Le 7 avril dernier, les Japonais ont pu apprécier le kanamara matsuri ( かなまら祭), festivité à l’honneur du “pénis de fer”. Les habitants de Kawasaki ont eu l’honneur de célébrer ce matsuri, qui depuis 1977, constitue le folklore local.
D’où vient-il ?
A l’origine de cette festivité, des légendes shintô autour du phallus de fer élaboré pour combattre le démon aux dents aiguisées dissimulé dans un sexe féminin. Depuis, le phallus est devenu un symbole sacré que les prostituées de l’époque priaient au temple de Kanamaya afin d’être protégées contre les maladies et infections sexuelles.
Il faut savoir que ce symbole phallique n’est pas, comme l’on pourrait le penser synonyme de sexualité débordante, mais plutôt synonyme de protection, de fertilité, de bonne fortune pour l’accouchement et la vie familiale. En d’autres termes, ce phallus géant possède une dimension spirituelle évidente, mais c’est sa popularité qui a rendu son sens équivoque.
De plus en plus de touristes sont fascinés par le rapport que les japonais entretiennent avec la sexualité et interprètent mal cette festivité tandis que certains japonais éprouvent au contraire une honte considérable vis-à-vis de cet attribut masculin qu’ils désinhibent de sa spiritualité.
Toutefois, pour une grande partie des japonais encore, ce matsuri qui a lieu le premier dimanche du mois d’avril chaque année, reste l’occasion de se réunir autour d’une tradition qui porte quand même sur un sujet important : la famille.
Rappelons qu’au Japon, la famille, la mère et la figure paternelle ont chacun une place bien définie, qui ancre encore la société japonaise dans une société du patriarcat.
Comment célébrer le kanamara masturi ?
Désormais, ce matsuri possède une telle attractivité que de nombreux touristes du monde entier attendent avec impatience ce moment. C’est à Kawasaki que parades, repas et prières fusent.
A partir de 11h, le temple Kanamaya devient presque inaccessible tant les personnes s’y rendent. Quant aux parades, ce sont trois chars en bois que les festivaliers attendent avec impatience et que les familles observent de leurs fenêtres.
Sur ces trois chars appelés mikoshi, trois phallus en érection : le pénis de bois dans le grand palanquin, le pénis de fer noir dans le palanquin en forme de bateau et le pénis le plus souvent représenté et populaire, dans le palanquin sans toit “Elizabeth”, le pénis géant rose, porté par des hommes en tenue de femmes.
Ce matsuri fait donc les frais de sa popularité à l’étranger et au Japon même : les badauds s’y rendent afin de comprendre ce qui se cache derrière sa tradition et parfois, les interprétations corrompent quelque peu la signification du culte. Les festivaliers se ruent pour acheter les friandises en forme de pénis et laisser libre court à un certain érotisme ou encore pour participer à des jeux.
Si le Japon surprend par ce festival qui peut en gêner certains, il ne faut pas oublier que le symbole phallique est aussi considéré dans certains pays comme sacré et qu’il inspire les artistes, les sculpteurs et les peintres.
Enfin, ce festival permet désormais de récolter des fonds pour la lutte contre le sida et autres maladies en lien avec la sexualité.
Pour aller plus loin, une vidéo qui présente le festival et la crise démographique actuelle au Japon :
Et vous, avez-vous déjà assisté au Kanamara masturi ?
Sources photos : info-asie, mondeasie, libération