Jacky Cheung est connu depuis des années comme l’une des plus grandes stars de la chanson chinoise. Surnommé le “Dieu des Chansons” ou encore l’un des “Quatre Rois Célestes de Hong Kong“, il a beau approcher de la soixantaine, son talent n’a pas diminué au fil des années ; à l’instar notamment de sa capacité à attirer des foules immenses. C’est en effet dans le cadre de sa tournée mondiale “A Classic Tour“, débutée en 2016, que le chanteur est venu donner à l’AccorHotels Arena de Paris un concert mémorable, une date phénoménale avec des centaines d’intervenants et surtout, une scène à 360° qui a subjugué l’assemblée.
Aux côtés de Jacky Cheung se sont succédés et complétés sur scène 30 danseurs professionnels, un orchestre de 32 musiciens, et 200 personnes en staff pour un concert d’une envergure unique. Même pour l’AccorHotels Arena, ce type de performance technique a semblé être une première, puisque la salle a partagé qu'”un tel événement fera partie des meilleurs performances visuelles jusqu’à ce jour“. C’était également une première pour un artiste asiatique en France, car même si d’autres ont foulé le plancher de cette salle avant lui (G-Dragon, MAYDAY, BTS), ce genre de mise en scène phénoménale n’avait encore jamais été essayée pour un artiste de ce continent, à plus forte raison pour un chanteur soliste.
L’équipe de CKJ a eu la chance de pouvoir assister à ce concert, et voici notre compte rendu sur ce show qu’il ne fallait pas rater en 2018 !
Comme toujours pour un concert à l’AccorHotels Arena, le public était en ébullition avant même d’entrer dans la salle. Sa capacité étant d’un peu plus de vingt mille places avec cette configuration à 360°, le parc de Bercy est devenu une véritable fourmilière ce soir-là, un effet accentué à mesure que l’heure de début du show approchait.
Les spectateurs ont eu la chance de trouver sur leurs sièges en entrant un lightstick, offert par les organisateurs pour l’occasion.
Le concert a débuté à vingt heure trentes précises, par la ballade “Go Jyu Nei“. La salle s’est retrouvée plongée dans le noir, et les gradins sont devenus un océan de lumières bleues. Alors que les voix des fans s’élevaient pour l’appeler, Jacky Cheung est apparu au milieu de la scène. La soirée a commencé de manière grandiose avec de nombreux danseurs en costume ultra colorés accompagnant le chanteur. En plus de la guitare et de la basse, l’artiste s’est accompagné d’un harmonica pour ce premier titre, pour un rendu sonore unique.
Les chansons se sont enchaînées sans pause, et après “Gam Maan Jiu Zeon Cing” l’artiste a chanté son premier titre en mandarin de la soirée, “Man Man“, issu de l’album”How Could I Forget You ?“, sorti en 1996. Sur ce titre, l’artiste a été accompagné d’un joueur de hautbois sensationnel et également d’un guitariste qui a su mettre l’ambiance ; côté mise en scène, les danseurs ont emballé le public en évoluant autour de lampadaires, hissés sur de faux immeubles, et ajoutant une dimension supplémentaire à la salle qui donnait déjà l’illusion d’une immensité spectaculaire. À la fin de la chanson, et alors que le sol prenait les couleurs de l’océan grâce à une cinématique illusoire des plus parfaites, Jacky Cheung a embarqué dans un grand bateau en papier, qui l’a emmené autour de la scène pour qu’il puisse saluer de la main son public. Ce petit tour très apprécié des fans du chanteur a également permis aux danseurs de se mettre en place dans les coulisses pour assurer avec brio la suite du show.
Jacky Cheung n’a oublié aucune de ses chansons les plus célèbres, qu’elles soient en mandarin ou en cantonais. Ainsi, il a poursuivi avec la ballade sentimentale “Li Ren“, issue de l’album “No Regret” datant de 1998, à la mélodie assurée au piano. Il est resté à bord de ce bateau en papier durant cette performance, voguant sur cet océan factice bien que particulièrement réaliste et d’une poésie mélancolique incroyable.
C’est au cours du titre suivant, “Ze Mo Gan Naa Mo Jyun” que plusieurs couples de danseurs sont entrés sur scène pour offrir au public des instants pleins de grâce et de beauté. Ils ont évolué via la danse contemporaine autour de différents décors comme un lit, une table, un canapé et enfin une porte, la scène devenant comme une horloge géante représentant le quotidien. En alternance, les danseurs sont venus représenter l’évolution de la vie de tous les jours d’un couple, dans ses moments joyeux comme dans ses disputes.
Après les titres “Zam Mo Se Dak Nei” et “Ngoi Fo Faa” aux mises en scène toujours aussi époustouflantes et avec des danseurs démontrant toujours leur niveau incroyable, Jacky Cheung s’est éclipsé dans un dernier cri de la foule pour laisser place à la prochaine ambiance dans laquelle allait être plongée la salle : le bar cabaret ! Pour “Mong Gei Taa“, Jacky Cheung est réapparu et s’est fait accompagner de danseuses en tenues rouges et noires minimalistes exécutant des chorégraphies plutôt osées, pour un rendu rappelant le Moulin Rouge et l’univers cancan ; peu importe où on posait les yeux, il y avait toujours quelque chose de fabuleux duquel on ne pouvait décrocher le regard. Le chanteur s’est absenté à nouveau à la fin de sa chanson, mais le public n’a pas eu l’occasion de se languir puisqu’un musicien solo est venu lui offrir une performance impressionnante. C’est en effet tout un passage à la guitare acoustique qui est venu permettre la transition entre les chansons. À son retour, Jacky Cheung a demandé au public d’applaudir le guitariste, et des acclamations ont chaleureusement rendu hommage à sa performance.
Cela a alors été l’occasion pour le chanteur d’échanger une première fois avec son public. Il s’est plongé dans ses souvenirs, révélant qu’il avait déjà tenu un concert à Paris, vingt-trois ans plus tôt. Il s’est également excusé de ne pas être revenu plus rapidement auprès de son public français et a exprimé toute sa reconnaissance envers ses fans. Après avoir présenté ses musiciens, sans qui cet édifice n’aurait pas tenu debout, il a remercié une fois de plus ses spectateurs, à la fois en mandarin, en anglais mais aussi en français. Il a conclu en expliquant que ce concert allait présenter les plus grands classiques de ses 34 années de carrière.
Il ensuite repris le concert avec la chanson “Ta Lai Ting Wo De Yan Chang Hui“, particulièrement douce ; sur laquelle il a chanté accompagné de la guitare acoustique à laquelle il avait laissé l’interlude. Les grands écrans se sont ensuite mis à projeter les visages de certains spectateurs, essentiellement des couples. Certains s’embrassaient, d’autres se sont montrés plus timides, mais une chose est sûre, cette chanson n’a pas manqué de romantisme et a célébré l’amour comme il se doit. Suite à cela, une pluie factice s’est doucement mise à tomber dans l’AccorHotels Arena, mettant en place le titre “Wo Zhen De Shou Shang Le“, toujours dans une ambiance guitare-voix, avant que le chanteur ne disparaisse.
Il n’aura pas fallu longtemps avant que Jacky Cheung se fasse acclamer pour revenir sur scène, et ce sont ses musiciens et danseurs qui l’ont précédé en poursuivant la performance sous des jeux de lumière toujours aussi impressionnants. C’est un chanteur plus funky que jamais qui a finalement fait son retour pour l’animée “Tau Faat Lyun Liu“, aux sons jazz dansants, pour laquelle six danseurs juchés sur des échasses ont fait leur apparition et ont assuré un show à l’américaine. La chanson raconte une histoire d’amour qui termine mal, et les danseurs ont rebondi toujours plus fort sur leurs échasses, enchaînant des prouesses époustouflantes, donnant l’illusion de briser la scène sous leurs pas.
Après le titre tout aussi joyeux “Wo Hou Bat Jyu Co“, le concert s’est poursuivi avec un nouvel interlude musical au piano, qui a finalement laissé place à la ballade sentimentale “Jiu Jyun Dik Taa“. Il a enchainé avec “Xiang He Ni Qu Chui Chui Feng“, toujours accompagné de son piano et rapidement rejoint par plusieurs violons, et Jacky Cheung s’est laissé transporté par ses émotions et a même fini sur une note majestueuse qui a laissé le public bouche-bée, une énième fois lors de cette soirée.
C’est ensuite l’originale “Je Maau Zi Lyun” que le chanteur a interprété, titre portant sur les chats. Pour cela, de nombreux danseurs sont venus imiter ces félins avec des pas agiles, et Jacky Cheung s’est montré plus énergique que jamais dans une ambiance sombre et rock’n roll.
Les chats incarnés par les danseurs sont devenus au cours du titre suivant, “Ngo Long Cyun Syut“, de grands monstres noirs de plusieurs mètres de haut qui encadraient la scène. Jets de fumée, pluies d’étincelles et crachats de flamme, les effets utilisés ont rivalisé les uns avec les autres pour rendre l’atmosphère le plus impressionnant possible.
C’est ensuite sur des sons de guitare et de batterie que “Ru Guo Zhe Dou Bu Suan Ai” a débuté. Jacky Cheung a pour l’occasion changé une nouvelle fois de costume, ce qui montre bien son sens du détail et du spectacle. Il s’est rapidement déplacé vers le bord de la scène afin de se rapprocher de ses fans ; et, alors que sa voix se faisait plus grave, les lumières sont devenues rouges, donnant l’illusion d’un volcan et entamant une sorte de combat contre les forces du mal. La guitare électrique s’est faite plus forte, similaire à des cris aiguës. Le chanteur était en nage, donnant le maximum de ses capacités. Les lightsticks se sont alors éclairés en jaune, contribuant à cette ambiance grandiose, digne de l’industrie du cinéma ; et Jacky Cheung n’a pas hésité à se pencher pour se rapprocher encore davantage de son public malgré l’ampleur de la salle. Il a multiplié les contacts, à travers de nombreux signes de tête et un regard chaleureux. Le chanteur semblait cependant épuisé, au point de ne plus pouvoir marcher droit, mais ne s’est toutefois pas arrêté une seule fois de la soirée. Il a rassemblé son énergie pour crier et courir d’un bout à l’autre de la scène, sous d’enthousiastes ovations de fans qui avaient levé leurs bras en harmonie.
L’accompagnement musical s’est alors fait plus doux pour entamer “Xing Zhe Zuo Meng“, et des flammes factices se sont embrasées au milieu de la scène. La voix de Jacky Cheung s’est faite délicate mais puissante et, alors que la percussion émettait des sons sourds, la chanson a augmenté en intensité pendant que l’artiste enchaînait les notes hautes. Sous une ovation générale des spectateurs, le chanteur, au milieu de la scène, faisait des gestes théâtraux ; tel un ange déchu après une grande bataille, il semblait sur le point de faire vivre à son public les derniers instants de sa gloire. L’atmosphère s’est alors consumée, l’artiste s’est déplacé pour être entouré des flammes et de la lave, hurlant de manière grandiose. Et puis, sur des notes de piano et de violon, la chanson s’est terminée en douceur. Sous les cris de la foule, l’artiste a finalement disparu sous la scène.
Les lumières ont alors changé une nouvelle fois, et un quatuor de cordes a pris place sur scène pour un moment musical semblant s’approcher de la musique classique. Sous une pluie d’étoiles bleues, semblables à des lucioles flottant dans l’AccorHotels Arena, Jacky Cheung est apparu à nouveau au milieu de la scène pour interpréter “Bat Ging Bat Gok“. Il avait une nouvelle fois changé de costume, arborant à présent une tenue d’un blanc scintillant et lumineux. Après avoir prononcé quelques phrases, une étoile de lumière rouge est apparue autour de l’artiste et Jacky Cheung s’est mis à bouger ses bras au rythme des lighsticks clignotants. La chanson avait un rythme dansant, et sa fin a été théâtrale.
Après avoir prononcé quelques phrases de plus, “Ceon Fung Cau Jyu” a débuté. L’accompagnement musical s’est fait mystérieux et la scène est devenue une cathédrale dorée, encore une fois une prouesse due à une cinématographie sublime et à toute le technologie qu’a pu offrir cette collaboration entre l’AccorHotels Arena et le staff organisateur de ce show spectaculaire. La performance de l’artiste s’est vue doublée par la voix délicate d’une chanteuse talentueuse. Des étoiles de lumière se sont envolées, et sous un rythme profond à la percussion, Jacky Cheung est resté immobile au centre de la scène. Le titre s’est vu agrémenté de nombreuses parties instrumentales où les cordes dominaient, et s’est terminé sous les voix conjointes de Jacky Cheung et de la chanteuse qui l’accompagnait. Sous les applaudissements du public, les lumières ont disparu petit à petit, plongeant la silhouette de l’artiste dans le noir.
L’obscurité s’est cependant faite brève puisque déjà sur une musique douce le chanteur s’est approché à nouveau du bord de la scène, saluant ses fans. Le décor s’est fait très simple pour la chanson “Nei Dik Ming Zi Ngo Dik Sing Si“, à la fois délicate et puissante, et le chanteur a tenu de nombreuses notes hautes, exprimant ainsi toute sa capacité vocale. L’accompagnement musical s’est fait théâtral alors que la foule ondulait des bras, et l’artiste est venu saluer de la main son public, tournant autour de la scène en marchant lentement. Deux visages se sont alors dessinés sur le bord de la scène, l’éclairage s’est fait bleu lumineux avant de devenir beaucoup plus vif. Jacky Cheung a remercié ses fans ainsi que ses musiciens, et s’est incliné en guise de salut une nouvelle fois. Il a alors repris la parole, expliquant que le dessin affiché est en réalité l’un des couples immortalisés plus tôt, sino-français, auquel il a tenu à offrir l’image encadrée sous verre et dédicacée. Après avoir remercié une nouvelle fois toute son équipe, il fait une dédicace à son ami singapourien Goh Kheng Long, pianiste célèbre, en l’honneur de ses vingt-cinq ans de mariage qu’il a célébré avec son épouse à Paris-même, à travers une cérémonie intime à laquelle Jacky Cheung était présent. Après avoir exprimé sa reconnaissance et son émotion, le chanteur a remercié le public avant d’enchaîner avec “Ai Shi Yong Heng“.
C’est sous les acclamations du public que de nombreux écrans de lumière bleue se sont éclairés, annonçant le début de cette nouvelle ballade sentimentale très douce. L’accompagnement musical était alors en majorité assuré par un subtil mélange de cordes, de percussion et de piano, pour des sons sentimentaux mais discrets. Soudainement, une puissante voix féminine s’est jointe à celle, profonde, de Jacky Cheung. Le chanteur est à nouveau venu faire le tour de cette scène à 360°, saluant de la main ses fans, et enchaînant les contacts complices. La performance s’est faite plus intense alors que les deux artistes laissaient échapper des notes hautes tenues tout en puissance, avant de se faire douces à nouveau. Sous de nombreux cris de fans impressionnés, l’artiste a tourné sur lui-même avant de regagner le centre de la scène, tandis que la formation scénique avait à nouveau évolué.
La chanson suivante, “Zhu Fu“, a débuté après un énième changement de décor, avec une musique mystérieuse, presque violente. L’ambiance se rapprochait presque de celle d’un film, avec des sons rivalisant de théâtralité, et c’est sous cette atmosphère grandiose que les danseurs ont fait leur entrée. De nombreuses femmes en tenues royales rappelant la Renaissance sont venues soutenir Jacky Cheung dans sa performance, alors que le rythme de la chanson changeait une nouvelle fois, se faisant doux, très lent. Alors que les voix des spectateurs s’élevaient en choeur, et qu’ils balançaient leurs bras de droite à gauche en rythme, la scène s’est élevée, Jacky Cheung au centre. Ses vocalises étaient tenues par la foule, créant un ensemble sonore à la fois synchrone et complice, particulièrement impressionnant visuellement.
La soirée a lentement pris le chemin de la fin, de manière à la fois féérique et théâtrale, davantage digne d’un film que d’un concert. Jacky Cheung a encore une fois salué ses fans de la main, qui lui ont répondu. Une femme est alors apparue à ses côtés au milieu de la scène, marquant le début d’un duo enflammé. Sous un ryhtme presque espagnol, le chanteur lui a retiré sa cape, et ils ont entamé ensemble une danse rapide, rappelant fortement le flamenco, dans laquelle se mêlaient des mouvements de valse et de tango. À la fin de cette performance surprenante mais particulièrement réussie, Jacky Cheung est resté seul sur scène, reprenant son chant sur “Yong Yu Sheng Qu Ai “, semblant épuisé mais inarrêtable. La chanson s’est finie en douceur, sous un délicat accompagnement au piano et aux cordes. La scène s’est alors élevée pour une nouvelle montée en puissance. Le chanteur se tenait sous une pluie d’étincelles alors que les ovations de la foule résonnaient, une voix de femme l’a accompagné pour une fin particulièrement harmonieuse mais intense.
L’obscurité a fait son retour, alors que le concert prenait officiellement fin, suite à un défilement de polaroids montrant entre autres le visage de l’artiste à l’honneur ce soir-là.
La foule a alors appelé à un rappel de manière plus qu’enthousiaste, faisant vibrer le sol de l’AccorHotels Arena en tapant des pieds. Répondant à cet appel, les percussions ont fait leur retour, suivis par les instruments à cordes, les choeurs et enfin le pianiste, tandis que les noms des musiciens ont défilé sur l’écran géant. Leurs noms ont été affichés en mandarin puis en anglais, sous un accompagnant entraînant aux sons jazzy. Le piano a alors repris le dessus, pendant que l’éclairage se faisait dans les tons bronzes, préparant le retour de Jacky Cheung au centre de la scène avec “Kap Pang Jau“.
L’accompagnement musical très doux, presque triste, était uniquement assuré par le piano. Les lighsticks se sont illuminés de rouge, plongeant la salle dans une atmosphère envoûtante. La chanson sonnait comme un au revoir, et le chanteur, à présent vêtu d’un costume noir au style ancien élégant, enchaînait des notes tenues d’une voix douce. Il a salué son public avec bienveillance alors que la scène prenait les formes d’une clé gigantesque, des photos défilant de toutes parts, à l’effigie de l’artiste et de son parcours. La lumière s’est progressivement faite bleue alors que la chanson connaissait une dernière montée en puissance qui a saisi la foule au coeur. En effet, le chant de l’artiste sur “Xin Ru Dao Ge” était à la fois puissant et délicat, l’ambiance était douce et triste alors qu’il se tenait en haut d’un faux rocher dulequel ruisselait une cascade enchanteresse. Sa voix a été reprise en écho par plusieurs voix de femmes, pour se mêler et créer un ensemble féérique ; les chanteurs ont alors entamé comme un échange, où ils se renvoyaient les notes hautes, s’accompagnaient puis se relayaient, donnant comme une danse musicale langoureuse et mélancolique. La chanson est devenue dansante dans ses derniers instants, la salle se parant de lumières multicolores, comme si Jacky Cheung ne désirait pas clore la soirée sur des sons tristes ; c’est donc avec “Bat Lou Dik Cyun Syut” qu’il a poursuivi.
Quelques instants plus tard, il s’est élevé au centre de la scène, scène qui s’est transformée encore une fois pour devenir un manoir. Sur un air romantique, un couple duquel on ne voyait que son ombre a entamé une danse amoureuse. Lors de “Jat Cin Go Soeng Sam Dik Lei Jau“, Jacky Cheung a instauré un rythme très lent, doux et balançant, qui est graduellement monté en intensité alors que le couple vivait une scène de séparation tragique. L’homme restant seul à boire, une pluie plus que réaliste s’est abattue et la chanson a pris fin avec tristesse.
La lumière vive a fait son retour alors que Jacky Cheung et son équipe offraient au public un rappel plus long que de coutume. Sur un décor donnant l’illusion de vieux immeubles détruits, le chant est resté très doux pendant “Zi Soeng Jat Saang Gan Nei Zau“. Il s’est vu reprendre par la foule et porté à l’apogée par les musiciens. Tout n’était qu’intensité, la chanson restait très triste alors que lighsticks bougaient en un rythme saccadé.
Et puis, d’une manière élégante et grandiose, digne de la légende qu’il est, Jacky Cheung a salué son public ; alors que la scène devenait un champs sous la nuit. Parée d’un manteau de fleurs bleues, elle formait comme un dégradé de couleurs envoûtantes qui sont venues entourer la silhouette de l’artiste. Les dernières notes de “Wo Deng Dao Hua Er Ye Xie Liao” ont été presque chuchotées, entraînant cette atmosphère nostalgique.
C’est alors un décor moderne qui s’est mis en place pour “Yi Lu Shang You Ni“. Le plan de nuit s’est maintenu, idéal pour une fin de concert, mais ce sont cette fois-ci des grattes-ciels et des routes qui se sont dessinés, remplaçant le décor presque apocalyptique auquel le public avait eu droit quelques instants plus tôt.
Alors que la foule en coeur exprimait son affection pour l’artiste, une rosace de lumière est venue enchanter la scène pour le début de la chanson “Wen Bie“. L’éclairage s’est fait vif et le rythme fort, mais l’atmosphère changeante est venue encore fragiliser le coeur du public avec une fin douce, en écho direct avec le début du show. Jacky Cheung s’est alors mis a onduler des bras, appelant la foule à en faire de même, avec un énième changement de décor. Juste après, la scène s’est transformée en montre géante pour “Mui Tin Ngoi Nei Do Jat Se“, traduisant les innombrables possibilités qu’offre l’AccorHotels Arena. Une lumière rose enchanteresse a porté l’artiste durant la chanson, avant que sur des notes de trompette, le noir ne fasse son retour.
C’est en effet plongée dans l’obscurité que les dernières notes de la chanson se sont faites entendre, très douces. Le retour des cordes a lancé un rythme lent et balançant, la foule émue ne manquant pas de bouger lentement ses bras de droite à gauche sur le titre “Lei Hoeng Laan“. La scène devenue un ponton de bois, des feuilles mortes de lumière se sont envolées, alors que les lighsticks s’illuminaient d’un bleu et d’un rose féériques et perfectionnant ce show qui arrivait à sa fin.
Et puis, la batterie faisant résonner des sons forts et doux en alternance, Jacky Cheung est venu saluer humblement son public, s’inclinant à chaque côté de la scène. Son visage s’est étalé à nouveau au sol, et de nouveaux polaroïds ont ainsi été révélés au public alors que Jacky Cheung interprétait “Amour“. L’artiste a exprimé un “Thank you” alors que la foule faisait une nouvelle fois trembler le sol de ses pieds. C’est ainsi qu’a débuté la dernière chanson de cette longue soirée, “Qing Yi Shi“.
C’est une troupe complète de danseurs qui a fait son entrée sur scène, vêtue de costumes exubérants rappelant l’univers des contes de fées. L’ambiance s’est faite similaire à celle d’un cirque, de multiples couleurs vives paraient les lieux alors que les artistes s’envoyaient d’énormes ballons. Des personnages juchés sur d’immenses échasses ont fait leur apparition, et c’est ainsi qu’a débuté une chorégraphie folklorique et originale. Puis, tous les artistes se sont rassemblés au centre de la scène, et une note particulièrement haute de Jacky Cheung est venue donner le signal du départ aux musiciens, qui ont lancé une mélodie puissante. Les artistes sont tous venus saluer le public, et une pluie de confettis est venue pour achever cette ambiance festive. La foule s’est lancée dans une nouvelle ovation, que Jacky Cheung a accompagné de sa voix portante pour un dernier moment d’échange et de complicité.
Suite à cela, l’artiste a agité son chapeau tout en chantant, et les danseurs sont venus tourner autour de la scène d’une démarche joyeuse. Jacky Cheung a alors regagné le centre de la scène d’où il a disparu, sa voix résonnant toujours.
Les personnages poursuivaient leurs jeux, s’envoyant un ballon barriolé énorme, mais disparaissaient un à un. Au final, seuls les clowns ainsi qu’une petite danseuse sont restés. La salle s’est alors soudainement retrouvée plongée dans le noir et les écrans géants ont affiché le poster promotionnel de la tournée. C’est ainsi que la soirée s’est terminée, le public quittant la salle dans le calme, semblant comme médusé par le concert qui venait de passer, et à juste titre !
La performance de Jacky Cheung a été particulièrement mémorable, non seulement pour ses mises en scène absolument grandioses combinant chant, danse, effets sons et lumières, mais aussi pour l’énergie insatiable et le talent semblant intarissable de l’artiste, qui a pourtant aujourd’hui près de soixante ans.
Par ailleurs, lors de sa venue à Paris, Jacky Cheung a reçu les meilleurs voeux du joueur de football Kylian Mbappé. Il lui a offert un maillot dédicacé portant le numéro 207, en l’honneur du 207ème concert de l’artiste, et a annoncé son souhait de le rencontrer un jour. En réponse, le chanteur lui a à son tour offert un T-shirt dédicacé, en le remerciant grandement et en lui retournant ses meilleurs voeux.
Et vous, avez-vous eu la chance d’assister au concert mythique du “Roi des Chansons” ?
Nous remercions Groupal pour l’invitation et leur travail remarquable lors de cette date,
ainsi que Jacky Cheung et toutes ses équipes pour cette soirée véritablement inoubliable !
Crédits photo : Groupal & Jacky Cheung Officiel
Setlist :
1. Go Jyu Nei (我與你)
2. Fei Soeng Haa Jat (非常夏日)
3. Gam Maan Jiu Zeon Cing (今晚要盡情)
4. Man Man (慢慢)
5. Li Ren (離人)
6. Ze Mo Gan Naa Mo Jyun (這麽近那麽遠)
7. Zam Mo Se Dak Nei (怎麼捨得你)
8. Ngoi Fo Faa (愛火花)
9. Mong Gei Taa (忘記他)
10. Ta Lai Ting Wo De Yan Chang Hui (她來聽我的演唱會)
11. Wo Zhen De Shou Shang Le (我真的受傷了)
12. Tau Faat Lyun Liu (頭髮亂了)
13. Wo Hou Bat Jyu Co (和好不如初)
14. Jiu Jyun Dik Taa (遙遠的他)
15. Xiang He Ni Qu Chui Chui Feng (想和你去吹吹風)
16. Je Maau Zi Lyun (野貓之戀)
17. Ngo Long Cyun Syut (餓狼傳説)
18. Ru Guo Zhe Dou Bu Suan Ai (如果這都不算愛)
19. Xing Zhe Zuo Meng (醒著做夢)
20. Bat Ging Bat Gok (不經不覺)
21. Ceon Fung Cau Jyu (春風秋雨)
22. Nei Dik Ming Zi Ngo Dik Sing Si (你的名字我的姓氏)
23. Ai Shi Yong Heng (愛是永恆)
24. Zhu Fu (祝福)
25. Yong Yu Sheng Qu Ai (用餘生去愛)
26. Kap Pang Jau (給朋友)
27. Xin Ru Dao Ge (心如刀割)
28. Bat Lou Dik Cyun Syut (不老的傳説)
29. Jat Cin Go Soeng Sam Dik Lei Jau (一千個傷心的理由)
30. Zi Soeng Jat Saang Gan Nei Zau (只想一生跟你走)
31. Wo Deng Dao Hua Er Ye Xie Liao (我等到花兒也謝了)
32. Yi Lu Shang You Ni (一路上有你)
33. Wen Bie (吻別)
34. Mui Tin Ngoi Nei Do Jat Se (每天愛你多一些)
35. Lei Hoeng Laan (李香蘭)
36. Amour
37. Qing Yi Shi (情以逝)