[Interview et Live-Report] The Skippers passent Aucard de Tours !

Le mercredi 14 juin à  Tours, dans le département de l’Indre-et-Loire, avait lieu le second jour du festival Aucard de Tours, sur la plaine de la Gloriette. Annulé l’année dernière à cause des inondations, le festival a fait son grand retour cette année avec un seul mot d’ordre “A SEC !“. Organisé par Béton Production et avec l’aide du public mais aussi d’associations et institutions tourangelles, cette 32ème édition a pu voir le jour du 13 au 18 juin 2017.

Le festival met en avant de nombreux artistes et groupes mails il y a un groupe qui nous a particulièrement intéressé, il s’agit de The Skippers ! The Skippers est un groupe japonais qui a commencé sa carrière en 2002 et célèbre cette année ses 15 ans de carrière. Le groupe de punk-rock a eu l’occasion de passer par le festival grâce au projet Tohoku Livehouse Daisakusen.
Mais de quoi s’agit-il allez-vous me dire ?

Le projet Tohoku Livehouse Daisakusen

Nous vous avions parlé de ce projet pour la première fois il y a deux ans, lors du passage de Brahman et Locofrank à Orléans. Vous pouvez retrouver le live-report ainsi que les interviews de Brahman et Locofrank pour en connaître plus sur les artistes portant le projet en Europe.
Le projet est né suite à la catastrophe qui a touché la région du Nord-Est du Japon, appelée Tohoku, en mars 2011.
De nombreuses personnes et artistes se sont mobilisés au Japon pour pouvoir apporter un peu de musique aux sinistrés. Un lien avec l’Europe a ensuite été établi pour mobiliser et sensibiliser un autre public par l’intermédiaire de la scène indépendante et des musiques actuelles.
Le but est de pouvoir reconstruire des Livehouse (scènes de concert), 3 ont d’ailleurs déjà été reconstruites) mais aussi de créer une dynamique sur le long terme regroupant de nombreux acteurs, provoquant des rencontres… Un échange important a ainsi été créé puisqu’après la venue de Locofrank et Brahman en Europe en 2015, le groupe français Burning Heads a pu se rendre à son tour au Japon pour une tournée au cours de l’année 2016.
L’objectif est de continuer dans cette lancée afin de maintenir cet échange culturel entre le Japon et l’Europe.

 

Le projet en 2017

Plusieurs artistes sont venus cette année en Europe pour soutenir le projet.

La première tournée concernait les artistes Peelander Z et Tsushimamire.

Suivis à présent par le groupe The Skippers.

Le mois prochain, se sera au tour de Monoeyes (nous vous reparlerons sûrement d’eux puisque nous seront présents pour les 4 jours de Japan Expo !)

Rencontre avec The Skippers le 14 juin

Pour en revenir au mercredi 14 juin, nous avons pu rencontrer The Skippers avant leur apparition sur scène dans le grand chapiteau du festival, lors d’une petite conférence de presse pendant laquelle nous avons pu poser quelques questions au groupe.
Nous avons donc pu échanger avec le groupe lors d’une courte conférence de presse avec deux autres médias. Voici les questions qui ont alors pu être posées au groupe :

Comment s’est créé le groupe, comment vous êtes-vous connus ?

JAGGER : Après la fin du lycée, j’ai créé The Skippers et ce n’était pas comme aujourd’hui. Les deux membres qui sont avec moi maintenant m’ont rejoint il y a seulement deux ans. J’ai commencé ce groupe pour devenir comme Brahman, pour faire partie du High Standard.

Vous fêtez cette année vos 15 ans de carrière. Quelle a été l’étape la plus difficile pendant ces 15 ans de carrière ?

Les deux-trois ans pendant lesquels nous avons débuté ont été les plus difficiles. Lorsque nous avons sorti notre premier album et réalisé notre première tournée, il n’y avait pas beaucoup de monde. C’était aussi difficile financièrement. Mais nous avons continué d’avancer, de faire d’autres chansons et de nouveaux concerts. Le public a commencé à venir et on a eu cette belle opportunité de venir jouer en France et en Europe. Ça a été très difficile. Mais nous sommes redevenus comme des débutants en venant en Europe. C’est agréable de recommencer à zéro.

Au Japon, le punk-rock a plus d’influence et le public est plus réactif, alors qu’en France on a tendance à le mettre à part dans une case. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Au Japon, seuls les fans de Punk-rock vont écouter la musique punk-rock, mais ce public change tout le temps et se renouvelle. Ce qui doit être différent en France.

Comment vous êtes-vous retrouvés ici ?

Je pense que vous vous souvenez de la grosse catastrophe qui a frappé le Japon en mars 2011 ? Suite à ces événements, plusieurs projets de soutien ont été créés au Nord-Est du Japon. Nous faisons actuellement partie de l’in de ses projets : le Tohoku Livehouse Daisakusen. Ce projet a pour objectif de reconstruire des livehouse au Nord-Est.

Nous avons connu ce projet récemment. L’année dernière, Burning Heads et Boogers ont pu venir au Japon. Je pense que nous avons beaucoup aimé ces deux groupes et suite à ça nous avons à notre tour été invités à venir en France. Il y a deux ans c’était Brahman et Locofrank qui sont venus en France. La tournée cette année est plus grande que la précédente puisque nous sommes aussi allés en Espagne et au Pays Basque grâce à Berri Txarrak. Le projet a pu s’élargir et l’Europe en entend encore plus parler.

Comment s’est passée votre rencontre avec les autres groupes de cette collaboration qui ont rejoint ce projet à la fois musical et humanitaire ?

Il y a deux ans, lorsque Brahman est venu au festival Aucard de Tours c’était différent. On ne peut pas nous comparer à eux puisque nous sommes un petit groupe. Nous venons de Osaka et notre nom est connu au Japon mais nous faisons encore partie des groupes à l’arrière des high standards de Brahman. Nous avons eu l’occasion de nous rencontrer au Japon et ils nous ont alors proposé de participer à ce projet. C’était un grand honneur pour nous et du coup nous ne l’avons pas fait que de notre volonté. Le public a aussi répondu à notre énergie et cette énergie continue à grandir et à apporter de plus en plus de personnes. Nous sommes venus pour parler de ce projet mais aussi pour rencontrer des groupes français qui pourraient venir au Japon prendre la suite.

Quelle est la réaction du public vis-à-vis de ce projet mais aussi de votre musique qui n’est pas forcément un genre très présent en Europe ?

C’est la première fois que nous venons en France et en Europe et on joue même pour la première fois à l’étranger.

Au début, on ne savait pas quoi faire. A 0rléans nous avons fait notre live comme au Japon mais le public était différent. Donc nous avons beaucoup réfléchit au début de la tournée. En fait, dans chaque endroit où nous allons, la culture est différente, le public aussi. C’est donc un peu compliqué pour nous. Mais nous avons donné 100% de notre énergie et nous sommes persuadés que le public a compris notre performance.

Comment s’est passée la relation entre vous et les autres groupes comme Burning Heads ?

On est jeunes, mais je pense que notre qualité de musique en live fait que nous donnons beaucoup au public. Nous avons tout de même une différence de technique je pense. Mais Burning Heads ont accepté notre énergie pour représenter avec eux le projet en Europe. Nous les remercions d’ailleurs du fond du cœur.

Quelle est la différence entre le public japonais et le public français ?

Comme vous le constatez, je ne parle ni anglais ni français, ni espagnol d’ailleurs. Normalement, au Japon je peux parler en japonais et alors le public me répond mais ici ce n’est pas possible. Nous avons tenté l’anglais au début mais vu que je ne le parle pas bien, le public ne comprenait pas. C’était très difficile donc nous avons arrêté de parler. Je pense que, simplement avec notre musique, le public a compris le message.

Après cette tournée en Europe vous comptez travailler sur un nouveau projet ?

Nous venons justement de sortir un album pour notre 15ème anniversaire. Nous souhaitons apporter au Japon la même expérience que nous avons vécût ici. Nous voulons aussi raconter à quel point notre aventure en France était bien pour leur donner envie de venir.

Ils ont enchaîné 30 minutes plus tard avec un live sous le chapiteau principal du festival pour un show d’un peu moins d’une heure. Peu de personnes étaient présentes au début, mais alors que le groupe a commencé à jouer de nombreuses personnes ont commencé à s’approcher de la scène et à entre dans l’ambiance. Qui peut résister à de la musique punk rock de toute façon ? Avec leurs grands sourire et leur énergie débordante je peux vous assurer que même si vous ne connaissez rien à leur musique vous finissez par adhérer totalement voire même à devenir accro !

Je noterai aussi que le leader du groupe aime bouger sur scène mais aussi sauter ! J’ai eu peur pour sa guitare un certain nombre de fois ! Mais c’est ce qui met l’ambiance et on adore ça. Le public dansait et profitait de la musique au plus grand plaisir du groupe qui a tenté une ou deux fois de communiquer, plus par des gestes que par des mots, mais on apprécie !

Bien que The Skippers ne soient que peu connus dans notre pays, j’espère qu’ils auront l’occasion de percer un peu plus, au moins sur la scène rock, pour leur permettre d’avancer tout en gardant l’énergie magnifique qu’ils ont actuellement.

Galerie photos 

Nous tenons à remercier The Skippers pour leur énergie et le temps qu’ils nous ont accordé pour répondre à nos questions. Un grand merci aussi aux organisateurs du festival pour leur accueil et leur réactivité, mais aussi leurs sourires et motivation qui font vraiment plaisir à voir !

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