[JAPAN EXPO 2019] Danse, musique, humour et manga : voici le cocktail détonnant du jeudi au 20ème impact !

Du 4 au 7 juillet 2019 s’est tenue la 20ème édition de Japan Expo au Parc des Expositions de Villepinte à Paris ! 20ème édition, et donc 20ème anniversaire pour cette convention française qui rassemble les passionnés de culture japonaise tous les ans à la même période depuis 1999 !
Comme chaque année maintenant depuis un bout de temps, notre équipe s’est rendue sur place pendant 4 jours pour parcourir les allées du festival, mais surtout aller à la rencontre des artistes japonais se produisant sur les différentes scènes du Parc des Expositions de Villepinte. De nombreux articles seront publiés dans les semaines à venir, alors restez connectés pour ne rien manquer !

Vous aussi vous y étiez ? N”hésitez pas à nous le faire savoir en commentaire et à partager avec nous toutes vos découvertes de cette année !

Mise en forme humoristique pour la 20ème édition

Alors que beaucoup de téléspectateurs l’avaient découvert sur le plateau de La France a un incroyable talent en 2018, l’artiste Wes-P a eu l’honneur d’offrir l’un des premiers shows de l’édition 2019 de Japan Expo, à coups de tours loufoques et éhontés que beaucoup lui connaissent déjà.

Si vous n’avez encore jamais entendu parler de lui, Wes-P a la particularité de tirer sa fidèle petite nappe soyeuse rouge qui est positionnée sous une tasse et une coupelle, bien entendu sans casser la vaisselle. Mais ce qui le distingue de ses congénères qui proposent eux aussi ce genre de one man show, c’est qu’il met toutes ses installations… sur son propre corps dénudé !

Que Wes-P crée une table de fortune avec des ventouses collées sur ses tétons, ou qu’ils se contorsionne dans des positions plutôt improbables pour placer de la vaisselle sur son postérieur, Wes-P aura le mérite de toujours faire rire la galerie, tant ses compilations de courtes performances sont effectuées dans un ridicule – mais tout de même sérieux – complètement assumé. Avant de s’excuser en riant auprès de son public du jour, le comédien avant-gardiste a précisé que le reste du show allait se faire avec une “performance entièrement nue”. Mais la nudité n’a pas été le seul clou du spectacle, puisque Wes-P a utilisé divers accessoires comme un drône ou une bouteille de champagne pour l’aider à subtiliser la nappe d’entre la vaisselle et son corps.

Et c’est enfin sur un hymne international dénommé “I Will Always Love You” que Wes-P a remercié le public pour l’accueil chaleureux et a conclu d’une manière théâtrale : “J’ai réussi mon spectacle car je ne vous ai pas montré ma Tour Eiffel.” On aurait pas dit mieux nous-même !

Les débuts de la scène Tsubamé

Vous en avez sûrement entendu parler ces dernières semaines, Japan Expo a décidé d’inaugurer une nouvelle scène cette année portant le nom de Tsubamé. Elle est entièrement dédiée à la programmation musicale du festival et vient compléter la scène Karasu qui accueille toujours de nombreux artistes en showcase.

La matinée a commencé sur cette scène avec The Sixth Lie. Déjà venu lors de l’édition 2018, le groupe électro-pop était cette fois au complet avec ses quatres membres : le chanteur Arata, le guitariste Reiji, le bassiste Ryusei et le batteur Ray. Ils ont entamé le showcase avec “SINGularity” sous les applaudissements du public qui émergeait petit à petit des restes de sommeil. The Sixth Lie ont toutefois su mettre l’ambiance pour réveiller et entraîner tout le monde dans leur univers. Après des premiers remerciements, c’est le single “Go On” qui a permis à tout le monde de garder le rythme alors que le public sautait sur place devant la scène à la demande du chanteur. Arata a alors pris la parole :

“Comment allez-vous ? Nous sommes The Sixth Lie et nous sommes contents d’être de retour ici à Japan Expo !”

Le showcase a repris après une petite introduction, toujours par Arata, “La prochaine chanson a été enregistrée pour un anime que vous connaissez peut-être, Golden Kamui. Chantez avec moi !” Ce que les fans n’ont pas manqué de faire sur cette chanson portant le nom “Hibana”. Le bassiste s’est particulièrement donné avec beaucoup d’énergie sur ce titre alors qu’il échangeait des regards avec l’ensemble du public. L’ambiance a encore grimpé d’un cran avec “Wake Up Your Fire” qui a fait bouger la plupart des gens présents en face de la scène, voire même certains curieux attirés par la musique.

Ce petit showcase s’est terminé en beauté avec une chanson que les fans des premières heures ont reconnu seulement aux premières notes de guitare, “Endless Night”. Certains ont même chanté l’intégralité des paroles en même temps que le chanteur !
C’était un show certes assez court, mais plein d’énergie, une ambiance que nous avons apprécié de retrouver après notre rencontre avec le groupe l’année passée.

Quinze minutes plus tard, c’est un autre groupe qui est arrivé sur scène, il s’agit de CASPA. Ce trio entièrement féminin a pu passer les portes de Japan Expo grâce aux Tremplins J-Music, un programme musical exclusif au festival qui permet chaque année à des artistes peu connus – mais talentueux – de venir faire part de leur univers sur la scène européenne. Nous avons rapidement compris pourquoi ces jeunes femmes sont aujourd’hui des étoiles montantes au Japon : c’est une musique rock très rythmée, dynamique et puissante que nous avons pu découvrir dès la première chanson, un rythme entrainant calibré à merveilles entre les trois jeunes femmes.

La chanteuse, du nom de Miyu, a une voix impressionnante pouvant proposer des notes hautes très agréables à écouter, et tout ça avec un sourire tellement chaleureux !
Toutes les trois habillées en bleu, blanc et rouge, elles n’ont cessé d’encourager le public à frapper dans ses mains et à profiter du concert, glissant des petits “merci” entre chaque chanson. Nous n’avons pu découvrir que quatre chansons de leur répertoire sur cette petite scène Tsubamé, mais nous avons passé un très bon moment et on vous les conseille fortement ! Le trio nous a en tout cas assez convaincu pour qu’on puisse repartir à leur rencontre un peu plus tard dans la journée, sur la grande soeur Karasu.

La matinée s’est terminée sur ce nouvel espace du festival avec le groupe VM5, grand gagnant de la compétition JAPAN EXPO ROCKs 2019 ! Autre programme exclusif à Japan Expo, ce concours vous permet depuis deux ans de découvrir des formations rock’n roll diverses, comme Toranoko Rammy et Emi Arisaka les années précédentes. Composé de quatre membres, le groupe VM5 s’impose dans un domaine mêlant rockabilly et rock-électro, emportant tout sur son passage tellement l’énergie provenant de ses chansons est importante.

On remarquera toutefois que le groupe n’aura pas réussi à convaincre le petit public s’étant formé devant la scène, certains étant même restés assis par terre. Rien à reprocher au groupe pour autant qui débordait d’énergie, passionné par sa musique si unique et son envie de partager ses sonorités particulières.

C’est peut-être cette particularité qui a posé des difficultés au groupe à briser la glace. Les VM5 sont restés concentrés malgré tout sur leur musique et leur performance, à tel point que l’un des guitaristes à même réussi à débrancher sa guitare en sautant sur place, se retournant aussitôt pour rattacher le câble et reprendre le show. VM5 utilisent certes des sonorités spécifiques et pointues, mais c’était une très bonne découverte musicale pour notre équipe qui a passé un bon moment en leur compagnie !

La danse est à l’honneur sous toutes ses formes !

Les festivaliers les plus matinaux ont pu profiter d’un spectacle unique en son genre dès 10h15 sur la scène consacrée à la culture, Sakura. Lorsque la guitare électrique se mêle au shakuhachi, une sorte de flûte traditionnelle japonaise, le spectacle est plutôt surprenant. À la guitare, un occidental qui a parfaitement su saisir l’intention de Kanaki Sada, l’instrumentiste principal. Surprise ! La performance a adopté une toute autre tonalité lorsque Mari Katakune, une danseuse, en a fait un pur moment d’ivresse.
Sur cette scène, la musicalité est poussée à ce qu’elle a de mieux : l’harmonie est telle que la danseuse, vêtue de son étoffe bleue, devient la voix principale après s’être éveillée. Le public s’est aussi laissé porté par ces bruits venus d’ailleurs, joués par le guitariste. Pendant près d’une demi-heure, alors que résonnait les basses de The Sixth Lie sur la scène Tsubamé, pas très éloignée, les festivaliers avides d’évasion ont été servis en voyageant entre l’Orient et l’Occident, entre l’ancrage sur Terre et le flottement aérien, et surtout entre trois artistes aux mouvements personnels différents et particulièrement plaisants ! Les trois artistes nous ont raconté leur propre histoire et ont marqué la scène par leur sensibilité.

Notre oreille a ensuite été captée par la troupe de yosakoi. Un petit détour a été fait par le stand de l’association de Yosakoi, qui aspire à développer cette danse traditionnelle dans notre pays.

Rendez-vous salle Ichigo à 12h30 pour assister à l’un des événements les plus attendus : un ballet sur le thème du Dragon Quest. Mélange d’éléments modernes tirés du jeu vidéo Dragon Quest et d’un ballet classique sur musique d’orchestre symphonique, le ballet nous a complètement secouées. C’est la troupe de Star Dancers Ballet qui a eu l’honneur de présenter au grand public ce spectacle inédit de 45 minutes, réduit et revu pour cette occasion unique en France !

En bref, l’histoire est celle de deux frères nés de l’union d’une princesse et du héros légendaire.
L’un d’entre eux, le héros noir, est enlevé à la naissance par une force de l’ombre tandis que le héros blanc, son frère, est sauvé de justesse. Les deux grandissent dans deux univers complètement différents, l’un empli de haine, l’autre de bienveillance. Qui sera l’élu ? Lorsque la bien-aimée du héros blanc se fait enlever, ce dernier affronte de nombreuses péripéties jusqu’au combat final face à son frère et à l’élection.

Dès le début, les danseurs sont épatants. D’une beauté incroyable, les danseuses sont d’une synchronisation sans nom et chaque mouvement incarne à la fois technique et sensibilité. Les tenues varient : du justaucorps traditionnel aux tenues de guerriers épique en passant par des bodys inspiration burlesque.

Les scènes s’enchaînent et la chorégraphie s’adapte à l’ambiance instaurée : parfois une tension intense, parfois une douceur amoureuse, les scènes sont diverses, rythmées par l’entrée ou la sortie de la troupe et par des solos époustouflants. Le héros noir est d’autant plus envoûtant par sa force et son charisme lorsqu’il enchaîne jetés, arabesques et pirouettes, témoignant alors de son expérience et son talent d’interprétation. Le travail était définitivement à saluer !

À la fin, la troupe ne manque pas de placer quelques petits mots en français après les salutations finales :

“Bonjour, je vous remercie. Merci à vous tous de nous avoir regardé danser le ballet. Le compositeur est Kouichi Sugiyama. Venez nous voir à Tokyo, nous serons là en octobre 2020.”

Encore une fois, le ballet valait clairement le détour ! Ce mélange entre orchestration classique, épique à certains moments, voire totalement baroque, chorégraphies minutieuses et débordantes d’émotions, côté ultra-moderne du jeu vidéo sous-titré, et enfin talentueux danseurs est définitivement un moment dont l’équipe va se rappeler. Entièrement remplie, Ichigo a donc accueilli pour la première fois un ballet exceptionnel dans un silence inébranlé, sous les applaudissements du public, émerveillé. L’envie de les revoir n’est pas ce qui nous manque !

À 13h, l’esprit toujours ailleurs, c’est encore une fois la scène Sakura qui a fait l’objet de notre enquête. Au programme : Yuzu Natsumi, la joueuse de shamisen ultra-enjouée. D’ailleurs, à la fin de la performance, elle s’est adonnée elle-même à la distribution de flyers promotionnels et n’a pas hésité à répondre aux demandes photos des fans, toujours avec le sourire ! La musicienne, de son timbre de voix si particulier, était accompagnée lors de sa performance de deux danseurs, de la troupe Wakyoza. Deux autres musiciens, dont un joueur de taiko et un de shamisen, finalisaient le tout.
Les deux danseurs, l’un issu du théâtre et l’autre des arts martiaux, ont parcouru la scène. Rappelons que la scène Sakura s’est vue agrandie cette année, victime de son succès, et l’équipe en est ravie !

Les quinze minutes de pause entre la fin de ce spectacle et le prochain nous ont permis de faire un petit détour par l’espace tourisme, situé juste à côté de la scène Sakura. Pour ceux qui rêvent de partir sur l’archipel, rien de mieux que de discuter librement avec les exposants, venus spécialement de certaines régions. On y trouve tous types de prospectus : que vous soyez à la recherche d’une école, d’un lieu à visiter en particulier ou simplement d’informations, l’espace tourisme offrait un éventails de choix et les exposants se voyaient ravis de partager quelques anecdotes locales avec les festivaliers.

Retour sur la scène Sakura quelques minutes après pour assister à un show mené par les danseuses de la troupe Maihime. L’élégance est à son paroxysme, puisque c’est vêtues de kimono que les jeunes femmes nous montrent toute l’étendue de la subtilité et de la grâce de la danse traditionnelle japonaise. Les kimono roses sont troqués pour d’autres habits fleuris et les mouvements s’enchaînent dans la maîtrise la plus totale de leur art. Sur un chant de théâtre , les interprètes saisissent leurs grands éventails et parcourent la scène. Encore une fois ce jeudi, la danse n’a pas manqué d’envoûter les gens, qui se délectaient de voir ces femmes exécuter à la perfection les chorégraphies les plus ancestrales, qui font sans aucun doute l’âme du Japon.

De Karasu à Tsubamé

Après leur passage sur Tsubamé pour être présentés au public au sein du festival lui-même, la plupart des artistes ont pu se produire sur l’habituelle scène Karasu, s’apparentant tout de même plus à une petite salle de concert avec une acoustique de bien meilleure qualité et une capacité d’accueil du public beaucoup plus importante.

Nous avons repris les concerts vers 14h sur Karasu avec le trio féminin CASPA découvert le matin même en live sur la scène Tsubamé. Les jeunes femmes sont arrivées sur scène et se sont présentées au public : “Bonjour nous sommes CASPA !”. Elles ont ajouté, après s’être présentées chacune leur tour :

“Nous venons du Japon et nous sommes heureuses d’être ici aujourd’hui. Nous avons apporté des CD du Japon pour vous, nous espérons que vous irez les écouter. Nous voulons passer un bon moment ensemble. Merci !”

Ce showcase aura malheureusement été très court, sûrement plus court que ce qui était prévu à l’origine, sans qu’on en sache la raison. Nous avons toutefois bien profité des trois titres qu’elles nous ont offert. Toute leur énergie et leur bonne humeur vient rendre leur musique encore plus séduisante et agréable à l’oreille. La scène Karasu était beaucoup plus adaptée pour découvrir la voix de la chanteuse, qui était en partie enfouie sous le bruit global et les instruments sur Tsubamé, un peu plus tôt dans la journée. C’est avec grand plaisir que nous nous sommes laissés emporter cette fois par la mélodie rock des CASPA.

Une heure plus tard, retour sur Tsubamé pour notre équipe pour saluer les idols Task have Fun pour leur mini-showcase. Le retard sur cette scène s’étant accumulé depuis le matin, les temps de performance se sont malheureusement vus réduits pour la plupart des artistes en ce jeudi d’ouverture, mais ce sont surtout les parties questions-réponses de ces créneaux qui ont finalement sauté pour la majorité des artistes. C’était aussi le cas pour Task have Fun, qui n’ont eu qu’une vingtaine de minutes pour séduire le public.

Mais les idols sont souvent très attendues, de nombreux fans – qu’on retrouve à chaque édition d’ailleurs – étaient donc au rendez-vous, suscitant aussi rapidement l’attention des curieux. Dès le premier titre, les filles nous ont plongé dans leur univers très dynamique et coloré avec leur chorégraphie suivie de près par les fans dans la foule. Le public n’a pas manqué de chanter et de redoubler les applaudissements tout au long de cette première performance française du groupe. Doté d’un sacré panache, le groupe, très girly, était prêt à prouver qu’il avait toute sa légitimité ici ! Après s’être brièvement présentées au public, les filles ont fait savoir qu’elles étaient heureuses de pouvoir être à Paris, de pouvoir rencontrer leurs fans et ont demandé au public de mettre l’ambiance.

Les showcases s’enchaînent les uns après les autres, et nous avons malheureusement raté le début de celui d’Ilu Grace ! Connaissant déjà le duo, il n’était pas pour autant question de ne pas du tout aller les voir. Nous nous sommes donc glissées parmi la foule de la scène Karasu pour profiter quelques minutes de la ravissante et puissante voix de la chanteuse Ayane, accompagnée de KAZU le batteur, mais aussi d’un bassiste de session nommé Mario, et présenté par la chanteuse elle-même entre deux titres.
Ayane a profité de cette performance pour présenter leur nouvel album nommé “Imagination” et a indiqué au public qu’ils pourraient le retrouver en vente à la suite des séances de dédicaces sur les Sumire un petit peu plus tard. Nous avons pu entendre pour la première fois en live la chanson “Laputa” justement issue de cet album et publiée sur YouTube avec son clip le 30 juin dernier.

Le duo en a profité pour souhaiter, en français s’il-vous-plaît, un joyeux anniversaire à Japan Expo pour les 20 ans du festival. Si vous étiez présents à la conférence de clôture du 19ème impact vous vous rappelez peut-être que la venue d’Ilu Grace avait justement été annoncée à cette occasion. Les co-fondateurs de Japan Expo travaillent et s’entendent très bien avec le duo depuis de nombreuses années maintenant, il était donc semble-t-il inconcevable de fêter cet anniversaire sans Ayane et KAZU !

Le manga à la conquête du monde

Même si Japan Expo est un rendez-vous J-Music absolument incontournable pour notre équipe, l’évènement est aussi une occasion exceptionnelle pour profiter du reste de la programmation, et ainsi explorer les autres éléments de la culture nippone qui font rêver tant de Français, et nous avec.

C’est donc durant le premier jour du festival que Japan Expo a fait intervenir Hiroki Goto, invité exceptionnel de cette 20ème édition, qui n’est autre que l’ancien rédacteur en chef du célèbre magazine de pré-publication Shônen Jump, un hebdomadaire qui a lancé bon nombre de mangas shônen à succès au Pays du Soleil Levant.

Né en 1945, Hiroki Goto a été promu rédacteur en chef de ce magazine qui fait voyager de nombreux jeunes Japonais(es) en 1986, et est resté à la tête de ce monument du manga pendant près de 10 ans, la période que l’on qualifie désormais “d’âge d’or” du Shônen Jump. C’est d’ailleurs sous l’égide de Hiroki Goto que le Shônen Jump a réalisé son plus gros record de vente, qui est de près de 6,5 millions d’exemplaires écoulés en seulement une semaine ; ce record n’est pas seulement celui de cette entreprise, mais il s’agit également du record mondial de la revue la plus vendue. Si le succès a été au rendez-vous, c’est avant tout parce que le Shônen Jump a fait des choix judicieux : tout d’abord s’adresser à un public très jeune, ce qui n’existait pas à l’époque au Japon, et ensuite proposer un magazine 100% manga, tandis que les autres revues offraient du contenu plus varié à cette période.

Première édition du Shonen Jump

Pour son passage en France à Japan Expo, Hiroki Goto est ainsi venu présenter plusieurs oeuvres majeures parues lors de son règne à la tête du Shônen Jump, un total de 13 édifices du manga dont vous allez sûrement reconnaître les noms : Harenchi Gakuen de Go Nagai, Otoko Ippiki Gaki Daishô de Hiroshi Motomiya, Astro Kyûdan de Shiro Touzaki et Norihiro Nakajima, Kochikame d’Osamu Akimoto, Muscleman de Yoshinori Nakai et Takashi Shimada, Dr Slump et Dragon Ball d’Akira Toriyama, Olive & Tom de Yôichi Takahashi, Ken le Survivant de Tetsuo Hara et Buronson, City Hunter de Tsukasa Hôjô, Les Chevaliers du Zodiaque de Masami Kurumada, JoJo’s Bizarre Adventure de Hirohiko Araki et enfin Slam Dunk de Takehiko Inoue.

Entre critiques politiques et sociétales, des héros pas comme les autres, des anti-héros tout aussi mythiques et bien évidemment tous les thèmes les plus populaires du manga à l’époque abordés sous un oeil nouveau par des jeunes talents, toutes ces oeuvres majeures du Shônen Jump ont non seulement permis de hisser la revue au rang de légende, mais ont également participé grandement à l’expansion de la culture manga sur le reste de la planète, et notamment la France qui – rappelons-le – est toujours le second pays qui consomme le plus de mangas au monde, juste après le Japon lui-même. Soyons-en fiers !

Si aujourd’hui l’hebdomadaire Shônen Jump ne vend plus autant qu’à son âge d’or, le magazine de pré-publication reste leader du shônen au Japon, et permet encore aujourd’hui de lancer de très grosses carrières dans le manga. On peut notamment citer parmi les oeuvres les plus célèbres lancées dans les années 2010 My Hero Academia, Assassination Classroom, Black Clover, The Promised Neverland et très récemment Samurai8 de Masashi Kishimoto (mangaka de Naruto), dont les deux premiers tomes seront licenciés en France le 6 décembre aux éditions Kana.

Une programmation dense pour les 20 ans

Si beaucoup de visiteurs n’ont pas semblé convaincu par la programmation avant le début du festival, insistant notamment sur le manque de têtes d’affiche pour cette édition spéciale pour les 20 ans, cet anniversaire a tout de même tenu ses promesses, et ce malgré quelques couacs le jeudi – les aléas du direct comme on dit – comme ça a été le cas pour la scène Tsubamé, avec un retard assez lourd amenant à faire l’impasse sur les parties questions-réponses pour certains groupes.

Les habitués du festival ont pu retrouver comme d’habitude les artistes – notamment musique – sur les espaces habituels comme la zone dédicaces et photocall (Sumire) où on a pu notamment apercevoir l’invité d’honneur musique Ai Otsuka en ce premier jour, de quoi faire s’impatienter les fans venus spécialement pour elle ; mais les nouveaux espaces comme Tsubamé sont également venus ajouter un peu de piquant à l’aventure pour ne pas sombrer dans la routine ! On notera d’ailleurs une exploitation vraiment sympa du hall 4, qui avait commencé à être abordé l’année dernière, avec un agrandissement des espaces et donc la promesse de nouvelles découvertes.

Japan Expo ont pris le parti de ne pas programmer que des invités très connus pour pouvoir inviter un plus grand nombre de personnes et proposer pas mal de nouvelles têtes, dans tout un tas de domaines vraiment différents ; les organisateurs ont ainsi prôné la diversité et le talent, indéniable chez chaque invité.

Le but d’un événement leader comme Japan Expo n’est-il pas justement de faire découvrir des invités et arts au fort potentiel, mais qui n’ont pas encore forcément la notoriété qui va avec ? En tout cas, c’est ce que l’équipe a remarqué en cette première journée qui a laissé la possibilité aux badauds de se faire leur propre avis sur des invités venus avec beaucoup d’enthousiasme et de plaisir exposer l’art dans lequel ils excellent. Mangaka, chanteurs, danseurs, humoristes et même festivaliers se sont donc évertués à transmettre, dans le respect profond du domaine de chacun, leur vision de la culture japonaise et la manière dont celle-ci guide leur vie. En bref, une première journée surprenante et variée qui nous a également mené à notre première interview de cette édition en compagnie de DADAROMA, à retrouver dès maintenant !

Ce jeudi de Japan Expo 20ème impact n’a fait qu’alimenter notre désir d’en voir encore plus les trois jours suivants, et comme vous allez le constater, nous sommes loin d’avoir été déçues !

Un grand merci à Japan Expo pour leur invitation et cette programmation 2019 réalisée avec soin !


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