantastique ! Mais évidemment tous les artistes se retrouvent sur ces réseaux et nous sommes faces à des millions d’internautes. Le challenge est de promouvoir nos propres artistes et réussir à percer. Mais comme vous l’avez proposez précédemment, les collaborations peuvent aussi ouvrir de nombreuses portes sur Internet. Je pense que les choses ne font que commencer pour la Malaisie.

–        Merci pour le temps que vous nous avez accordé.

Merci à vous.

 

Après cette interview nous avons été intrigués par l’un des artistes proposés par la Malaisie, il s’agit de ThomasJack. (À vrai dire je ne les connaissais absolument pas avant mais en faisant quelques recherches à l’annonce de leur venue, je suis tombée sur cette vidéo : ThomasJack @ Super Show. Evidemment, ça a attiré mon attention.) Du coup j’en ai profité pour leur poser quelques petites questions histoire de les connaitre un petit peu mieux :

 

–        Premièrement, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

(Thomas) Bonjour, je suis Thomas, (Jack) Et je suis Jack ! (Thomas) Nous formons ThomasJack et nous venons de Malaisie. J’ai 23 ans et Jack 22. C’est un honneur d’être ici, merci au Midem de nous avoir invités.

–        Comment considérés vous votre rôle dans l’expansion de la culture malaysienne ?

(Thomas) La Malaisie est un pays très diversifié et du fait que nous parlons plusieurs langues on se considère également comme ambassadeur de la culture chinoise et indienne. Ceci est aussi valable dans nos chansons. (Jack) Nous interprétons nos titres en anglais, chinois, malais et cantonais.

–        Avez-vous appris toutes ces langues ou sont-elles maternelles ?

(Thomas) Nos parents ont des origines chinoises, ils ont rapportés cette culture et cette langue en Malaisie donc nous avons pu l’apprendre sans trop de difficultés.   (Du fait de leur complicité je leur demande s’ils ont des liens familiaux ou particuliers) (Thomas) (rires) Oh non, nous étions tous les deux trainee pour une émission télé. En réalité nous étions concurrents auparavant.

–        En 2011 vous êtes montés sur Scène avec le groupe sud-coréen Super Junior, comment cela s’est-il passé ?

(Jack) Oui ! C’était pour la première partie durant leur Super Show en Malaisie, c’était formidable ! Une très bonne expérience pour nous. (Thomas) Les Super Junior sont vraiment des Idols et les fans sont très enthousiastes. Quand on est montés sur scène c’était « Waoh ». La prochaine fois qu’ils passent en Malaisie nous ferons également la première partie.

–        De votre côté, écoutez-vous de la k-pop, et si oui quels artistes ?

(Thomas) Bien sûr que l’on en écoute. On aime tellement ça. J’aime beaucoup Taeyang des Big Bang et Rain car nos chansons sont pop et r’n’b, parfois romantiques. On veut adresser un message positif autour de nous.

–        Quels sont les artistes avec lesquels vous aimeriez collaborer ?

(Thomas) Au Japon il y aurait SMAP (xD) mais aussi des artistes coréens et de Bollywood. Je regarde beaucoup de films Bollywood. Ce serait comme un rêve de travailler avec eux. (Jack) Bollywood j’aimerais bien.

–        Egalement en 2011, vous avez tous les deux participés au drama « I, My Brother » dans lequel vous jouez le rôle de deux frères orphelins. Quelle expérience en tirez-vous ?

(Thomas) Une très bonne expérience, le fait de jouer un enfant orphelin était assez difficile pour moi. Je sais également que le Festival de Cannes a lieu ici tous les ans (le Midem se déroule à Cannes) et comme nous jouons aussi dans des longs-métrages en Malaisie et j’espère qu’un jour un de ces films sera nominés.

–        Pour finir, avez-vous visité un peu la ville ?

(Thomas) oui, on s’est promenés hier et dans les prochains jours nous irons à Lyon et bien évidemment nous ferons un passage à Paris.

–        Merci à vous et bonne semaine en France !

Merci beaucoup et à bientôt !

 

Le titre à écouter : Adrenaline 

 

Dans les artistes présents à la Malaysian Supernova étaient présents : Shila Amzah, Azlan & The Typewriter, ThomasJack et Goldkartz (dans l’ordre de passage). L’ambiance n’était pas aussi folle que pour la Corée le dimanche mais la salle se trouvait bien remplie tout de même, j’en ai été très surprise au début puis j’ai fini par comprendre : la solidarité entre Taiwan et la Malaysie est très forte voilà pourquoi tout le staff et les artistes de la Taiwan Music Night étaient venus.

Shila Amzah est la première à s’élancer et a commencé avec ses propres compositions pour ensuite adopter une attitude que j’ai trouvé très juste, les cover ! En effet la jeune femme a entonné du Miley Cyrus et du Adele. Idéal pour capter le public novice pour la plus part. Cela a démontrer les capacités vocales de Shila.

Azlan & The Typewriter ne m’ont pas vraiment emballés, surtout par la voie (trop) cassée du chanteur et le côté (trop) folk des compositions. Je passe mon tour.

Viens ensuite les ThomasJack, la transition était peut être un peu brutale avec l’artistes précédent (on passe d’un son rock/folk au rythme plutôt lent à de la pop bubble gum, type chanson des œufs de Teen Top 😀 ). Je reste sur ma position : Adrenaline est une super chanson, même en live. Bien que l’ambiance ne soit pas celle d’un stade en furie.

Et pour finir GoldKartz, je n’aie qu’un mot pour vous décrire à quoi ressemble leur chanson (et ce n’est pas du tout un reproche, au contraire je trouve ça génial ! ) Ce sont les Magic System indiens ! Vraiment la même ambiance et bonne humeur.

Shila Amzah – Wrecking Ball (Miley Cyrus cover)

Merci à GCMA, S100 Ent. & RIM pour les interviews

 Nabi pour c-k-jpopnews.fr

 

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