Le 28 novembre 2021 signe la reprise des concerts coréens en France ! Et pas des moindres : un premier inauguré par le quatuor signé chez la FA, le label né de l’esprit de Vangdale, à savoir un quatuor composé de Jung Jin Hyeong en tête d’affiche, le DJ Roots, Theo et Goopy.
Une rencontre avec les nouveaux tourneurs montants 100% frenchies, Between Prod, et voilà que naît un concert digne des meilleures soirées k-hip-hop. Preuve à l’appui : le public était au rendez-vous deux soirs d’affilés, dimanche 28 et lundi 29 pour s’enivrer du flow des artistes. Un retour sur le concert du dimanche s’impose donc !
Billets V.I.P en poche, tenues pensées au millimètre près et sourire aux lèvres, les fans, malgré le grand froid, trépignent d’impatience sur les marches en ferraille du Trabendo, notre Lego parisien géant. A l’intérieur, sous les flashs des appareils photos, les premier.e.s venu.e.s ont déjà la chance de saluer et converser avec les artistes. La tension monte mais l’ambiance reste bon enfant. Grand show ou concert façon soirée entre amis, à quoi doit-on s’attendre ? Pour la première fois en France, ces quatre artistes, dont deux absents de la line-up principale du concert annoncé au Punk Paradise avant la covid, entendent bien prouver que la Fa Family sait célébrer la musique.
Au pays du rap se jouent différents styles, quatre s’agréent ce soir-là, pour notre plus grand bonheur. Une fois tous les fans confortablement installés, au mieux en haut des escaliers, capables de respirer, au pire écrasés contre la scène -une ambiance de concert en d’autres termes,-, deux DJ s’emparent des platines, dont DJ N.I.X de K-events, pour donner au Trabendo des airs de jukebox contemporain. Au programme, un Baby de Bieber remixé, un Girl On Fire d’Alicia Keys re-rythmé, ou des titres emblématiques de la scène k-hip-hop. Une soirée K-hip-hop au Trabendo ? C’est tout à fait possible et on espère même la régularité !
Puis, casque en main et air espiègle collé à son beau visage, Roots débarque sur scène sous les cris des fans. Loin des The Roots philadelphiens, DJ Roots, lui, représente plutôt cette nouvelle génération de DJ coréens, biberonnée au R&B et à l’expérimental. Derrière sa platine, il a tout du jeune DJ charismatique et flexible que tous les labels indé s’arrachent. Démonstration quand de manière très smooth il permet à Theo de rentrer sur un beat de rap’ bien conventionnel, qui vient piocher dans la trap et la drill. Ah, ce fameux Theo, aussi doué pour séduire que pour rapper. Bain de foule et acclamations font sa dose d’adrénaline, et, bon-net- gré mal gré, il s’accorde même, sur fond de jalousie à l’égard de ses camarades, un petit moment de plaisanterie lorsque son nom résonne à l’unisson dans la salle. Entre petits pas de danse, selfie shoots, et clins d’œil aux fans, Theo s’empare fougueusement de la scène, de quoi laisser le champ libre à ses acolytes, le déjanté Goopy et la grande tête d’affiche de la soirée, Jung Jin Hyeong !
Deux jeunes hommes, deux inspi’ musicales différentes, mais complémentaires. D’un côté, on a le sensuel Jung Jin Hyeong bercé aux Tame Impala, à la voix d’or, qui, sur le groovy Back, parvient à harmoniser la salle avec brio, et puis d’un autre, on a, ce qu’on assume très franchement comme étant la grande révélation de la soirée, Goopy ! Le concert roule sur un rythme d’alternances musicales, de solos, de duos, et de quatuor, le tout, dans un parfait équilibre musical. En retrait mais pas moins présent, Roots accompagne ses amis, sous la demande musicale de ceux-ci. Face à la délicatesse et ai sensualisme de Jin Hyeong, réservé mais pas gêné, vient s’ajouter le débit précipité de Goopy et le rythme bouncy de ses morceaux, tels que Teenager. Mieux vaut ne pas se laisser surprendre par sa folie capillaire, de loin plus timide que sa folie scénique ! Souriant, et définitivement heureux d’être présent, Goopy aura enchaîné les démarrages en trombe, sans craindre les loupés. En lui, on voit une âme de rockeur et de showman, et quel cran il lui faut pour porter ce style avec fierté dans une scène rap underground parfois préjudiciable pour les non-initiés.
Qu’on se méprenne, puisque pour la FA, les maître-mots sont avant tout la tolérance et le partage. Entre fan-service, pauses survenues face aux nombreux malaises, regards bienveillants et esprit cocooning, les artistes ont tout fait pour qu’on se sente chez soi, avec un quatuor au sex-appeal dément qui plus est ! Quoi de mieux qu’un bon concert empli de sincérité, de simplicité et de musicalité ? Honnêtement, on se garde même de soulever les petites coquilles s’il y en a eu, tant cette inauguration de concert était juste à souhait !
Sans Roots malheureusement, le trio s’est alors donné rendez-vous le lendemain soir pour un autre show, avant de profiter des petits divertissements qu’offre la capitale.
Un grand merci à Sarah Douillard et Between Prod pour l’invitation ainsi qu’à toutes les équipes techniques et artistiques qui ont rendu ce show possible. Un grand merci enfin aux artistes pour leur dévotion sur scène !