Hier, en Chine, à Hong Kong et dans le monde entier, un hommage a été rendu aux victimes de la répression violente qui a eu lieu sur la place Tian’anmen, à Pékin, le 04 juin 1989.
30 années plus tard, les commémorations ont rappelé le souvenir d’une nuit de massacre, où étudiants, intellectuels et autres manifestants ont été confrontés aux forces armées de la République populaire de Chine, alors qu’ils protestaient avec espoir pour l’instauration d’une démocratie, pour l’acquisition de droits et de libertés fondamentales depuis le 15 avril 1989.
Alors que le régime politique en place de l’époque faisait face aux protestations des mouvements ouvriers, des réformistes et intellectuels pro-démocratie, la place Tian’anmen est vite devenue le symbole de ce mouvement contestataire, avide de changement profond d’une société et d’un régime corrompu, répressif et surtout conservateur, à tel point que la majorité des libertés fondamentales étaient niées.
Tian’anmen, littéralement “place de la porte de la Paix céleste” est un lieu situé au sud de la cité impériale de Pékin, centre d’un pouvoir politico-impérial. Si la place n’a pas été directement le témoin de morts et du massacre de cette nuit du 4 juin, elle n’en reste pas pour le moins le symbole de cette jeunesse révolutionnaire, portée par une toute autre volonté culturelle et politique.
Sur cette place se tenaient surtout les grèves de la faim, guidées par des étudiants et intellectuels qui aspiraient à une “cinquième modernisation”, une démocratisation du pays. Les protestations ont commencé dès le 15 avril 1989, à la suite du décès de Hu Yaobang, ancien secrétaire général du Parti communiste Chinois, admiré pour son courage et son esprit réformateur.
Des cortèges se sont alors mis en place et très vite, près de 50 000 personnes se sont réunies pour soutenir les leaders d’un nouvel esprit pacifiste, quémandeur de négociations, tels que Chai Ling, à la tête de la coordination étudiante autonome. Le 30 mai, une statue nommée “Déesse de la Démocratie” a même été érigée par les étudiants en art.
Mais alors que les négociations semblaient procéder en paix, l’armée a réprimé dans la nuit du 3 au 4 juin les manifestants, et ceci, dans une violence sans précédent. “Perte de contrôle”, “primitivité”, “abattoir”, ces mots ne cessent de résonner dans la tête des chercheurs internationaux de l’époque, qui ont assisté de loin à ce massacre. A priori, 10 000 civils auraient perdu la vie cette nuit-là, écrasés, fusillés par les blindés des troupes de la 27ème Armée. Les pertes du côté des forces de l’ordre ont elles aussi été nombreuses. Tian’anmen est devenu le témoin d’un massacre sanguinolent, après une perte de contrôle de l’Etat, qui ne savait plus comment réagir face aux manifestants.
Aujourd’hui encore, tous se souviennent de cet événement choquant qu’ils veulent préserver dans leur mémoire et surtout qu’ils veulent légitimer afin de lutter contre la répression sociale, qui prive encore la majorité des chinois de certaines libertés..
Source : libération, lemonde, radio-canada