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Alors que le groupe The fin. est l’invité de la Maison de la Culture du Japon à Paris demain, à l’occasion d’un concert gratuit pour la fête de la musique, le duo synthpop à sensation a accepté de rencontrer l’équipe de CKJ le temps d’une interview exclusive !
Si le groupe vous intrigue, et que leur musique vous fait autant voyager que nous, c’est le moment d’en découvrir beaucoup plus sur ce duo hors du temps! Bonne lecture !
Bonjour, pouvez-vous présenter le groupe ?
Yuto Uchino : Nous sommes The fin. du Japon ! Nous venons d’une ville qui s’appelle Takarazuka, entre Kobe et Osaka. C’est une sorte de ville très musicale, et il y a une grande salle de concert à Takarazuka. On a créé ce groupe quand on avait 20 ou 21 ans. Nous sommes en fait de vieux amis, j’ai rencontré Kaoru quand j’avais 4 ans. Nous avons eu différents groupes avant, des groupes de reprises. Nous reprenions le groupe Asian Kung-Fu Generation, et je voulais devenir comme eux, mais je n’ai pas pu. (rires) Mais ce n’est pas très grave puisque maintenant je suis ami avec leur chanteur, un rêve devenu réalité ! (rires) J’ai commencé à écrire des chansons à l’âge de 16 ans, et quand nous avons créé ce groupe, j’ai mis en ligne quelques morceaux sur Soundcloud et quelques personnes m’ont envoyé des mails, m’ont répondu et ont commenté sur Soundcloud, et ensuite les médias japonais nous ont remarqué. C’était naturel, fluide !
Et que signifie le nom de votre groupe ?
Yuto Uchino : En vérité, rien du tout ! (rires) Je jouais à Winning Eleven, la version japonaise de FIFA, avec notre ancien guitariste. Et nous avons noté pas mal de mots, de noms, et au final “The fin.” sonnait bien, alors voilà ! C’est devenu notre nom ! (rires)
Dites-en nous un peu plus sur vos parcours de musiciens !
Yuto Uchino : Depuis tout petit j’ai toujours été un grand fan de musique, et mes parents écoutent de la musique japonaise et occidentale, ils ont même une collection de CD. Alors pour moi, c’était tout naturel d’écouter de la musique occidentale, alors au début j’écrivais beaucoup de chansons en japonais mais avec une sorte de mélodie à l’anglaise. Donc ça ne collait pas du tout, mais j’aimais beaucoup Asian Kung-Fu Generation et les groupes japonais. Évidemment je suis japonais, qui vivais au Japon, alors je pensais que je devais être plus japonais [dans mon approche de la musique]. Donc, j’étais prêt à en affronter les difficultés. J’étudiais des choses en rapport avec la culture à l’université, mes professeurs étaient bons en anglais, ils avaient déjà vécu à l’étranger, et donc ils m’ont fait part de plein de choses, et je me suis simplement dit ‘Hum, j’ai pas besoin d’être comme ça, je peux juste faire ce que je veux.’ Et ensuite j’ai commencé à écrire en anglais, et tout allait bien. Je n’avais plus besoin de lutter avec la mélodie, et les paroles. Donc maintenant, je pense que c’est grâce à mes parents et mes amis aussi, car beaucoup d’entre aiment la musique occidentale.
Kaoru Nakazawa : Pour moi, c’est vraiment différent de lui ! Enfant, je n’écoutais pas autant de musique, mais à l’âge de 16 ans, il m’a fait écouter de la musique occidentale comme Red Hot Chili Peppers. À l’époque, j’avais tellement de temps libre ! (rires) Alors j’ai simplement commencé à écouter de la musique occidentale et à jouer.
Yuto Uchino : Les Japonais disent que notre génération est une mauvaise génération sur le plan éducatif. Le gouvernement a mis en place un programme éducatif pour nous, qui a duré cinq ou six ans, qui prônait des choses du style ‘Ne faites rien, vous n’avez pas besoin de beaucoup étudier, vous pouvez simplement être libres, être qui vous voulez’. Alors on avait toujours beaucoup de temps libre. Parfois, j’avais juste pas envie d’aller en cours, alors à la place je restais à la maison et je jouais à des jeux ! (rires) Étudier n’était pas notre priorité et on avait beaucoup de temps libre, c’était parfait pour nous faire découvrir des choses en dehors du Japon, et par exemple apprendre à jouer d’instruments.
Vous êtes les invités de la Maison de la Culture du Japon à Paris cette année pour la Fête de la Musique, qu’est-ce que ça vous fait de vous produire ici, devant le public français?
Yuto Uchino : En vérité, on a eu un show ici l’année dernière au MaMA Festival, et c’était plutôt bien. Je pense que le public français est très honnête. Je suppose que les Français sont un peu comme moi ! (rires) Sur scène, c’est tellement facile. Les Japonais sont vraiment polis les uns envers les autres, parfois ils ne peuvent pas se lâcher, alors ça peut être difficile de jouer là-bas. Mais en Europe et dans les autres pays asiatiques, c’est vraiment facile, et je pense que le public français est vraiment parfait pour nous. La semaine dernière par exemple, on a eu deux représentations, la première était au Plan (Ris-Orangis). Il n’y avait pas beaucoup de gens mais je me suis tellement amusé, et tout le monde était en mode ‘yeah, yeah!’. Et le jour suivant nous sommes allés à Reims, et nous étions le premier groupe, mais c’était bien. Les gens se sont approchés de la scène, m’ont parlé en français et criaient vers nous, alors j’étais en mode ‘quoi ?’. (rires)
À propos de votre performance à Reims, d’autres artistes japonais et coréens se sont aussi produits là-bas, qu’avez-vous tiré de cette expérience commune ?
Yuto Uchino : Je connais deux d’entre eux : yahyel et YonYon. En fait, on avait rencontré yahyel à Londres il y a deux semaines, et YonYon sur la même émission radio au Japon . Je n’ai pas vu de groupes coréens je crois.
CKJ : Certains étaient programmés pour un autre jour !
Yuto Uchino : Si il y avait eu des groupes coréens le même jour que nous, je pense qu’on aurait remarqué, parce que nous les Japonais, nous reconnaissons directement les coréens.
Manager : YonYon est coréenne !
Yuto Uchino : Mais elle est japonaise, non ?
Manager : Sa nationalité est coréenne, elle a un passeport coréen.
Yuto Uchino : Oh, vraiment ? Je ne le savais pas. En fait, nous étions dans le même train, et elle s’est assise en face de moi et je me suis dis « oh, elle a un visage de coréenne ». (rires).
Que pensez-vous de l’impact de la synthpop et du rock, particulièrement dans les pays occidentaux?
Yuto Uchino : Hum, je ne sais pas trop pour la synthpop. Vous connaissez M83 ?
CKJ : Oui !
Yuto Uchino : Ils sont français ?
CKJ : Oui, mais ils ne sont pas réellement populaires ici. On les entend principalement dans des films ou des choses comme ça, mais pas vraiment en tant que groupe musical.
Yuto Uchino : Oh, je vois. Ce sont les producteurs les plus sous-côtés, mais ils sont plutôt connus aux États-Unis. Alors peut-être, quand j’avais 18 ans, la pop française avec une touche d’électro était vraiment populaire dans notre école, je ne sais pas pourquoi ! (rires) Comme Daft Punk, Justice ou Yuksek ! Les artistes britanniques aussi, comme Metronomy. Mais maintenant, le hip-hop a une grande place et la synthpop fait plus musique bas-de-gamme. Je ne me soucis pas vraiment des charts, je veux simplement exprimer mes sentiments, alors ce n’est pas trop grave. Je ne me dis pas vraiment ‘Je fais de la synthpop maintenant’ ou ‘Je ferai du hip-hop après’, ce n’est pas comme ça. C’est juste que je m’en fiche un peu.
Où trouvez-vous l’inspiration pour exprimer les sentiments que vous essayez de montrer ?
Yuto Uchino : C’est juste très naturel. Je pense que faire de la musique est très très important pour moi psychologiquement parlant parce que je suis quelqu’un qui parle beaucoup, mais je trouve quand même cela dur d’exprimer mes vrais sentiments. Parfois, les gens ne comprennent pas les mots comme moi je les comprends. Pour moi, faire de la musique et faire passer un message à travers la musique est plus naturel. Et je peux tout utiliser, alors je pense que c’est vraiment dans ma nature, donc maintenant je ne peux plus arrêter. (rires) Je me dis ‘ce genre de son fait écho à tel sentiment‘, et mes paroles aident à concrétiser ça, ou encore ‘ ce rythme me fait penser à ce sentiment‘, alors c’est un peu comme réaliser une peinture.
Comment c’était de travailler avec un producteur célèbre comme Bradley Spencer ? Qu’avez-vous pensé de cette collaboration ?
Yuto Uchino : On a travaillé ensemble pour la première fois en 2016, il y a trois ans. Et à l’époque, j’étais en mode ‘Woah, oh mon dieu‘ parce qu’il avait déjà travaillé avec Radiohead, et d’autres grands artistes, alors j’étais… je ne sais pas, trop excité ? Je ne pouvais pas être moi-même à 100%. J’ai pu faire de mon mieux, mais cette fois-ci j’étais à Londres et je faisais du mixage et de la production avec eux, pour le nouvel EP et nous avons travaillé d’une manière intéressante. C’était plus naturel et dans une ambiance… cosy. Donc maintenant, c’est quelque chose de très naturel pour moi car il y a dix, j’écrivais tout seul et je n’avais appris de personne ni travaillé avec personne. Toujours dans ma chambre et tout seul. (rires) J’ai mixé le premier album, le second EP, alors j’ai appris à mixer tout seul, et à mastériser aussi, donc c’est vraiment important d’avoir quelqu’un pour m’aider à propager ma musique, comme un filtre. Et maintenant j’ai l’impression que ma musique se perfectionne, et prend de nouveaux aspects. C’était génial et ils sont incroyables donc je suis toujours du genre “Woah, les gars vous êtes des génies !” .(rires)
Des collaborations avec d’autres producteurs à l’horizon ?
Yuto Uchino : Oui, ouais ! Je veux faire équipe avec d’autres compositeurs parce que je veux en apprendre davantage.
Vous venez tout juste de sortir une nouvelle chanson intitulée “Come Further”. Pouvez-vous en expliquer le sens ?
Yuto Uchino : J’ai écris cette chanson, peut-être, l’an dernier ? L’année dernière était vraiment, vraiment très difficile pour moi. L’ancien guitariste est parti. En fait, depuis que je vis à Londres. Depuis trois ans. Ma vie a totalement changé parce que ma famille vit au Japon, mon ex-copine aussi. Beaucoup de choses ont été bousculées, mes amis ont changé aussi. J’avais l’impression que c’était difficile de garder une vie stable. Parce que vous savez, entre ma vie d’artiste et ma vie privée ?
CKJ : Personnelle ?
Yuto Uchino : Oui, personnelle. Je ne peux pas tout avoir, n’est-ce pas ? Je ne peux pas les rendre parfaites. Parfois, je suis obligé de faire un choix. Parfois, j’ai l’impression que mon cœur s’arrache. Mais j’aime la musique et j’ai beaucoup de personnes qui me soutiennent, ma musique et moi, alors je veux continuer. Je sais pas, à ce moment-là je me disais que plus j’avançais, plus je me sentais seul. La chanson parle de ça. C’est comme des sentiments douloureux, mais ni négatifs ni déprimants. Ils sont puissants, et brillants.
CKJ : Une belle émotion malgré sa noirceur.
Yuto Uchino : Ouais, ouais… Trop profond ! (rires)
Vos clips sont très créatifs. Participez vous à leur élaboration ?
Yuto Uchino : En réalité, nos clips, pas tous, mais ‘Night Time’, ‘Till Dawn’ et ‘Shedding’ ont été réalisés par un producteur, Kosai Sekine. Je crois qu’il a remporté quelque chose à Cannes une fois. Con ? Can ? Cannes ? (rires). Il était génial, génial. C’était quelqu’un de normal. Il a entendu nos chansons à la radio japonaise et les a appréciées, puis il nous a contacté par mail en disant ‘Créons quelques clips’. En fait, il est incroyable donc je n’ai pas besoin de dire quoi que ce soit parce qu’il comprend bien notre musique et parle toujours de son travail avant le tournage. Je peux me détendre et je n’ai pas à m’inquiéter. Je peux juste me dire ‘Ok, ok, ok, allons-y !‘. Je suis très satisfait.
On suppose que des personnes vous demandent d’écrire en japonais. Comment vivez-vous cette expérience de création en anglais ?
Yuto Uchino : Uhm, je pense que, peut-être, quand je serai plus âgé, j’écrirai en japonais pour quelqu’un. Mais je ne me vois pas chanter en japonais devant mon public à l’heure actuelle. Pas maintenant. Maintenant, c’est confortable d’écrire en anglais. Peut-être quand je serai vieux. (rires)
Parmi tous les pays que vous n’avez pas encore visité, où voudriez-vous aller ?
Yuto Uchino : En Australie ?
CKJ : Pourquoi ?
Yuto Uchino : Parce qu’ils sont déjantés ! (rires) J’ai quelques amis australiens. Ils sont tous intéressants, fous d’une certaine manière. Ils ont l’air spéciaux. (rires) Ils sont si libres ! J’ai envie de découvrir leur culture, leur éducation, leur état d’esprit. Et je veux retourner aux États-Unis, peut-être aussi au Canada ? Parce qu’il y a beaucoup de superbes artistes canadiens. Je pense que la synthpop est très canadienne.
Quelle est pour vous la plus grande différence entre la scène indépendante occidentale et la japonaise ?
Yuto Uchino : On a une culture très originale, qui vient des samouraï et des kimono. Mais on ne porte pas de kimono et on n’a plus non plus de samouraï La culture japonaise a été écrasée par la deuxième guerre mondiale et par l’ère Meiji parce qu’ils pensaient qu’on devait se battre avec les pays occidentaux pour préserver le Japon. Ils y ont davantage pensé, et se sont dit qu’ils pouvaient diriger l’Asie ou quelque chose comme ça. On s’est foiré ! (rires) Après ça, notre culture a été modelée. Tout s’est mélangé, la nourriture, les vêtements et la musique, les films aussi. Donc tout est différent, mais en même temps pareil. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais modelé façon japonaise. On peut tout rendre très japonais. Je pense que l’indépendant japonais est un peu comme ça ? J’ai encore l’impression que si je chante en japonais, je ne pourrais pas le faire, tout sera au même stade. Et je ne veux pas de ça. Je peux devenir Kanye West version japonaise et personne ne saurait que je viens du Japon. Mais les Japonais ne connaissent pas bien Kanye West et se diraient ‘Oh, il est cool, c’est nouveau‘, mais ce serait volé, et pas original. Mais je chante en anglais et j’ai besoin de créer, j’ai besoin de ma propre signature, l’empreinte de The Fin.. Ce n’est pas facile et je ne pense pas qu’on puisse créer totalement, c’est impossible. C’est toujours un mélange de racines avec un petit peu de nouveauté. Les gens pensent que c’est nouveau, que c’est différent. J’ai l’impression que la musique japonaise est encore à la base de la pyramide, et ne s’ancre qu’au Japon, mais je pense que la nouvelle génération, notre génération, essaie de changer, ce qui est positif. J’espère pouvoir… accomplir quelque chose. La musique occidentale est très originale pour moi. Le jazz et le rock ! Les États-Unis et l’Angleterre ont la “roots music”, un mélange d’anciennes et de nouvelles créations. C’est très naturel, c’est ancré dans leur histoire. Nous, nous ne faisons qu’importer. C’est comme balancer d’un coup de la musique rock. (rires) Ils ne conçoivent pas les racines derrière leur musique. C’est la plus grosse différence. De nos jours, avec Internet, on peut tout connecter ensemble. On peut beaucoup apprendre. C’est peut-être pour ça qu’un grand nombre d’Asiatiques montent des groupes et font de la musique.
Si votre musique avait le pouvoir de changer ces choses au Japon, envisageriez-vous d’y retourner ?
Yuto Uchino : Hmm, j’aime le Japon, je suis japonais et le Japon c’est chez moi. J’ai envie que ma musique se propage, qu’elle ait plus d’impact au Japon, je l’espère de tout cœur. Mais j’ai toujours cette sensation [de résignation], de savoir que c’est difficile. On s’en sort plutôt bien. Pour notre génération, nous sommes le premier groupe à jouer à l’extérieur. Je veux y retourner. Je crois que.. je veux mourir au Japon. J’affectionne l’Angleterre et Londres, mais ouais… Je veux mourir au Japon.
CKJ: Chez vous.
Yuto Uchino: Oui. Comme un poisson.
Peut-on espérer de nouvelles choses, de nouveaux projets pour bientôt ?
Yuto Uchino : En réalité, à Londres, j’ai fais équipe avec un producteur japonais. À l’origine, c’est un chanteur. Il fait de la production aussi. On est amis depuis quoi, cinq ans ? Il habite à Londres maintenant. Apparemment à cause de moi. (rires) Je suis allé à son studio pour travailler sur un morceau. J’ai écris les paroles. Je pense qu’il sortira bientôt, d’ici juin-juillet. C’est pas The Fin., c’est totalement différent. C’était amusant.
Quant aux sessions d’enregistrements, puisque vous êtes musiciens, comment appréhendez-vous ce processus de composition ? Vous, Kaoru, êtes bassiste après avoir été batteur, comment avez-vous ressenti ce changement, surtout dans la carrière musicale de The Fin. ?
Kaoru Nakazawa : En réalité, quand j’ai commencé à jouer de la musique, j’étais bassiste. J’ai commencé la batterie pour ce groupe. Passer de la batterie à la basse n’est pas trop difficile pour moi. Le plus difficile était de me rappeler des chansons, parce qu’on avait une tournée en Asie. (rires)
Yuto Uchino : Il était si triste quand le bassiste a quitté le groupe. Il est juste parti comme ça. On s’est dit ‘Oh mon dieu, tu dois prendre sa place, tout apprendre’, parce qu’on on avait plein de concerts en Asie et en Angleterre aussi. Il ne sortait plus de sa chambre (rires), il répétait toute la journée.
Avez-vous un dernier mot pour les fans français. Peut-être en français ?
Yuto Uchino : (rires) Ok, ok. ‘Je m’appelle Yuto Uchino, j’aime la France, j’aime la French food, j’aime la bière, French bière’ (rires), donc j’espère que vous profiterez du concert et qu’on boira ensemble! (rires)
CKJ : Merci beaucoup ! On espère que vous vous amuserez sur scène !
On vous rappelle que le concert de The fin. demain est gratuit, vous n’avez aucune excuse pour le rater !
Un grand merci à Keiko Kawashima et Aya Soejima de la Maison de la Culture du Japon à Paris, à Lauriane Bedin de HIP LAND MUSIC CORPORATION et bien sûr à The Fin. pour cette délicieuse entrevue!
Cliquez ici pour accéder à l’interview en version française!
As The fin. is the Japanese Foundation’s guest tomorrow, for a free show right in time for the Music Festival in Paris, the sensational synthpop duo accepted to meet CKJ’s team for an exclusive interview!
If you’re intrigued by this band, and if their music takes you on a journey like it does to us, now is time to find out more about this timeless duo!
Hi, at first could you introduce the band?
Yuto Uchino: We are The fin. from Japan! We are originally from a city called Takarazuka, between Kobe and Osaka. It’s like a very musical city, and there is a big musical theater in Takarazuka. We formed the band when we were 20 or 21. Basically we’re old friends, I met Kaoru when I was 4. We had different bands before, like cover bands. We were covering Asian Kung-Fu Generation, and I wanted to become like them, but I couldn’t. (laughs) But it’s fine because now I’m a friend of the singer, so dreams come true! (laughs) I started writing music when I was 16, and when we formed this band, I uploaded some music on SoundCloud and some people emailed me, replied me, and commented on Soundcloud, then Japanese media noticed us. It was all natural, like on the flow!
And what is the meaning of the name of your band?
Yuto Uchino: Actually, nothing! (laughs) I was playing Winning Eleven, the Japanese version of FIFA, together with our former guitarist. And we wrote many words, and names, and then “The fin.” looked good, so that’s it! It was our name! (laughs)
Tell us a bit more about your path as musicians!
Yuto Uchino: I’ve been a big music lover since I was a kid, and my parents listen to Japanese music and Western music, they even got a record collection with CDs. So for me, it was really natural to listen to Western music, so first I wrote many Japanese songs but in a kind of English melody way. So, it didn’t fit at all, but I really liked Asian Kung-Fu Generation and Japanese bands. Obviously I’m Japanese, who lived in Japan, so I thought I needed to be more Japanese. So, I was ready to struggle with it. I studied cultural things in my university, and my teachers spoke a good English, they used to live abroad, so they told me a lot of things, and I just thought ‘Hum, I don’t have to be like that, I just can do what I want.’ And then I started writing in English, and it was all good. I didn’t have to struggle anymore with the melody, the lyrics. So now, I think it’s because of my parents and my friends too, cause I have many friends who like Western music.
Kaoru Nakazawa: For me, it’s different from him! As a kid, I was not listening to music as much as him, but at the age of 16, he made me listen to some Western music like Red Hot Chili Peppers. At the time, I got so much free time! (laughs) So I just started to listen to Western music and playing music.
Yuto Uchino: Japanese people say about our generation that we’re a very bad generation on an educational level. The government did a special education program for us, which lasted only five or six years, which was like ‘Don’t do anything, you don’t have to study much, you can just be free, be whoever you want’. So, we always had big free time. Sometimes, I just didn’t want to go to school, so instead I stayed home and played games! (laughs) Studying was not a priority and we had so much free time, it was perfect for us to discover new things from outside of Japan, and just be into learning instruments for example.
You are the guests of the Japanese Foundation for the Music Festival this year, how do you feel about performing here, in front of the French audience?
Yuto Uchino: Actually, we had a show last year at the MaMA Festival, and it was pretty good. I think the French crowd is very honest. I guess French people are kind of like me! (laughs) On stage, it’s so easy. Japanese people are very polite to each other, they can’t go crazy sometimes, so it may be difficult to play there. But in Europe and in other Asian countries, it’s really easy, and I think the French audience is really good for us. Last week for example, we had two shows, the first one was at Le Plan (Ris-Orangis). There were not much people there but I had so much fun and everybody was ‘yeah, yeah!’. And the next day we went to Reims, and we were the first band, but it was good. People came to the stage, they talked to me in French and they were shouting at us, so I was like ‘what?’. (laughs)
Talking about your stage in Reims, there were other Japanese artists and Korean artists too on this festival, what did you learn from that experience with them?
Yuto Uchino : I know two of these artists: yahyel and YonYon. We actually met yahyel in London two weeks ago, and we were once in the same radio show in Japan with YonYon. I haven’t seen Korean bands I guess.
CKJ: Some were scheduled on another day of this festival!
Yuto Uchino: If there were Korean bands on the same day as us, I think we would have noticed, because we Japanese people recognize Koreans right away.
Manager: YonYon is actually Korean!
Yuto Uchino: But she’s Japanese, right?
Manger: Her nationality is Korean, she has a Korean passport.
Yuto Uchino: Oh really? I didn’t know that. Actually, we were on the same train, and she was sitting in front of me and I was like ‘Oh, she has a Korean face’. (laughs)
How do you feel about the impact of synthpop and rock, especially in the Western countries?
Yuto Uchino: Hum, I don’t know about synthpop. Do you know M83?
CKJ: Yeah!
Yuto Uchino : Are they French?
CKJ: Yes, but they’re not really popular here. We mostly hear them in movies or stuffs like that, but not really as a music band.
Yuto Uchino: Oh, I see. They’re the most underrated producers, but they’re quite famous in America. So maybe, when I was 18 years old, French kind of pop electro was really popular in our school, I don’t know why! (laughs) Like Daft Punk, Justice or Yuksek! British artists too, like Metronomy. But now, hip-hop is huge and synthpop is more cheap music. I don’t really care about hit charts, I just want to express my feelings, so It doesn’t really matter. I don’t really think like ‘I’m doing synthpop now’ or ‘I’m doing hip-hop next’, it’s not like that. I just don’t really care.
Where do you find the inspiration for the feelings you try to bring out?
Yuto Uchino: It’s just very natural. I think making music is really really important for me mentally speaking because I’m a quite a talkative person but I still find it difficult to express my real feelings. Sometimes people just don’t understand words as I understand them. For me, making music and saying something through music is more natural. And I can use everything, so it’s very in my nature I guess, so now I can’t quit. (laughs) Like this sound express this kind of vibe, and my lyrics help it to make it more real or something, and this beat is kind of like this feeling, it’s pretty much like drawing a picture.
How was it working with a famous producer like Bradley Spence? What did you think about this collaboration ?
Yuto Uchino: We worked for the first time together in 2016, three years ago. And at that time, I was like ‘Woah, oh my god‘ because he used to work with Radiohead, big artists and I was like… I don’t know, too excited? I couldn’t be natural 100%. I could do my best, but this time I was staying in London and I was mixing and producing with them, for the new EP and we worked already in an interesting way. It was more natural and pretty much like… a cosy vibe. So now, it’s like a very natural thing for me because since ten years ago, I’ve been writing music all alone so I didn’t study and write with someone. Always in my room and alone. (laughs) I mixed the first album, second EP so I learned mixing on my own, and mastering too, so it’s really important to have someone to get my music through, like a filter. And then I feel like my music become more perfect, and get some new aspects. It’s been great and they are amazing so I’m always like “Woah, you guys are genius!” .(laughs)
Do you plan to collaborate with other producers?
Yuto Uchino: Yeah, yeah! I want to collaborate with other producers because I want to learn more.
Recently, you released a brand new song entitled “Come Further”. Can you talk about its meaning?
Yuto Uchino: I wrote this song, maybe, last year? Last year was really really hard for me. The former guitarist left… Actually since I’ve lived to London. It was three years ago now? My life has changed a lot because my family lives in Japan and my ex-girlfriend too. So many things changed, my friends too. I thought it was so hard to keep my life tidy. Because you know, my artist life and my private life…?
CKJ: Personal life?
Yuto Uchino: Yeah, personal life. I can’t have them all right? I can’t make it perfect. Sometimes I need to choose. Sometimes I felt like my heart had ripped out. But I love music and I have many supporters and they love my music so I want to keep doing this. I don’t know, I felt like the more I went further, the more I felt lonely sometimes. The song is something about that. It’s like painful emotions, but it’s not like negative or down. It has got a big power, bright.
CKJ: Beautiful feelings despite the darkness.
Yuto Uchino: Yeah, yeah… Too deep! (laughs)
Your music videos are very creative. Do you take part in the creation of all of your music videos?
Yuto Uchino: Actually, our music videos, not all, but ‘Night Time’, ‘Till Dawn’ and ‘Shedding’ were directed by a producer, Kosai Sekine. I think he won Cannes once. Con ? Can? Cannes ? (laughs) He was great, great. He was random. He heard our songs on the Japanese radio and he liked it, and he emailed us ‘Let’s make some videos’. Basically, he’s amazing so I don’t need to say anything because he understands our music well and he always talks a lot about his works before we shoot. I can always be very relaxed and I don’t need to worry about anything. I can just be like ‘Ok, ok, ok, let’s do it!‘ I’m really happy.
We assume that some people tell you to write in Japanese too. What do you think about all that creative experience in English?
Yuto Uchino: Uhm, I think that maybe, when I get older, I could write in Japanese for someone. But I don’t see myself singing in Japanese to my crowds right now. Not now maybe? Now, it’s really comfortable writing in English. Maybe when I get old. (laughs)
Among all of the countries you didn’t visit yet, is there any where you would like to go?
Yuto Uchino: Australia?
CKJ: Why?
Yuto Uchino: Because they’re crazy! (laughs) I have some Australian friends. They are all interesting, crazy in some ways. They just seem special. (laughs) They are so free! I’m really curious about their culture, their education, their state of mind. And I want to go to America again, and maybe Canada too? Because there are many great Canadian artists. I think synthpop is a Canadian thing.
What is for you the main difference between the Western and the Japanese indie music?
Yuto Uchino: We have a very original culture, which is from samurai and kimono, something like that. But we don’t wear kimono and we don’t have samurai anymore. It’s like the real Japanese culture killed by World War II, or before, with Meiji generation because they thought that we had to fight with Western countries to save Japan. They became more serious about it and then, they started thinking they could rule Asia or something. We fucked up! (laughs) After that, our culture became more mixed. Everything is mixed, food and clothes and music, and films too. So everything is different, but at the same time still the same. I don’t know how to say it, but everything’s cooked in a Japanese way. We can make it very Japanese. I guess that Japanese indie music is something like that? I still feel sometimes like, if I sing in Japanese, I really can’t do that. I still can’t. I can be like a Japanese Kanye West or something and no one guess I would stay in Japan. But Japanese people don’t know Kanye West well and they’ll think ‘Oh, he’s so cool, he’s so new‘, but it’s stolen, and not original. But I sing in English and I need to create too, I need my signature sound, The Fin.’s sound. That is not an easy thing and I don’t think we can create a whole new thing, it is impossible. Everything is always an old part and a little bit of new part. People think that its is new, that it is something different. I always feel that the Japanese music scene is still, only inside Japan, but now I think that the young generation, our generation, is trying to change maybe, which is good. I hope that I can be… I can achieve something. And Western music is very original to me. Jazz and rock. America and England have roots music, which is mixing together and creative new things together. This is very natural, from their history. For us, we just import. It’s like building at some point rock music. (laughs) They don’t have any ideas of roots, behind their music. That is the biggest difference I guess. Nowadays, with Internet, we can connect with everything. We can learn a lot. Maybe that is why a lot of Asian people start a band and are making music I guess.
If you knew that your music could be able to change that in Japan, would you consider returning to Japan?
Yuto Uchino: Uhm, I love Japan. I’m Japanese and Japan is my home. I wish my music was big (laughs), bigger than now in Japan and I really hope that. But I still feel like I know it is difficult. I think we’ve been doing great. For our generation, we were the first band who played outside. I want to. I think I want to die in Japan. I love England and I love London, but yeah… I want to die in Japan.
CKJ: Yes, in your home.
Yuto Uchino: Yeah. Like fishes.
Can we expect new stuffs, new projects for this year coming soon?
Yuto Uchino: Uhm yeah, I’m making a new EP now, so it’s gonna be released in August?
Manager: Maybe in September. (laughs)
Yuto Uchino: Actually, in London, I collaborated with a Japanese producer. Basically, he’s a singer. He’s doing producing stuffs as well. We’ve been friends for five years? He lives in London now. He said that it’s because of me. (laughs) I went to his studio to work on a track. I wrote the lyrics. I think it is going to be released soon I guess, in June or July. It’s not like The Fin., it’s a totally different thing. It was fun.
About the recording sessions, as you are playing instruments, how do you feel about this process of composing music? You Kaoru are the bassist, you were the drummer and you changed to the bass, how do you feel about this instrument change, especially in The Fin.’s musical career?
Kaoru Nakazawa: Actually, when I started making music, I was a bassist. For this band, I started to play drums. Moving from drums to bass is not that hard for me. The most difficult thing was to remember all of the songs because we had an Asian tour! (laughs)
Yuto Uchino: He was so sad when the bassist left. He just left. We were just like ‘Oh my god, you need to play bass, learn everything‘, we had many upcoming gigs in Asia, and in England too. He couldn’t come out from his room (laughs), practicing whole day.
Do you have a special message for the French audience, maybe in French?
Yuto Uchino: (laughs) Ok, ok. Je m’appelle Yuto Uchino, j’aime la France, j’aime la french food, j’aime la bière, french bière (laughs), so I hope you guys will enjoy the show and let’s drink together! (laughs)
CKJ: Thank you so much, we hope you will enjoy your show!
Just to remind you that the show of The fin. tomorrow is free, so you have no excuse to miss it!
We would like to thank Keiko Kawashima and Aya Soejima from the Japan Foundation in Paris, Lauriane Bedin from HIP LAND MUSIC CORPORATION and of course The Fin. for this wonderful interview!