[INTERVIEW] Coulisses du documentaire K-hip-hop : l’onde de choc sud-coréenne, Neal McEnnis et Colas Tran nous livrent tous les secrets de tournage !

A l’occasion de la sortie du documentaire K-hip-hop : l’onde de choc sud-coréenne, disponible en visionnage ici, les réalisateurs Neal Mc Ennis et Colas Tran se sont confiés à nous dans une entrevue inédite ! Enjoy !

Pouvez-vous commencer par vous présenter ?

Colas : Je commence ! Je m’appelle Colas Tran, je suis auteur et coréalisateur sur le film K-hip-hop : l’onde de choc sud-coréenne. Avant ça, j’ai travaillé pendant longtemps sur la chaîne J-one sur le Nyûsu Show, qui était une émission quotidienne de pop-culture asiatique. C’est à partir de là que j’ai été en contact avec le hip-hop coréen et d’autres aspects de la culture coréenne, la raison pour laquelle je me suis retrouvé à écrire ce film.

Neal : Je suis Neal McEnnis. Je suis pas du tout spécialiste de la Corée, j’ai été appelé pour mes compétences techniques, sur la réalisation, mise en scène, montage. J’ai découvert beaucoup de choses de la Corée parce que j’y étais jamais allé !

Colas : T’avais une street cred déjà par contre !

Neal : Du documentaire un peu artistique, de voyage et de rue, ça j’avais déjà fait et c’est un peu ma marque de fabrique.

Parlez-nous de la genèse du docu’ ?

Colas : C’est Morgane Productions, notre société de production, qui nous a matché pour le documentaire. Je connais mon sujet par contre j’avais besoin d’aide pour le mettre en images et le raconter.

Neal : Disons que la production a fait son rôle de production [rires] ! Et qu’elle a trouvé les éléments pour pouvoir combiner ce duo-là.

Vous étiez déjà familiers du hip-hop coréen ?

Colas : Alors c’est là où je révèle que je suis une arnaque [rires]. En réalité, disons que le hip-hop coréen, on a fait connaissance par petite touches. J’ai pas eu cette grosse révélation en tombant par hasard sur un artiste coréen, et qu’il fallait que je me plonge dedans. Cela s’est fait pas mal quand je travaillais sur cette émission pour J-One. J’étais rédacteur en chef et l’objectif était de traiter tous les sujets, ciné, musique, anime, manga. C’était multisujet. Par contre, je tenais à ce qu’on creuse le sujet de la musique asiatique. On avait à cette époque une plateforme inédite à la télévision, quotidienne, ce qui nous permettait d’aller couvrir les concerts des artistes asiatiques. Ma première interview de K-hip-hop s’est faite dans un salon, au Midem, à Cannes. La délégation coréenne venait à l’époque chaque année avec un assortiment d’artistes. Cette année, elle était venue avec Dynamic Duo. J’en avais jamais entendu parler, j’ai fait comme les journalistes, je google ! [rires] Gaeko et Choiza étaient adorables, l’interview s’est très bien passée. Je me suis dit qu’en Corée il se passait beaucoup des choses très intéressantes, dans divers genres musicaux, et certaines choses sont soit très exposées, soit complètement confidentielles. C’est un processus fait dans la longueur.

Neal : J’aimerais juste dire à Colas que je te trouve assez humble. T’es peut-être pas un expert sur le sujet mais quand moi je suis arrivé, j’étais pour le coup vraiment néophyte. Colas m’a conseillé. T’arrivais pas de nulle part.

Colas : Je pense qu’en tant que journaliste qui a bossé sur le milieu de la pop culture asiatique, je me suis retrouvé à côtoyer des collègues ou du public qui ont plongé tellement loin dans le sujet qui les passionne, que je ne me sens pas légitime de dire que je suis spécialiste de la musique coréenne. J’essaie d’en comprendre les tenants et les aboutissants, de retenir des info’ comme ce groupe au Midem qui me dit qu’il y a une énorme scène de rock psychédélique en Corée. J’essaie de creuser.

Combien de temps de tournage ?

Neal : On a eu une semaine de tournage en Corée ! Sur le tournage, on ne pouvait pas beaucoup déborder. Il fallait être sur place et on ne pouvait pas rester très longtemps sur place. Il fallait en amont organiser les choses pour qu’il se passe un maximum de choses possibles sur cette durée-là. Alors, on va être honnête, on n’a pas beaucoup dormi cette semaine-là [rires], on a économisé nos heures de sommeil, réussi à tout condenser sur six jours de semaine de présence à Séoul. 7 jours vol compris !

Colas : C’est-à-dire qu’une fois sortis de Incheon, on a sorti la caméra, et puis on était déjà à l’aéroport quand on l’a rangé. C’est vrai que le sujet n’a pas non plus aidé. On a des rendez-vous à 10h le matin, chez CJ&ENM parce que la productrice de Show Me The Money nous a proposé un rendez-vous. Sauf que dans la même journée, on va voir Jo Gwang-il qui lui, tourne dans son clip à 4h du mat’ dans une ruelle de l’autre côté de la ville.

Neal : Et en plus Séoul a un truc qui s’apparente un peu à Los Angeles, c’est complètement étalé. Il y a tout un truc sur le temps estimé d’arrivée ! Sur le papier ça ne parait pas très loin, sauf qu’entre deux interviews, on traverse toute la ville. Parfois on sautait dans un métro parce que ça allait plus vite qu’une voiture, c’était assez intense. Notre emploi du temps était plutôt plein et on a essayé d’en envoyer un maximum sur le temps prévu.

CKJ : C’était ton premier voyage en Corée ?

Neal : En Corée c’était la première fois oui ! Je connaissais plutôt bien l’Asie. Jusque là j’avais eu un gros coup de cœur pour Hong Kong. Mais j’ai vraiment eu un coup de cœur pour Séoul, et les Séouliens. J’ai vraiment trouvé un truc hyper fort entre l’Asie et l’Occident. Un peu comme des villes comme New York, qui te dynamisent, qui t’électrisent. Elle a ça et en même temps t’es plongé dans une Asie et traditionnelle et très contemporaine. Et j’ai trouvé les Coréens hyper accueillants. Par rapport à certains autres pays où on est moins bien accueilli. Eux étaient contents d’apporter des choses et qu’on leur en apporte, il y avait un vrai échange, ce qui n’est pas toujours le cas ailleurs.

Quand le tournage s’est-il déroulé ?

Colas : Alors du 8 au 14 juin.

Neal : Du 7 au 15.

Colas, tu avais déjà écrit ton scénario en amont ?

[rires]

Neal : C’est une bonne blague ! Ça faisait deux ans qu’on attendait de le tourner.

Colas : Notre film est parti d’une discussion que j’ai eue avec France Tv Slash, qui était intéressé à l’idée d’avoir un documentaire ou du contenu relié à la K-pop. De mon expérience de journaliste, je suis plutôt allé contre cette idée-là. C’est très compliqué de faire de l’édito avec des groupes de K-pop, de raconter une histoire, parce que l’accès est compliqué, les managements pour des raisons qui sont tout à fait valables, verrouillent l’accès à leurs artistes. Aujourd’hui, j’ai un peu évolué sur la frustration de mes interviews de l’époque, le système de la K-pop est ce qu’il est, ce n’est pas grave. Mais dans l’optique de raconter une histoire, je pense que c’est beaucoup plus intéressant d’aller chercher dans des scènes intermédiaires. C’est là où le K-hip-hop présente vraiment un intérêt, c’est-à-dire qu’il se situe à la fois dans la production mainstream, puisque les éléments de hip-hop se retrouvent partout dans les groupes de K-pop (influence hip-hop R&B). Et en même temps il y a une scène qui est plus underground, plus indépendante, alors je ne sais pas quel terme il faut accoler à ça mais moins soumise au major. Cette navigation me donnait envie d’écrire là-dessus, en écrivant sur l’histoire du mouvement en Corée. Le hip-hop est partout, en France, c’est le genre numéro 1. Comment ça s’est passé là-bas ? On connait notre histoire, celle des US, parce que c’est l’origine, mais là-bas, c’est quoi les différences ? Mais du coup pour revenir à la question, le film a été écrit fin 2019 début 2020, et l’accord pour faire le film a été signé une dizaine de jours avant le confinement [rires]. Du coup on a attendu 1 an et demi.

Neal : Je crois qu’il y avait une vraie volonté, surtout là-bas, qu’il se passe des choses. L’énergie revenait. Y aller trop tôt aurait peut-être été contre-productif. On n’aurait pas pu montrer la réalité de la scène musicale sur place.

Colas : C’est vrai qu’on a cette chance d’y être allé au moment où il y avait une grande effervescence.

Neal : Par exemple, j’ai vécu l’un des meilleurs concerts de rap de ma vie, toute catégorie de langue confondue. Le concert de Deepflow, c’était une tuerie !

Colas : C’était de la bombe. C’était de la bombe et j’ai tout raté [rires].

Neal : Il n’était pas là ! On a dû se séparer. Bon, il y avait pleins d’artistes de son label aussi et il y avait une énergie chez les artistes qui était incroyable. C’est cette force des petites salles comme on a aussi à Paris. Ça peut être génial d’aller voir Orelsan à Bercy, c’est chouette, c’est un grand spectacle mais t’as pas la force d’un truc comme quand tu vas à la Maroquinerie, à la Boule Noire, où t’es à trois mètres des artistes. J’ai peut-être compris que les mots en anglais, 1% de ce qui a été dit, mais je n’avais pas besoin de comprendre ! L’énergie était là. C’est une langue qui se prête à la musique, qui a une musicalité incroyable.

Colas : Ce concert-là t’as vu du beau monde dans les guest. Il y avait Simon Dominic, Paloalto et d’autres gens.

Neal : Après j’ai même du mal à me souvenir du nom de ma fille [rires] ! J’ai pas la mémoire des noms, mais c’était incroyable, il y avait pleins de featurings. C’était vraiment cool.

Comment avez-vous choisi les artistes que vous alliez interviewer ?

Colas : En fait dans la première version du scénario, on était sur un nombre d’intervenants et d’intervenantes qui étaient vachement réduits par rapport à ça. Chaque personne doit répondre à une « fonction », l’idée n’étant pas d’avoir un florilège d’artistes. Moi j’étais parti sur une version, spoiler, ils ne sont pas dedans, mais une version avec Epik High, pour avoir le plus haut du plus haut, et puis un autre artiste qui était en artiste émergent. L’idée était de passer pas mal de temps avec les managers, producteurs pour comprendre l’écosystème. Ca a pas mal bougé depuis cette première version du scénario. Il y a des artistes qu’on avait repérés, notamment MC Meta, Dynamic Duo que je voulais avoir pour boucler la boucle.

Neal : Oui, puis pendant le tournage c’était rigolo. Il leur a dit qu’il les avait interviewés.

Colas : Ils ne se souvenaient pas de ma gueule ! Mais surtout ils se sont dit « le mec est venu nous chercher jusqu’ici ». Après il y a pas mal de gens qui ont montré leur intérêt mais qui ne pouvaient pas pour des raisons de planning, il faut dire qu’on était là que six jours !

Neal : Franchement, je trouve qu’on a réussi une prouesse à mettre autant d’artistes différents en six jours. Epik High étaient plutôt chauds, mais ils étaient aux Etats-Unis, Tiger JK aussi. C’était assez intense, et on a eu de la chance d’avoir ces gens-là. Il fallait aussi avoir des artistes représentatifs de plusieurs courants, genres, et époques différentes pour montrer l’étendue de la scène, et pas simplement avoir une niche dans la niche.

Est-ce que vous avez observé des caractéristiques propres au hip-hop coréen, qui font le hip-hop coréen ? Dans la bande-annonce, on entend l’un des artistes dire « le hip-hop coréen, ce n’est que du hip-hop ». Qu’en pensez-vous ?

Neal : C’est tout le fond de la question !

Colas : C’est un peu tout le propos du film. Il part de mon passif professionnel qui est, comment les musiques asiatiques sont traitées médiatiquement chez nous ? On a l’impression qu’il n’y pas de nuances, alors d’un côté on va être un site ou une émission ultra spécialisée, qui ne va parler qu’aux fans. Ça effraie un petit peu des gens qui n’y connaissent rien, parce que ça a l’air trop foisonnant ou écrasant comme univers. Et d’un autre côté, on va avoir une micro-émission, qui va prendre des raccourcis, qui généralement va donner envie à ceux qui s’y connaissent d’aller brûler le siège de la chaîne télé.

Neal : Mais ça continue encore. L’envie de Colas, c’est d’aller chercher en dehors des stéréotypes. Pour reprendre sur la question, en tout cas pour moi, le cœur du hip-hop coréen, il y a une phrase qui résume mon sentiment, elle est dite par Omega Sapiens de Balming Tiger. C’est cette question de l’entre-deux entre une culture de l’Ouest et une culture asiatique. C’est ce petit point, cette limite qui fait qu’ils sont tout le temps sur un entre-temps. Omega Sapiens le dit super bien : ils se disent bonjour à l’ancienne, et en même temps ils se checkent. Cet entre-deux là, cet espace-là tangible qui fait le hip-hop.

Colas : C’est ça ! Le truc très street US réapproprié, et l’héritage confucianiste où il faut mettre les formes. C’est vrai qu’il y a ça dans le caractère. Mais au niveau strictement musical, comme le disent les Dynamic Duo, l’objectif est de dire qu’il s’agit de hip-hop, certes en coréen, mais ça reste du hip-hop. Basta ! Médiatiquement, ce qui me soulait, c’était de me prendre des claques musicales, d’enchaîner les interviews, mais de voir, que dans les médias, ça va être traité comme le « phénomène asiatique » ou dans une niche cool, mais difficilement ouverte à la niche. La scène hip-hop est folle !

Neal : Je suis d’accord avec toi, mais ce que je trouve intéressant c’est qu’il y a le hip-hop comme musique mais aussi le hip-hop in real life. C’est aussi urbain, au-delà de la musique. Dans le documentaire, on rappelle que dans le hip-hop, il y a du b-boying, on peut danser le hip-hop, le chanter, le mixer. Aux US, si t’avais pas fait de près ou de loin de la taule, t’étais pas vraiment dans le rap-game. Alors je trouve que ce n’est pas ce qui ressort du hip-hop coréen. Chaque artiste a quelque chose à dire, mais je trouve qu’il y a cette force de la rue, dans tous les hip-hop de tous les pays, qui appartient à leur rue. Et leurs rues à eux, t’es ni à Brooklyn, ni à L.A. Mais c’est du hip-hop, comme partout.

Colas : Il y a la pulsion de liberté, et de liberté qui est la même.

Neal : Même si ça n’est pas la même partout, pour les américains, les français…

Colas : Alors attend deux secondes, dans deux secondes on est sur le capitalisme [rires] !

Pour rebondir là-dessus, avez-vous senti que le hip-hop coréen était imprégné de certaines luttes sociales ou politiques ? Ou que les artistes se rassemblaient autour de ces luttes ?

Colas : Les artistes en parlent brièvement dans le film. Oui, définitivement. A ce titre-là, et beaucoup de gens feront le parallèle, ce ton-là qu’on peut avoir dans le cinéma et les séries coréennes (cf Squid Game ou Parasite) reprend l’idée que les inégalités de la société sud-coréenne sont réelles, dramatiques. On ne fait pas d’hypocrisie. C’est la réalité.

Neal : Après, il y a aussi, l’omniprésence de Show Me The Money. Ils ont besoin de près ou de loin de se positionner par rapport à Show Me The Money. Tu ne peux pas être neutre par rapport à cet élément gigantesque. T’es dedans ou pas, mais ce n’est pas neutre.

Les artistes se sentent-ils en marge de la K-pop ?

Neal : Je n’ai pas senti ça. Et j’ai surtout senti que c’est une niche de la K-pop. Mais dans la K-pop, il y a pleins d’arts différents. La partie ultra-connue, c’est BTS et compagnie qui prend une place monumentale. Mais eux sont aussi tirés par ça. Ça leur a permis d’être connus. J’ai pensé l’inverse avant le documentaire qu’il y avait un grand respect des genres. Je n’ai pas trouvé qu’ils s’excluaient de la K-pop.

Colas : Non, non. En fait de manière générale, ce qui relève de la K-pop, ce qui ne relève pas de la K-pop, ce qui est hip-hop ou non, cette classification musicale n’a pas de sens pour les artistes. Ils feront leurs sons. Quand on est artiste, on peut un jour avoir envie de faire du rap très marqué, et l’autre jour de faire une balade. Les groupes ne s’en privent pas. La question c’est de savoir dans quelle structure on est (major…). Mais le constat général de tout le monde, c’est de se dire que la Hallyu profite à tout le monde. Après, pour nuancer, certains prennent plus de place que d’autres. Prendre l’exposition, c’est potentiellement prendre les revenus, sachant que quand on est artiste indépendant, c’est très difficile de l’être en Corée par rapport à chez nous. Là-bas, ça devient un choix de vie. On ne peut pas faire vivre son art et réussir à manger à la fois.

Entre les jeunes générations et les plus âgés, avez-vous perçu des différences de discours ou des façons différentes de faire du hip-hop ?

Neal : C’est particulier. Je pense plus qu’une question de générations, c’est plus une question de musique pure. Pour parler de Dynamic Duo, le hasard faisait que l’un d’entre eux a fait un featuring avec Jo Gwang-il, de la nouvelle génération. Il y a un lien entre les générations. J’ai plutôt senti qu’il y avait une continuité.

Colas : Oui, puis il y a une transmission. Il faut replacer aussi, qu’en termes de décennie, on n’est pas sur une échelle très large, sachant que le hip-hop coréen a un micro train de retard par rapport au rap US. Ses prémices datent de fin 80, fin 90, avec une explosion dans les années 2010. Il y a plutôt du respect mutuel.

Ils étaient intrigués de vous voir faire un documentaire ?

Neal : Je ne pense pas qu’ils l’étaient. Ils se rendent compte que c’est énorme partout. Pour reparler de Balming Tiger, ils nous ont dit qu’ils venaient de faire une tournée en Europe. Pour eux c’était la folie. Ils se rendent compte qu’ils ont une grosse fanbase. Ils sont assez reconnaissants d’avoir une fanbase.

Colas : Là où ils étaient peut-être un petit plus surpris, ce n’est pas tant qu’on les sollicité, mais plutôt sur les sujets abordés. Avec des artistes, on a pu évoquer la question d’inégalités sociales etc. On a essayé de faire un lien avec la société coréenne. Ils étaient agréablement surpris. En Corée, c’est rarement des sujets qu’on aborde. Contents de parler plus librement que la fenêtre qu’on leur donne habituellement.

Neal : On a eu la chance d’avoir des artistes potentiellement moins verrouillés dans leurs discours. Je pense à MC Meta, qui nous a accordé beaucoup de temps, qui s’est livré sur des choses du passé. On a eu la chance d’avoir des artistes pour nous, ce qui n’est pas tout le temps le cas, pas que là-bas mais partout. On a été chez certains artistes. C’était sympa. On a eu la chance d’avoir vraiment du temps avec certains artistes.

Un artiste particulièrement touchant ?

Colas : C’est la question piège ! [rires]

Neal : Sur sa musique, je suis fan de MC Meta.

Colas : Moi je ne veux pas mettre de favori et je tiens à cette nuance. Mais dans les artistes auxquels on ne s’attendait pas, on a eu Lee Young-ji. On tournait sur le Blue Spring festival, il y avait un certain nombre d’artistes hip-hop qu’on suivait.

Neal : C’est vraiment qu’il ne faut pas mettre de favori. Il y a des choses que j’ai découvertes, que je réécoute encore chez moi.

Colas : On ne la connaissait pas, elle n’était pas prévue dans notre listing. Il pleuvait ce jour-là. On a découvert cette nana dans sa combinaison bleue, qui a décidé de partir de scène pour aller se jeter dans la foule et faire son rap comme une guerrière sous la pluie.

Neal : Mais c’est une guerrière ! Son rap il est guerrier.

Colas : Et elle est sortie de scène, et derrière elle a répondu à quelques questions. Elle nous a filé son énergie. Grosse surprise !

Un dernier mot à ajouter ?

Neal : Je suis très content de ce film. Je trouve qu’il représente bien une vraie palette de ce qu’est le k-hip-hop aujourd’hui, comment il est vécu là-bas. Au début, on souhaitait faire un film avec une partie française, mais on n’en a pas eu besoin. Ce qu’ils nous ont donné, c’est que c’est super fort partout, c’est encore un peu naissant, on a réussi à capter un morceau de souffle-là.

Colas : On en est tous les deux très contents, on remercie tous les gens qui nous ont aidé à faire ce film. Ça a été une sacrée aventure à beaucoup d’égards. Je suis très content de livrer le résultat de ce projet, qui montre aussi cette univers-là à des néophytes tout en étant fidèle à l’amour que ceux qui ont déjà fans peuvent porter à cette musique. On a la chance que Slash nous fasse confiance sur cette première-là à la télévision nationale française sur le hip-hop. Allez écouter les artistes, c’est eux qui font le job, nous on les filme, c’est eux qui font tout.

Un grand merci à eux pour le temps accordé ! 

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