Du 11 au 13 octobre dernier s’est déroulé à la Kogan Gallery située au 96bis Rue Beauborug à Paris le Corea Spirit Festival. Sponsorisé par les marques Hite Beer et Jinro Soju, le Corea Spirit Festival tient son nom d’un jeu de mot entre le “spiritueux” coréen et “l’esprit” coréen. La première édition s’est donc tenue la semaine dernière et a réuni près de 1400 personnes.
Il s’agissait d’un événement gratuit et l’engouement a été tel que de nombreux médias étaient présents. L’idée de ce festival toutefois interdit aux mineurs était de promouvoir le spiritueux coréen et de proposer dans ce studio de photographie une vision plus globale de ce que pouvaient être les tendances coréennes. Le programme était donc varié et proposait diverses activités et représentations.
La première chose était la dégustation de spiritueux coréen de la marque HITENJIRO : on pouvait alors s’essayer aux soju coréens aromatisés à mélanger aux bières. L’atout de cette dégustation était donc la possibilité de tester différents mélanges.
Pour rappel, le soju est l’un des alcools les plus vendus au monde et est essentiel dans la culture coréenne, puisqu’il est souvent convié aux tables lors des réunions et des dîners entre amis et entre collègues. Le soju est un spiritueux distillé principalement fait à partir de riz. On retrouve cependant des traces d’amidon de blé, de pommes de terres ou encore d’orges. Il constitue à lui tout seul une coutume, puisqu’il y a tout un processus, une gestuelle et des traditions qui l’entourent lorsqu’on le consomme et y manquer soulèverait un manque de politesse. HITENJIRO est d’ailleurs la marque de soju la plus vendue au monde avec 70 millions de caisses vendues en 2007.
Entre temps, pendant que certains discutaient, les organisateurs et organisatrices du festival offraient des sacs cadeaux après avoir assuré la promotion de leur festival en demandant aux invités de se prendre en photo et de les poster sur les réseaux sociaux.
L’une des autres activités proposées par le festival était la représentation du groupe de danse de K-pop, les Risin’ Crew. En plus de faire une représentation pendant les trois jours dans le salon du studio, les Risin’ Crew ont aussi proposé le samedi 13 octobre à 15h un cours d’initiation à la danse. L’objectif des organisateurs du Corea Spirit Festival était donc de couvrir l’ensemble des domaines populaires de la culture coréenne.
Pour les admirateurs et admiratrices de la K-Beauty, un dispositif était mis en place afin de permettre à chacun de se maquiller avec des produits coréens. La plupart toutefois attendaient la venue d’une maquilleuse de la marque Mi-rê Beauté à la Perfection. Cette marque de produits de beauté est le résultat d’une amitié franco-coréenne et rend bien compte de la fascination que se livrent réciproquement les français et les coréens, particulièrement dans les domaines de la beauté et de la mode. Le soir, à partir de 19 heures, on laissait place au set du DJ de house Stern.
Enfin, ce qui a donné une autre image au festival, c’est peut-être la découverte de cet artiste français du nom d’Antoine Bertrand. Antoine Bertrand est un jeune artiste polyvalent, inspiré et même directement héritier des techniques de la peinture et de la calligraphie de l’extrême-orient. Ce jeune peintre a vécu quelques temps au Japon avant de jeter son dévolu sur la Corée. Ses nombreux voyages lui ont donné l’occasion d’apprendre et de porter les techniques de la peinture orientale.
D’ailleurs, il crée désormais lui-même ses propres outils et donne l’impression de peindre avec un sabre et d’être un véritable samouraï de la peinture. Antoine Bertrand a donc fait chaque jour, dans une forme différente et avec un temps différent un live de peinture. Sa peinture est donc particulièrement intéressante puisqu’elle mêle plusieurs techniques à la fois (calligraphie, acrylique, remplissage, peinture au couteau) mais surtout parce que l’intention de l’artiste est de laisser libre court à l’imagination du spectateur, et de faire en sorte que l’oeuvre résonne en lui.
Il est épris de paysages et de nature coréenne, mais pas que, puisqu’il laisse suffisamment d’espace à l’autre pour que la montagne qu’il peint ne soit plus simplement une montagne de Corée, effacée par les grands buildings de Séoul, mais qu’elle devienne une montagne universelle. Ce qu’il veut donc, c’est faire écho aux souvenirs de chacun et les confronter à cette belle nature qu’on a tendance à trop oublier.
Lui-même l’a expérimenté lors de ses voyages, lorsqu’il discutait avec des personnes âgées qui le remerciaient d’avoir donner à voir, ou d’avoir remis au premier plan cette nature traditionnelle, trop souvent remise en question par une modernité citadine.
La beauté de son art se trouve aussi dans cette manière de n’utiliser que très peu de couleurs, et de préférer le noir et le blanc, le noir s’apparentant alors à l’écriture calligraphique, et le blanc à l’espace. Dans la calligraphie traditionnelle, il faut aussi comprendre que le noir est ce qu’il y a de plus dense et de plus profond. C’est là où on a pu comprendre finalement toute l’inspiration de ce jeune artiste.
Son objectif, c’était donc aussi de s’effacer pour ne laisser parler que son oeuvre, et faire en sorte que ce syncrétisme artistique entre techniques occidentales et techniques orientales donne à rêver et à penser sur la nature qui nous entoure. Fasciné par la Corée, ce jeune artiste de street-art contemporain s’est particulièrement amusé à peindre dans une ambiance différente, aux antipodes de l’environnement de travail auquel il est accoutumé. Une belle surprise donc, de découvrir cet artiste qui parvient à réinventer et à remodeler sa propre expérience en Corée dans un festival de spiritueux.
Le Corea Spirit Festival a donc été plutôt surprenant, parce qu’il présentait des domaines complètement différents dans un studio à l’allure de soirée privée. Mais cette première édition a été un véritable succès et on ne doute pas de l’organisation très prochaine d’une seconde édition.
Merci aux organisateurs du Corea Spirit Festival, aux intervenants ainsi qu’à Charlène Choi Saejin pour les photos.