[LIVE REPORT] DIR EN GREY ont plongé le Trianon dans les ténèbres lors de leur dernier concert parisien !

DIR EN GREY est un groupe japonais né en 1997 et s’exprimant dans les genres rock, post metal et visual kei. Ils sont connus pour leur univers sombre et violent, leurs paroles fortes et leur style bien particulier s’inspirant notamment de la culture punk hardcore des années 1990.

C’est le 14 octobre 2018 que Kyô, Toshiya, Die, Kaoru et Shinya sont venus saluer leur public parisien dans le cadre de leur tournée “Wearing Human Skin” au Trianon, pour un concert qui a été spectaculaire.

L’équipe de CKJ a eu la chance de pouvoir y assister, pour vous permettre de revivre ensemble les moments phare de cette soirée !

Le Trianon était un cadre parfait pour accueillir DIR EN GREY. La salle, située au pied de Montmartre, a une architecture ancienne impressionnante et deux balcons circulaires permettant d’accueillir un public plus grand. C’est d’ailleurs sans surprise que la salle s’est très rapidement retrouvée pleine, DIR EN GREY comptant parmi les légendes du rock japonais depuis de nombreuses années.

La soirée a commencé aux alentours de 19h30 par une première partie à l’opposé de l’univers de DIR EN GREY. C’est en effet le DJ parisien Name That B**tch qui avait pour rôle de chauffer le public en attendant l’entrée en scène du groupe. Il a repris de nombreux titres à l’univers musical très vaste, allant de Linkin Park à Disney, pour des remix très énergiques et pleins de bonne humeur qui ont quand même réussi à ravir quelques curieux dans le public.

C’est enfin sous les cris d’une foule enthousisaste et impatiente que les cinq musiciens formant DIR EN GREY sont venus s’installer sur scène. Toshiya (le bassiste) est venu saluer le public de façon théâtrale alors que les autres membres ont fait une entrée un peu plus discrète.

C’est devant un grand écran affichant des explosions de couleur que les premières notes de “Utafumi” se sont faites entendre. Déjà la musique se faisait violente et l’univers hardcore de DIR EN GREY a vite pris place pour enflammer le public, qui a attendu plusieurs années avant de revoir ce groupe légendaire sur les planches françaises.

Les fans surexcités ont accueilli le groupe avec de nombreuses mains levées et les membres n’ont pas attendu un instant pour se déchaîner. Kyô affichait un maquillage fantômatique aussi grandiose qu’effrayant et Die, ses longs cheveux blond volant dans tous les sens, se défoulait déjà sur sa basse.

Dès les premières lignes la foule a accompagné Kyô en chantant en cœur et c’est ainsi que le concert parisien, date unique en France, de la tournée “Wearing Human Skin” a commencé de façon sensationnelle.

“Utafumi” a pris fin alors que le nom du groupe et l’intitulé de la tournée s’étalaient sur le grand écran. C’est avec les titres “Fukai” puis “Ash” que la soirée s’est poursuivie dans une ambiance survoltée. Le Trianon s’éclairait de flashs de lumière vive alors que le chant de Kyô – s’approchant du cri guttural – emplissait l’espace.

Sur la gauche de la scène, les guitaristes Toshiya et Kaoru n’étaient pas en reste et donnaient une performance digne des plus grands du rock japonais. La foule hurlait des cris d’encouragement et, semblant presque en transe, bougeait les bras de façon synchrone. Les images sur le grand écran se sont faites abstraites et psychotiques, tantôt des panoramas de couleur mouvantes, tantôt une souris prise au piège de sa roue.

Les titres se sont enchaînés avec les célèbres “Revelation of Mankind” puis “Wake“. “Revelation of Mankind” a installé une ambiance presque hypnotique alors que le chant se faisait cris surraiguës puis grondements profonds en alternant avec des lignes plus mélodieuses.

Comme toujours avec DIR EN GREY, les paroles de “Revelation of Mankind” sont connues pour être aussi tristes que poétiques et profondes, et traitent de la souffrance du passé et de la vanité de la condition humaine. “Wake” a alors commencé doucement, offrant quelques instants de répit au public, alors que les images affichées se faisaient glauques et effrayantes. C’est ainsi que les DIR EN GREY ont revisité à leur sauce ce qui se rapprocherait d’une ballade sentimentale – version hardcore rock. La voix de Kyô s’est chargée d’émotions alors qu’il semblait s’investir corps et âme dans la chanson. Il n’y a qu’avec DIR EN GREY que les mots “je t’aime” peuvent résonner au son de la guitare électrique et face à un écran affichant les lettres “dépression”. 

Le public a applaudi chaleureusement alors que toute la violence de l’univers du groupe s’imposait à nouveau avec “Devote My Life“. Chaotique, entêtante, insensée, la chanson a réellement apporté les ténèbres au Trianon. Les cris gutturaux de Kyô se sont superposés au rythme démentiel infligé par la batterie et aux accords déchaînés à la guitare.

Ce déferlement de violence pure n’a fait que s’accentuer encore – si tant est que la chose soit possible – avec “Keibetsu to Hajimari“. Le style hardcore de DIR EN GREY a semblé atteindre son apogée et les musiciens, à ce moment du concert, incarnaient des personnages qui n’avaient presque plus rien d’humain.

Le concert s’est poursuivi dans toute sa dimension sombre et glauque avec les chansons suivantes. Et c’est durant “Rinkaku” que l’ambiance s’est faite plus théâtrale, Kyô n’hésitant pas à venir charmer la foule de mouvements de main langoureux, se perchant pour l’occasion sur son estrade. A la fin de la chanson, bras levés et dos tourné à la fosse, il a fait lever une multitude de cris et d’applaudissements. Si DIR EN GREY ont fait venir les ténèbres sur Paris, ses fans, de toute évidence, n’auraient pu être plus ravis.

C’est cependant durant la célèbre “The Blossoming Belzebub“, extraite de l’album “Dum Spiro Spero“, que la performance est passée de violente et effrayante à chaotique et hors de contrôle. Kyô, le fil rouge sanglant de son micro en main, n’avait de cesse de mimer des mouvements des plus perturbants où il tentait de l’extraire de son propre abdomen, affichant des expressions de douleur intense sur le visage et hurlant des cris silencieux. Il a fini par prendre ce fil dans ses bras et par la caresser comme un enfant, se rapprochant à l’instant de l’emblématique Gollum. Avant, enfin, de laisser libre cours à sa colère, en la jetant au sol et en la piétinant avec violence.

Kyô a en effet, durant ce concert, livré toute une performance autant théâtrale que musicale dans laquelle il a interprété un chanteur psychotique aux personnalités changeantes, aussi violent qu’insensé.

“The Blossoming Belzebub” aura été l’une des chansons les plus marquantes de ce concert. Dos au public, Kyô a fini par se rapprocher de Shinya (le batteur) pour contempler l’écran dans lequel son propre visage s’affichait en grand, en un dessin aux traits démoniaques.

Si “The Blossoming Belzebub” traite d’une intense solitude, Kyô a vraiment donné l’impression sur scène d’être gagné d’une grande folie née de cette même solitude. Interagissant avec sa propre image, il a commencé par des sursauts et des petits mouvements empreints de non-sens, se mouvant ensuite comme en miroir en imitant son autre lui. Se prenant la tête à deux  mains, ses doigts tressautant, sous une guitare et une basse se faisant plus calmes et laissant toute la place à la mise en scène, ses mouvements ont fini par atteindre l’apogée en rappelant réellement une crise de folie psychotique. Son corps convulsant et s’arquant en tous sens, il a alors laissé s’échapper des cris gutturaux semblant emplis de souffrance pour finalement laisser place à une étrange chorégraphie où il mimait manger ses propres mains avant de finalement enduire ses doigts de salive avec laquelle il a enchaîné nombreux signes et mouvements.

C’est lors de la chanson suivante que le public s’est mis à frapper des mains en coeur, alors que Kyô regagnait le devant de la scène. Un moment de flottement s’est installé, comme une trêve, alors que le fonds sonore se mettait en place, annonçant “Ranunculus“, titre emblématique de leur dernier album en date. Que ce soit la batterie, la basse ou la guitare, les musiciens ont pu se faire plaisir à nouveau en se déchaînant sur leurs instruments alors que les sons lourds de la chanson emplissaient l’espace.

Le public était lui aussi plus déchaîné que jamais, mouvant ses bras et reprenant en coeur les paroles. L’ambiance au Trianon s’approchait réellement de la folie.

Alors que Kyô hurlait des “Jump, jump !” à répétition dans “The IIIrd Empire“, les fans se sont fait plaisir en hurlant et sautant à ses côtés, le rythme se faisant de plus en plus intense.

Les cinq artistes ont semblé donner leur maximum, la tête de Toshiya bougeant en tous sens, ses cheveux tourbillonnant alors qu’il semblait s’acharner sur sa basse en se figeant de temps à autre en une pose toujours plus théâtrale. Ce dernier a fini par gagner le centre de la scène aux côtés de Kyô pour saluer son public d’un bras levé et de ses poings brandis. Le guitariste Kaoru l’a rejoint, profitant que l’attention soit sur lui pour livrer une performance spectaculaire à la guitare électrique.

Les membres de DIR EN GREY occupaient toute la scène, se montrant alors plus proches de leurs fans, tout en poursuivant leur concert endiablé. C’est sous une lumière rouge sanglante que “The IIIrd Empire” a pris fin et que la chanson “Beautiful Dirt” a pu lui voler la vedette. L’éclairage s’est fait à son tour plus chaotique que jamais, des flashs bleu électrique puis vert se faisant de plus en plus rapides.

Alors que cela aurait semblé impossible, le concert a semblé atteindre un nouveau sommet de violence alors qu’il touchait à sa fin. “Beautiful Dirt” a en effet été la dernière chanson de cette soirée, à la suite de laquelle le groupe s’est donc retiré.

Die a profité de la fin du concert pour se présenter lui aussi sur le devant de la scène et avoir ses instants de gloire, saluant un public plus que ravi avec une grande énergie surprenante pour cette fin de concert. Si le groupe a quitté la scène rapidement dès les dernières notes éteintes, il lui aura fallu un petit moment pour revenir pour le rappel, rappel qui a d’ailleurs été acueilli avec une joie immense des fans, le groupe prenant à nouveau place sur la scène du Trianon sous une multitude de cris.

C’est avec “The Final“, “Sustain The Untruth” et “Rasetsukoku” que le concert a réellement pris fin.

Des changements d’instruments ont du être opérés pour “Rasetsukoku”, chanson durant laquelle le groupe a pu réellement se rapprocher de ses fans. Kyô a en effet hurlé “Paris” avant de faire lever de multiples ovations, retirant ensuite sa chemise pour rester torse-nu sur la scène parisienne. Die, Kaoru et Toshiya ont profité de cette dernière chanson pour réellement prendre possession de la scène, se déplaçant autour de Kyô alors que derrière, Shinya donnait toujours le rythme à la batterie. Les guitaristes ont lancé leurs mediators à la foule déchaînée, brandissant leurs instruments, frappant des mains et faisant monter plusieurs  ovations, pour une fin de concert aussi grandiose que possible. Après une dernière bouteille d’eau jetée sur la foule par Kyô et un Toshiya s’attardant, brandissant sa basse au-dessus de sa tête; alors que les artistes s’amusaient pour de derniers instants avec leurs fans français et que Shinya se présentait enfin sur le devant de la scène, offrant pour l’occasion ses baguettes au public, la date parisienne de la tournée “Wearing Human Skin” s’est finalement terminée.

DIR EN GREY se sont cependant retirés en toute rapidité et discrétion, sans salut ni remerciement.

Merci à VERYSHOW pour l’invitation,
et à DIR EN GREY pour cette soirée !


Setlist :

01. Utafumi
02. Fukai
03. Ash
04. Revelation of Mankinf
05. Wake
06. Devote my Life
07. Keibetsu to Hajimari
08. Rinkaku
09. The blossoming belzebub
10. Ranunculus
11. Ningen
12. Values of Madness
13. The Third Empire
14. Beautiful Dirt

Rappel :

15. The Final
16. Sustain the Untruth
17. Rasetsukoku

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