Il existe sur scène des visages inoubliables, des attitudes loin de nous laisser indifférents, des êtres fabuleux de ceux qui brillent dans la nuit, éclairés sous le feu des projecteurs, comme des papillons de nuit. Woosung en fait partie.
Ultra-sensuel tout en Chanel, dans un look mi-grunge, mi 70s, la chemise dévoilant des pectoraux dessinés et la maxi jupe-culotte flattant une silhouette androgyne, Woosung est à l’Alhambra le 18 mai au soir ce qu’est un artiste sur toute autre scène : un prince. Un terme juste d’autant plus que nous aura souvent traversé à l’esprit des images d’un autre Prince, révolutionnaire de la musique. A cette évocation, on s’amuse à se remémorer ces instants scéniques où Woosung, charismatique et auratique, épanouit en solo, a déployé ses ailes. Son showcase, intitulé MOTH, le titre éponyme de son nouvel EP, on vous le raconte de suite.
Lever de rideau
Il se sera fait attendre. Après un set de DJ d’environ une demi-heure conçu tout spécialement pour les nostalgiques des sons 2010s et des tubes de l’été, et après la prestation d’un Tiktokeur, Woosung débarque sur scène aux alentours de 21h, dans une tenue très 70s. Face et Lazy pour commencer, deux titres phares du chanteur à la voix d’or. Avec des mouvements de danse aussi fluides, Woosung s’empare de la scène avec aisance, et l’irradie de sa seule présence. Le plaisir de retrouver ses fans, le joli brun, un brin taquin, vient provoquer celleux du premier rang. Effleurements de mains, clins d’œil et sourires pour revêtir la parfaite panoplie de l’idole funky des 80s. Ces interactions avec le public auront rythmé la soirée, dans un subtil équilibre entre fan-service et dévotion totale pour ses fans.
La nébuleuse Woosung
Notre inquiétude était de voir complètement évincée de la tournée la mention de The Rose. Mais que nenni ! Woosung tient profondément en estime ses amis et partenaires de musique, qu’il honore en interprétant le joyau Red. Plongée dans l’unisson, la salle repense aux précédentes tournées du groupe, et imagine déjà peut-être la prochaine, sous-entendue par Woosung à plusieurs reprises. Quoique Woosung fasse, il crée du beau. En groupe comme en solo, et tant qu’il est accompagné de sa guitare et de ses fans, le chanteur est épanouit. Ce soir-là, il parvient à s’approprier son concert avec délicatesse, bienveillance et intelligence. Captivant sur les morceaux suivants, dont Beautiful Girl, ajouté sur la setlist suite aux multiples requêtes des fans, Woosung nous transporte avec lui dans une nébuleuse, une rêverie, un ailleurs où les ballades rock sont angéliques et la musique céleste. Il y a en lui du sensible, dans sa voix un timbre qui relève d’un envoutement, dans son concert une expérience hors-temps, comme un poème chuchoté. Nul doute ne fait sur sa sensibilité de musicien. La preuve en est avec des explications avouées sur le titre de son nouvel EP et de sa tournée MOTH.
« J’étais assis près d’une épicerie. Sur une lumière, il y avait un énorme papillon de nuit. J’avais peur qu’il me vienne dessus mais il est allé sur la lumière. Il était magnifique. Les papillons de jour et ceux de nuit sont similaires, on les perçoit juste différemment. Les gens trouvent ceux du jour beaux, mais pas ceux de la nuit. Mais je suis comme lui, je peux briller. C’est comme ça que j’ai été inspiré. »
« Nous pouvons tous briller », rajoute-t-il avant de laisser le public méditer sur une mélodie au piano pendant qu’il se rafraichit et se change. Le retour sur scène amorce les premières notes de son nouvel EP juste de sens, à commencer par Come Down avant Side Effects. Parlons de notre coup de cœur pour Side Effects, où les quelques soucis techniques à la guitare n’auront pas empêcher Woosung de nous livrer une performance bouleversante et sensuelle, bien au contraire, puisque son solo sur le riff’ si entêtant a provoqué de francs applaudissements. Side Effects, c’est la petite pépite aux basses ronronnantes et à la douce mélancolie qui convoque des Arctic Monkeys égarés dans leurs maux. Ce timbre unique de Woosung, on en réclame plus, toujours plus. C’est intime et passionné, brut en somme. Puis après la confession vient la révolution, avec Modern Life et son « fuck this modern life », crié par la salle et les baffles. L’esthétique et artistique Phase Me vient alors clore le showcase, avant que nous ne retrouvions Woosung pour une session de questions-réponses avec les fans V.I.P dans un grand moment d’intimité et de complicité.
Il y a des nuits où le ciel brille de mille étoiles, des nuits enveloppantes où les êtres se sentent aussi réconfortés qu’autre-part. Et ce concert fut de ce genre, le format showcase complètement maitrisé par Woosung rendant le tout confidentiel et sobre. Sobre, c’est bien le mot qui définit celui qui nous aura rappelé bien de grands artistes de pop et rock, avec une habileté à faire de la scène leur cocon, leur chez-soi.
Nous souhaitons ainsi remercier Live Nation, Transparents Arts ainsi que Jiny Choung pour nous avoir convié au showcase. Mention spéciale également aux techniciens de la salle, à la fanbase ainsi qu’à Woosung pour avoir fait de ce showcase un agréable songe.
Setlist
- Face
- Lazy
- Dimples
- Red (The Rose)
- ILY (The Rose)
- LYSB
- Lonely
- Island
- Beautiful Girl
- Come Down
- Side Effects
- Modern Life
- Phase Me
- + Sorry