[Live-Report] Concert pour l’opération Tohoku Livehouse Daisakusen à Orléans le 9 juin

Tohoku Livehouse Daisakusen est une opération qui a été mise en place au Japon suite au tsunami de 2011 qui a causé beaucoup de dégâts au Japon. Ce projet s’est d’abord particulièrement attaché à la région de Tohoku au nord du Japon dans le but de reconstruire des Livehouse [scènes permettant aux artistes locaux et indépendants de se produire] mais aussi de créer un réseau d’échanges et de rencontres à long-terme, afin de redonner de l’espoir à la population. Ce projet vise aussi à sensibiliser les gens à la cause anti-nucléaire, qui est devenu un sujet très important au Japon.

[Plus d’informations sur le début de ce projet en fin d’article.]

En ce moment Livehouse Daisakusen est en tournée en France pour quatre dates, dont une était organisée à Orléans le 9 juin 2015 au 108 [Maison Bourgogne] par la Fraca-Ma et l’association PP&M.

A cette occasion, nous avons pu rencontrer les deux groupes japonais participant à ce projet : Brahman et Locofrank. N’hésitez pas à lire nos interviews avec ces deux groupes, tous deux passionnés par leur musique, et prêts à tout pour apporter de la joie et de l’espoir avec ce projet !

Interview du chanteur de BrahmanToshi-Low ICI.

Interview du chanteur de LocofrankMasayuki Kinoshita ICI.

Les artistes sont arrivés à Orléans en milieu d’après-midi, ils ont installé leur matériel et répété leurs chansons pour être prêts pour le concert du soir. C’est après leurs répétitions que nous avons pu nous entretenir avec eux.

Le concert a commencé vers 21h avec Locofrank, qui sont montés en premier sur scène !

Le chanteur Masayuki Kinoshita a commencé avec quelques mots en français :

Nous sommes Locofrank du Japon. Je vous demande votre bienveillance.

Ces quelques mots ont été accueillis avec des applaudissements du public et un grand sourire est apparu sur le visage du chanteur.

Ils ont alors commencé la première chanson intitulée “START“, avec un public très réceptif mais assez timide, cependant cela n’a pas duré longtemps, la musique les poussant à se réveiller petit à petit.

Ils ont enchaîné avec les titres “Tobacco Smoke” puis “Mountain Range“. Le public a alors commencé à vraiment se détendre et à s’amuser alors que les Locofrank se donnaient à fond sur scène.

Pendant la chanson suivante, “Before It’s Too Late“, le public dansait et bougeait au rythme de la musique. Ils continuent à ce rythme avec le titre “Reason“.

Le chanteur a alors de nouveau fait part de quelques mots en français :

Bonsoir. Merci pour le soutien dont vous avez fait preuve au moment du désastre. On souhaite vous remercier avec notre musique. On reviendra. Merci [en français]. Arigatou [“merci” en japonais].

Ils reprennent alors avec “Grab Again” : c’est à ce moment qu’il y a eu le plus de mouvements dans le public, surtout devant la scène. Les chansons se sont ensuite enchaînées avec “Share” et “Voyage“. L’un des seuls japonais présents dans la salle connaissait les paroles par cœur, et prenaient vraiment beaucoup de plaisir à être là.  Le public continue à prendre beaucoup de plaisir et s’amuser pendant “It’s Over” et “Be Full“. Il en est de même pour le guitariste qui était une vraie pile électrique ! La scène était assez petite mais ça ne l’a pas empêché de bouger, le chanteur (qui est aussi le bassiste) en faisait de même ! Ils sautaient tous les deux au rythme de la musique !

Les Locofrank ont continué avec le titre “Survive” qui paraissait plutôt calme à en entendre les premières notes, mais cela n’a pas duré longtemps ! Ils ont terminé leur partie avec le titre “ONE“. On pouvait très bien voir la complicité entre eux et le plaisir qu’ils ont pris à être sur scène.

Les membres du groupe ainsi que le staff ont ensuite fait des changements de matériels pour le groupe suivant : Brahman !

Tous les membres du groupe sont montés sur scène pour finir d’installer leur matériel et d’accorder leurs instruments. Seul le chanteur Toshi-Low est resté devant la scène, prêt à y monter au moment venu. L’introduction musicale avait un aspect religieux (musique traditionnelle japonaise ? Je ne sais pas exactement). Au moment où la première chanson commence, il bondit sur scène, déjà très concentré dans la musique !

Setlist :

1- Shoki Shodo

2- Saino Kawara

3- Imawanokiwa

4- Romei

5- BOX

6- BEYOND THE MOUNTAIN

7- BASIS

8- Sorekiri

9- A WHITE DEEP MORNING

10- Keisei

11- Hekireki

12- Kanae no Toi

Le public est directement plongé dans leur musique punk, hardcore ! Tous les artistes sont très énergiques. J’avais déjà entendu parler de ce groupe pour cet aspect justement, mais c’est vraiment impressionnant de voir l’énergie qu’ils ont et qu’ils partagent lorsqu’ils sont sur scène.

Ils ont incité les gens à se rapprocher, la salle se présentant comme un garage, une partie du public était à l’intérieur devant la scène, et les autres dehors dans la cour.

Le chanteur incarne beaucoup ses chansons, on peut en effet lire beaucoup d’émotion sur son visage.

Le bassiste quand à lui secoue beaucoup la tête, son visage est même quasiment tout le temps caché par ses cheveux, encore un exemple de leur énergie à revendre. Ils pensent vraiment tous à leur musique et au sens des parole.

Le chanteur bougeait beaucoup, sautant lui aussi beaucoup comme l’ont fait les membres de Locofrank un peu plus tôt. Il y avait d’ailleurs un membre du staff japonais sur le côté droit de la scène à côté du bassiste, qui remettait les micros correctement et surveillait les câbles.

Quelques japonais étaient présents dans la salle et semblaient connaître les chansons sur le bout des doigts.

On a aussi pu voir Toshi-Low se glisser au milieu du public et se laisser aller au rythme du titre “Keisei” (警醒) avec le public.

Il a ensuite parlé de la cause qu’ils défendent, c’est-à-dire de la cause anti-nucléaire. Beaucoup de personnes ont été victimes du nucléaire sur les sites de Nagasaki, Hiroshima et Fukushima. “We hope no nukes” [Non au nucléaire], sont les mots qu’il a finalement prononcé pour résumé la situation. Ces paroles très fortes à la fois en émotions mais aussi par le message qu’elles contiennent ont été accueillies par de nombreux applaudissements du public.

Ils ont finalement salué le public et laisser leur place sur scène au groupe français Burning Heads.

Les Burning Heads sont un groupe punk rock français originaires d’Orléans.

Ils se sont joints au projet Tohoku Livehouse Daisakusen pour sensibiliser les gens à travers la France à la situation du Japon.

Ils étaient donc aussi présents lors de cette soirée, et sont passés sur scène après Brahman, le public toujours plein d’énergie pour écouter un groupe que beaucoup connaissaient déjà bien.

Preuve de l’ambiance électrique, un enfant à traversé le public soulevé par les mains de tout le monde !

En résumé de cette soirée, je dirais que l’ambiance était vraiment au rendez-vous, avec des groupes prenant énormément de plaisir à être là, très à l’écoute et agréables. On a pu les voir discuter avec beaucoup de personnes malgré la barrière de la langue qui peut parfois être compliquée à surmonter.

Nous avons aussi pu admirer quelques clichés réalisés par le photographe japonais Tsukasa Miyoshi, photographe suivant beaucoup de groupes japonais indépendants.

Nous avons pu nous entretenir quelques minutes avec Greg, un des organisateurs français, qui nous a parlé un peu plus en détails du début de cette opération :

Ce projet est le fruit d’une rencontre assez hasardeuse entre plusieurs personnes disposants de différentes connaissances. En discutant des groupes punks qui existaient au Japon, on leur a parlé de ce groupe très connu qu’est Brahman. Ils les ont alors faits venir pour une première tournée en France. Naoko, Eric et Pascal Robert de Tours sont aussi les co-gérants d’une agence de voyage spécialisée dans le Japon qui s’appelle Teci France. Au moment du Tsunami, Brahman et SPC Peak Performance (ingénieurs du son…) sont arrivés en soutien. Ils se sont alors demandés ce qu’ils pouvaient faire pour aider. L’idée a alors été de reconstruire des salles de concerts pour redonner de la vie et de l’espoir. L’opération Livehouse Daisakusen est née grâce à tout ça.

Teci France connaissant un peu ces groupes-là, ils leur ont demandé s’ils voulaient devenir le relai de ces informations en France, pour faire connaître l’opération.

Ensuite de nouvelles rencontres entre la Fraca-Ma et Radio Beton à Tours ont permis de créer un réseau et de lancer le reste du projet et créer une sorte d’échange entre le Japon et la France : faire venir des groupes en France et en envoyer au Japon.

Cette opération s’est alors montée tranquillement, trouvant les différentes villes où se produire.

Merci à Greg @Fraca-Ma pour toutes ces précisions. 

Stand Goodies

Je voudrais remercier tout le staff, français et japonais, qui nous a accueilli avec le sourire et nous ont aidé tout au long de la soirée, faisant de leur mieux pour nous aider lorsque nous demandions quelque chose, notamment pour les interviews et les photos. Nous avons passé une agréable journée et fait de superbes découvertes musicales. Nous serons au rendez-vous le jour où ils reviendront !

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