[INTERVIEW EN & FR] Soko ni naru se dévoilent un peu plus au public européen

(English version is available on the second page)

Soko ni naru est un duo japonais composé de Juko Suzuki au chant et à la guitare ainsi que de Misaki Fujiwara au chant et à la basse. Ils sont accompagnés d’un batteur qui n’est toutefois pas un membre permanent du groupe. Ce duo originaire d’Osaka est encore peu connu en Europe. Ils ont débuté au Japon en 2011 et ont su conquérir un public japonais important grâce à de nombreuses tournées nationales. Le mélange de la voix féminine et de la voix masculine, derrière lequel viennent s’ajouter différentes sonorités liées au punk, au métal et bien d’autres styles musicaux, abouti à quelque chose de très dynamique et puissant.

A l’occasion de leur toute première tournée européenne, Juko Suzuki et Misaki Fujiwara ont accepté de répondre à nos questions afin de se faire connaître un peu plus du public européen qu’ils n’avaient jamais rencontré jusque là.

Vous pouvez aussi lire nos premières impressions sur ce groupe dans notre live-report de la 27e édition de Paris Manga & Sci-Fi Show qui s’est déroulée les 16 et 17 février dernier au Parc des Expositions Porte de Versailles à Paris.

Pouvez-vous vous présenter ainsi que le groupe à nos lecteurs ?

Juko : Je suis Juko Suzuki, guitariste et chanteur dans le groupe.
Misaki : Je suis Misaki Fujiwara, bassiste et chanteuse dans le groupe.
Soko ni naru, est un groupe formé de trois musiciens à Osaka, au Japon, en 2011.
Notre musique est dynamique, forte et mélancolique avec un mixe de voix féminine et masculine.

L’année dernière, vous avez produit plus de musique que les années précédentes. Que préparez-vous pour 2019 ?

Misaki : Nous allons publier 7 nouvelles chansons dans l’EP « Issen » le 3 avril prochain. Cet EP contiendra notre précédent single « re :program », et sera disponible uniquement les jours de concert.
Il comporte des chansons sophistiqués et progressives, on peut dire que c’est notre meilleur son jusqu’ici. On prévoit de sortir plus de chansons à partir de l’été et après.

Que pouvez-vous nous dire du dernier EP « re : program » ?

Juko : La chanson « Tenohira de odoru » est devenue plus populaire que nous l’espérions.
Nous pensions que ça pourrait être intéressant d’écrire une suite à cette chanson. L’atmosphère de la chanson est un peu différente des autres que nous avons faites jusqu’ici. Nous avons vendu notre EP seulement sur les lieux de concert, parce que nous voulions que les fans écoutent la chanson le plus tôt possible.

Comment définiriez-vous votre style musical ?

Juko : Rock alternatif, je suppose. Je ne veux pas le catégoriser et je m’en fiche de savoir quel genre, mais je veux une atmosphère et un style J-Pop dans notre musique.

Y a-t-il un style de musique que vous voudriez incorporer dans votre musique un jour ? Si oui, lequel ?

Juko : Plutôt qu’un style particulier, c’est plus rajouter des sons cool et certaines idées dans la musique que nous composons. Si je devais choisir un genre, je dirais Shoegaze.
[ndlr : Shoegazing (ou shoegaze, initialement connu sous le nom de “dream pop”) est un sous-genre de rock indépendant et alternatif qui est apparu au Royaume-Uni à la fin des années 1980. Il se caractérise par son mélange étonnant de voix obscurcies, de distorsions et d’effets de guitare et d’un volume écrasant.]

Avez-vous des artistes de prédilection qui vous inspirent ? Ou des artistes avec qui vous voudriez collaborer ?

Juko : Je n’ai pas vraiment été inspiré par des artistes musicaux récemment. Mais des fois, certaines chansons me touchent, écrites par des artistes de notre génération comme cöshu nie et giraffepot. Mon artiste favori en ce moment est serph.

D’après vous, quelle chanson représente le mieux votre carrière ?

Juko : Probablement “re:program”, parce qu’elle inclue des éléments de notre style musical.

En mai 2018, vous êtes revenus avec une chanson originale « Zero », avez-vous ressentis le besoin de revenir à vos racines ?

Juko : Je ressentais le besoin de redéfinir mes sens et décider de ce qui était cool ou non. Je pense que c’est une chose importante pour améliorer notre écriture. Le résultat est que le style de la chanson a en effet un style similaire à nos anciennes musiques. Néanmoins, « revenir à nos racines », n’est pas notre but, mais un résultat involontaire.

Comment décrieriez-vous les particularités de votre duo ?

Juko : De mon point de vue, nous ne sommes pas un duo, car nous avons aussi un batteur, même s’il n’est pas officiellement un membre du groupe. Peut-être, est-ce une particularité de la façon de penser japonaise. Mais on peut dire que nous sommes un duo vocal, masculin et féminin.
Je pense que c’est mieux s’il y a plusieurs chanteurs dans un groupe. Le plus, le mieux ! Je serais heureux si le batteur pouvait aussi chanter.
Avec cette particularité, nous pouvons mélanger les voix féminines et masculines dans une musique et aussi avoir un large champ de possibilités. Je pense que c’est un avantage quand nous sommes en train de composer.

Avez-vous considérer rajouter un membre au groupe ?

Misaki : S’il y a des musiciens que nous pensons cool et talentueux, on pourrait les accueillir dans le groupe officiellement. Néanmoins, nous voulons que les gens sachent qu’avec un minimum de membres, nous pouvons jouer une grande variété de sons. Nous aimons nous limiter à un groupe de trois. Nous apprécions vraiment ça.

Quelles différences voyez-vous entre le rock japonais et le rock à l’étranger ?

Misaki : Il y a, je pense, plusieurs genres mélangés dans la musique du Japon. Mais, je suppose qu’il y a des musiques canalisées sur un registre à l’étranger. Soko ni naru est un groupe de rock japonais, mais tout le monde choisit la musique qu’il aime, c’est naturel. On essaie de devenir un groupe que tout le monde pourrait aimer, j’espère que nous réussissons.

Y a-t-il un endroit particulier ou un événement particulier dans lesquels vous voudriez jouer ?

Misaki : BIGCAT, c’est une salle à Osaka, au Japon. J’ai assisté au concert de Ling tosite sigure pour la première fois là-bas. C’est un endroit mémorable. Ling tosite sigure m’a donné l’inspiration pour le groupe.

Vous avez eu votre premier concert à Shimokitazawa SHELTER le 29 janvier. Comment avez-vous vécu l’instant ?

Misaki : C’était génial. J’ai ressenti l’amour et la passion du public présent pour soutenir le groupe.

C’est la première fois que vous allez vous produire en Europe. Quelle a été votre réaction quand l’opportunité s’est présentée ?

Misaki : C’était très surprenant et nous n’y avons pas cru ! Parce que peu d’artistes japonais se produisent en Europe, et encore moins de groupes de rock. C’est un plaisir pour nous de faire ces concerts là où des artistes très populaires se sont produits.

Quel est votre plus grand rêve en tant qu’artiste ?

Juko : J’ai pour but de faire de la musique cool et universelle. Ce que je pense, serait formidable, serait que ce que je pense cool devienne le standard dans la musique populaire. C’est mon but.

Quand avez-vous eu l’idée de créer un groupe ?

Misaki : Je me sentais prête à monter un groupe à 14 ans, et au final, nous avons commencé à 18 ans, en tant que groupe faisant de la musique similaire à Ling tosite sigure.

Que voulez-vous dire à votre public européen ?

Misaki : Nous voulons simplement que le public puisse se rendre compte que le rock japonais peut être vraiment cool et fun avec notre musique.

Remerciements
Amélie Nicolaud pour la proposition d’interview,
Soko ni naru pour avoir répondu à nos questions
mais aussi Paris Manga et le Japan Tours Festival
Traduction Ya-El BOCQUART

Soko ni naru is a Japanese duo composed of Juko Suzuki, on vocals and guitar, and Misaki Fujiwara on vocals and bass. They are accompanied by a drummer who is not a permanent member of the group. This duo from Osaka is still little known in Europe. They debuted in Japan in 2011 and conquered a large Japanese audience, thanks to numerous national tours. The mix of the female voice and male voice, behind which are added different sounds of punk, metal and many other musical styles, result in something very dynamic and powerful.

Juko Suzuki and Misaki Fujiwara have agreed to answer our questions for them to be more recognized here, by the European public they have never met before.

You can also read our first impressions (in French) about the group at the 27th edition of Paris Manga & Science-fiction Show which took place on February 16th and 17th at Parc des Expositions Porte de Versailles in Paris.

Could you introduce yourselves and the band to our readers?

Juko: Iʼm Juko Suzuki, guitarist and vocalist in the band.
Misaki: Iʼm Misaki Fujiwara, bassist and vocalist in the band.
Soko ni naru is a three-piece band formed in 2011 in Osaka, Japan.
Our sound featured dynamic, loud, melancholic sound with melodic male and female vocals mixed together.

Last year, you released more EPs, will there also be more music in 2019?

Misaki: We will release 7 new tracks in the EP “Issen” on April 3rd of this year. It will
include the limited single “re:program”, only available on concert days, in the venue. It features progressive and sophisticated tracks, we can say this is our greatest work. We are planning on releasing new songs from summer onwards.

What could you tell us about your last EP “re:program”?

Juko: The song “Tenohira de odoru” became more widely known than we expected.
We thought it would be best writing a new song which is the sequel of “Tenohira de
odoru”. This song’s atmosphere is a little different from our past songs. We sold the EP at the venue only, because we wanted our fans to listen to the new song as soon as possible.

How would you define your music style?

Juko: It’s alternative rock, I guess. I don’t want to categorize it and I don’t care about genre of music, but I do want to have the atmosphere and style of J-POP in our music.

Is there any other music genre that you would like to put in your music one day? If yes, which one?

Juko: Rather than a particular genre, it’s more adding cool sounds or ideas into the music we make. If I had to choose a genre, then I would say Shoegaze.
[Shoegazing (or shoegaze, initially known as “dream pop”) is a subgenre of indie and alternative rock that emerged in the United Kingdom in the late 1980s. It is characterized by its ethereal-sounding mixture of obscured vocals, guitar distortion and effects, feedback, and overwhelming volume.]

Do you have any predilection artists who inspire you? And some artists you would like to collaborate with?

Juko: I havenʼt actually been that inspired from any music artists recently. But sometimes I have been excited by new good songs written by my generation’s artists such as cöshu nie and giraffepot. My current favorite artist is serph.

According to you, which song of yours represent the best your career?

Juko: Probably “re:program”, because this song includes all the elements of our bandʼs musical styles.

In May 2018, you returned to your original sound with “Zero”, did you feel the need to go back to your roots?

Juko: I felt I had to redefine my senses and decide what is cool or not. I thought this is an important thing to do in order to improve our songwriting. As a result, this song’s style is similar to our old songs. Just like getting back to our roots.
However, “Back to the roots” is not our mission, just an involuntary result.

How would you describe the particularities of your duo?

Juko: In my opinion, we are not a duo because we have a drummer, even though he isn’t officially a band member. Perhaps thatʼs a Japanese way of thinking. But we can say we are a male and a female vocal duo. I think it is great if there are many singers in a band. The more the better! I would also be happy if the drummer could sing.
With this particularity, we can mix male and female vocals in the music and also, have a wide range of vocal. I think it’s convenient for the music making process.

Did you consider adding another musician to the group?

Misaki: If there are musicians, who we think are cool and skilled, we might welcome them as an official member. However, we want everyone to know that a minimum number of members can play various music sound. We are happy to limit ourselves to a three-piece band. We are really enjoying it.

What differences do you see between Japanese rock, and rock overseas?

Misaki: There are, I think, many genres mixed in the music in Japan. But, I guess there are music focused on specific genre oversea. Soko ni naru is a Japanese rock band but everyone loves and selects good music, it is natural thing in the world. We try to become the band everybody in the world likes, I hope we do.

Is there any particular places in the world or events that you would absolutely love to play in?

Misaki: BIGCAT, it is a venue in Osaka, Japan. I saw Ling tosite sigure’s concert for the first time there. This is a memorable place for me. Ling tosite sigure gave me the inspiration for the band.

You had your first one-man show at Shimokitazawa SHELTER on January 29th. How did you feel about it?

Misaki: It was awesome; I’ve felt love and passion from the audience who supports Soko ni naru.

This is the first time you will perform in Europe. What was your reaction when this opportunity came up?

Misaki: It was surprising and I didn’t believe it was true. Because not many Japanese artists are doing shows in Europe, especially rock bands. It’s a pleasure for us to do this show where world’s famous artists have played.

What is your biggest dream as artists?

Juko: I aim to make cool and universal music. What I think would be great is that what I think is cool then becomes a  sandard in the music trend. This is my goal.

When did you get the idea to start a band?

Misaki: I felt like forming a band when I was 14 years old, and then we started this band when we were 18 years old, as a replica of the band Ling tosite sigure.

What would you like to say to your European public?

Misaki: We simply want the people of Europe to recognize how cool and fun Japanese rock is with our music.

Thanks
Amélie Nicolaud for this interview opportunity,
Soko ni naru for answering our questions
and alsoParis Manga and Japan Tours Festival

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