Conférence Japan Expo 2023 : avec XY, Yoshiki écrit le nouveau chapitre de sa carrière

Après quatre ans d’absence, Yoshiki est revenu sur la scène familière de Japan Expo. Outre sa performance grandiose et transcendante, Yoshiki a aussi transmis son amour pour la musique à une nouvelle génération, en permettant au groupe XY, son poulain, de se produire pour la première fois hors du Japon, à ses côtés. Un moment d’harmonie qu’il a ensuite tenu à mettre en avant lors d’une conférence de presse donnée le 15 juillet dernier. Retour sur une conférence riche en nouveaux projets !

Bonjour, pouvez-vous vous présenter ? 

Yoshiki : Bonjour, je suis Yoshiki, je suis là avec les membres de XY. C’est un vrai honneur pour moi de revenir à la Japan Expo. Je m’y suis produit en 2019, mais il y a eu la COVID après. Aujourd’hui, j’ai pu revenir. Je suis ravi d’avoir pu jouer avec XY, le boys band que je produis. C’est un peu bizarre de revenir. Je vis à Los Angeles mais je vais également à Tokyo plusieurs fois par mois. J’étais à Paris il y a quelques semaines, j’avais une conférence de presse à propos de ma marque de mode, MAISON YOSHIKI PARIS. Donc je reviendrai pour la Fashion Week de Paris en septembre. Je reviendrai aussi pour ma tournée à Londres. Aujourd’hui je me suis juste produit sur la scène Yuzu. J’étais très reconnaissant. Les fans étaient incroyables. 

Pouvez-vous nous parler du projet XY ? 

Yoshiki : C’est un groupe créé par l’émission YOSHIKI SUPERSTAR PROJECT X, un concours de talents. Nous avons rencontré tous ces jeunes talents, mais cette émission n’a pas été facile à mener. Un garçon, un chanteur, Yoshi, est décédé après la sélection. Nous avons dû continuer cette émission, car j’avais déjà les auditions finales du groupe. C’est notre rencontre qui a porté ses fruits. XY est un groupe qui est composé de 8 danseurs et 5 musiciens (ndlr : la formation est composée d’un band et d’un groupe de chanteurs-danseurs, complémentaires), c’est une composition assez inattendue, une formation musicale assez particulière à Japan Expo. 

Les membres peuvent-ils se présenter ? 

Furutatsu: Je suis Furutatsu. Je joue de la basse et du violon.

 

Jay : Je suis Jay. Je suis en charge de la danse et du chant.

 

Mitchy : Je suis Mitchy et je suis membre de la formation dance-vocal.

 

Gai : Je suis Gai, je suis vocaliste et musicien.

 

Kice : Je suis Kice. Je chante et je rappe. La musique est ma vie. 

 

Yoshiki : Il y a plusieurs formations. 

 

Kosei : Je suis Korei, je suis danseur. 

 

P→★: Je suis P→★. Je suis également chargée de la danse.

Comment surmontez-vous les obstacles afin que le groupe puisse s’internationaliser ? 

Yoshiki : Je trouve qu’ils sont tous très talentueux. Maintenant, il leur faut donc des expériences. Sur scène, il y a parfois des choses inattendues. Il faut alors donner son maximum. C’est ma philosophie et c’est ce que j’attend d’eux. XY, c’est une formation et un modèle sans précédent. Le groupe est particulier.  L’art n’est pas quelque chose qui a besoin d’être compris. Moi-même je ne pense pas être compris par tout le monde. Il y a du mystère. Pour XY, c’est la même chose. Il y a des choses profondes, donc il faut mettre en avant ce mystère en fonction des circonstances. 

 

Et de votre côté Yoshiki, comment surmontez-vous les obstacles ? 

Yoshiki : Pour moi, la vie est faite d’obstacles. C’est comme ça, pas uniquement dans la musique. Il y a des problèmes et on ne peut pas passer de A à B sans problèmes. Dans les concerts, il y a également des imprévus. Mais dans ces moments-là, je fais en sorte de donner mon maximum, comme je l’ai toujours fait. Dans la vie, il y a des choses dures. Par exemple, j’ai perdu un membre de mon groupe X Japan. Alors, être sur scène est quelque chose de précieux, et j’en suis reconnaissant. A Japan Expo, il y a également des problèmes mais le public était formidable aussi. C’est comme cela que ça se passe. 

Comment faites-vous pour être toujours aussi énergique, malgré tous vos projets ? 

Yoshiki : Je suis très reconnaissant de pouvoir travailler avec de tels talents, dont XY, THE LAST ROCKSTARS, X Japan, et avec les équipes de ma marque de champagne, de vin, de vêtements, de boisson énergétique, de ma carte de crédit. Je suis très reconnaissant et j’ai l’opportunité de le faire, donc je me donne juste à 100%. Je ne m’investis pas à 10% dans chacun de ces projets. Comment je fais ? C’est juste l’esprit rock’n’roll ! 

Vous avez composé les génériques de différents anime. Avez-vous l’intention de composer pour d’autres ? 

Yoshiki : Très bonne question. A vrai dire, je ne sais pas. Demon Slayer, j’aime les anime. Si l’opportunité se présente, j’adorerais composer pour d’autres anime. 

Parlez-nous du projet THE LAST ROCKSTARS. 

Yoshiki : Nous sommes en juillet n’est-ce-pas ?  Il y aura une annonce dans quelques semaines, le mois prochain, je suppose. 

Concernant THE LAST ROCKSTARS, ce n’est pas trop difficile d’être quatre bêtes de scène ? 

Yoshiki : Notre existence est déjà puissante (rires). Ce sont de vrais amis. Nous sommes vraiment amis. C’est à partir de cette amitié que nous travaillons. Il y a du respect entre nous. Je vous remercie pour les autres membres, car je ne suis pas le chef. 

 Est-ce que vous comptez rééditer les anciens albums d’X Japan (parce que cette génération a besoin de connaître “Art Of Life”) ! 

Yoshiki : C’est une très bonne idée ! Je le ferai. Merci de le mentionner en réalité. Cette chanson est très importante pour moi. Pour ceux qui ne le savent pas, Art of Life est une chanson que j’ai composée pour décrire l’art de la vie. Donc oui, j’aimerais le faire. 

La même année, vous débutez une nouvelle ère avec THE LAST ROCKSTARS. Et maintenant, vous montez sur scène avec ces nouveaux musiciens. Comment appréhendez-vous cette transition, surtout maintenant que vous êtes, plus que jamais, un exemple pour les nouveaux artistes ? 

Yoshiki : J’ai été dans cette industrie pendant un long moment, mais en même temps, je me sens seul. En ce moment. C’est pour ça qu’il est superbe de pouvoir présenter de nouveaux talents, dont The Last Rockstars, avec Miyavi, Sugizo, Hyde. Mais je suis juste un garçon qui aime la musique et qui est devenu une rock star. Aujourd’hui, c’est incroyable de pouvoir partager un moment avec XY. 

XY, comment vous sentez-vous en partageant la scène avec Yoshiki ? 

Furutatsu: : Évidemment, je suis tendu. Mais je vis énormément d’expériences précieuses grâce à lui. 

 

Jay  : Je sais que je travaille avec quelqu’un de reconnu à l’international, alors ça me motive à aller jusqu’au bout. 

 

Mitchy : Pendant le concours, Yoshiki m’a donné beaucoup de conseils. J’ai appris grâce à sa présence, qui est très précieuse. Donc c’est tous les jours un bonheur. 

 

Gai : J’apprécie déjà le fait de pouvoir travailler avec Yoshiki. J’ai l’impression qu’on peut changer le monde. On essaie de créer un nouveau genre, quelque chose que les gens n’ont jamais vu auparavant. Je me sens surexcité, merci. 

 

Kice : C’est vraiment l’un des meilleurs musiciens au monde. C’est un honneur de pouvoir interpréter ses créations. Je veux vraiment continuer jusqu’à la fin de ma vie à ses côtés. Yoshiki est le GOAT (ndlr : “greatest of all time”, trad : “le meilleur de tous les temps”).

 

Kosei : Même maintenant je me demande si je suis capable de travailler pour XY, tant Yoshiki est grand. XY se doit donc d’être à son niveau et je travaille pour cela. 

 

P→★: Pour Japan Expo, c’était pareil. Yoshiki ne s’arrête pas et ne cesse d’évoluer, même quand il monte sur scène, la perfection n’existe pas. Il se réinvente toujours. J’observe cette façon de travailler. Donc, même si je me trouve devant un gros obstacle, je n’oublierai pas comment lui travaille et je pourrai ainsi surmonter à mon tour les obstacles. 

Que peut-on attendre de X Japan ? 

Yoshiki : Il y a toujours des moments où l’absence de X Japan se fait sentir. Mais ce que je ressens quant à X Japan, c’est que tant que les membres sont vivants, tant qu’ils sont heureux, c’est ce qui compte à mes yeux. C’est tout ce que j’espère. Il y a peut-être des moments où l’on veut monter sur scène ensemble, où l’on veut jouer ensemble. Je n’essaie pas de recréer le groupe. Mais en même temps, après ce que nous avons traversé en perdant tant de membres… je veux dire.. deux membres, tant qu’on est heureux. Je me dis que si je n’avais pas demandé à HIDE de rejoindre X Japan, peut-être qu’il serait encore en vie. Il y a peut-être un moment où nous referons une tournée ensemble. Mais puisque nous avons enregistré un nouveau single,  je veux que les gens écoutent ce qu’on a créé. 

 

Pouvez-vous parler de votre tournée et de ce que la musique orchestrale représente pour vous dans le monde de la musique aujourd’hui ? 

Yoshiki : En réalité, j’adore la sphère musicale d’aujourd’hui. Surtout la génération Z. Elle est très flexible en termes de genre. Elle peut décider de faire de l’EDM, du jazz, du hip-hop en même temps. De la musique classique aussi. C’est très éclectique. Je dis toujours qu’il y a des bonnes musiques et des mauvaises musiques. C’est tout, il n’y a pas de genre. Je peux passer de la musique classique au rock et tout ce qui se situe entre. Je vais travailler avec un orchestre, mais aujourd’hui pendant le show, la performance était quand même expérimentale. J’ai joué de la batterie. Habituellement, si je joue du piano, je m’en tiens au piano. Mais ça a fonctionné. J’aimerais jouer de la batterie avec un orchestre, quelque chose comme ça. J’essaye toujours d’innover. Je pense que je dépasse un peu les frontières du genre. Voyons voir, il y a 20 ans, aux Etats-Unis, les rock stars japonaises, les gens riaient. De nos jours, quand on parle de rock stars japonaises, on dit immédiatement “que peut-on faire ensemble ?”. Je pense que les murs qui nous divisaient deviennent de plus en plus minces et petits. Idem pour les genres, qui peuvent être croisés. 

J’aimerais qu’ils puissent ainsi contribuer à dépasser les genres, et c’est pour cela que je fais cette tournée classique. Comme je l’ai dit sur scène, cette tournée est très importante pour moi car au moment du décès de ma mère en mai dernier, je me suis demandé s’ il n’était pas temps d’arrêter. Est-ce que je devrais arrêter ma carrière ? Mais en même temps, je ne pouvais m’empêcher de pleurer en me demandant quoi faire. C’était peut-être le moment d’arrêter, mais au même moment mon agent m’a proposé de faire une tournée mondiale, mais avec mon état d’esprit, je me disais, est-ce que je le fais ou non ? Mais, je suis très reconnaissant. Alors, je me suis dis, en fin de compte, je le fais. Encore une fois, je suis en vie. On peut abandonner, un jour. Mais il y a des fans qui le veulent, donc je suis très reconnaissant. Venez voir mon spectacle un jour ! 

Pouvez-nous parler de votre marque Maison Yoshiki, qui sera présentée à la Fashion Week de Paris ? 

Yoshiki : En fait j’ai pas mal d’expériences à la Fashion Week de Tokyo. J’ai présenté mes créations lors de l’inauguration et de la clôture du festival. Mais depuis toujours je vois Paris comme la capitale de la mode. Pour la mode, il faut donc être à Paris. Cette idée de Maison Yoshiki n’est pas toute jeune. Depuis des années, nous organisons des réunions de préparation. Tous ces processus donnent le projet de cette année, quand j’ai signé avec la maison de kimono et j’ai aidé les parents à choisir des tissus. Toutes ces expériences deviennent création. Je suis proche du milieu de la mode, grâce à ces expériences. C’est pourquoi j’ai monté l’entreprise Maison Yoshiki à Paris. Il y a également Yoshikimono et Prêt-à-Porter. Je peux maintenant me présenter dans le milieu de la mode à Paris. Je travaille avec Baccarat, la marque de cristal. Effectivement, Maison Yoshiki va sortir une collection Baccarat. J’ai aussi une marque de champagne. Le nom est Y by YOSHIKI X CHAMPAGNE POMMERY. Elle est déjà sortie en Allemagne. Cela me donne envie d’en boire ! (rires)

Yoshiki, vous avez créé le groupe XY, bénéficiez-vous de subventions du gouvernement japonais ? Si non, souhaitez-vous en bénéficier ? 

Yoshiki : Oui, j’aimerais bénéficier de ces subventions. J’admire les autres pays étrangers qui en proposent de nombreuses. Et dans le monde entier, il y a des événements tels que la Japan Expo où l’on peut présenter de jeunes talents japonais auprès du public étranger. L’État peut également proposer diverses subventions. Mais même si de notre côté, il n’y en a pas, on y va, on bouge quand même. Peut-être que si je dis ce genre de choses, l’Etat ne nous aidera pas (rires). En tout cas, on attend toujours ! 

Aux membres de XY : comment avez-vous vécu votre passage en France ? 

Gai : Tout à l’heure, j’ai dit à d’autres médias que l’art et la musique étaient des choses formidables. En arrivant en France, j’ai observé un paysage où l’art est omniprésent, un paysage différent du Japon. Sur scène, à Japan Expo, la langue est différente. Nous sommes différents mais nous nous réunissons. Il n’y a peut-être pas de subventions, mais nous souhaitons continuer notre travail. Cela dit, ce serait bien si nous bénéficiions d’aides.  

 

P→★:: Nous avons donné une performance aujourd’hui et hier nous sommes allés visiter Paris. Sur la scène et pendant les visites, j’ai vraiment ressenti la sympathie des français. Une partie du public est venu nous voir pour la première fois. Toutefois, il nous soutient ! Tous ces petits gestes sympathiques nous touchent et nous encouragent. XY souhaite être un groupe international. Je voudrais être un artiste qui transmet de l’énergie au monde entier. J’ai ressenti cette énergie dans le contact avec le public français.

Un mot pour la fin ? 

Yoshiki : Merci beaucoup de soutenir XY, de me soutenir ainsi que mes activités. Encore une fois, me produire sur scène à Japan Expo, qui est comme une famille. Je disais tout juste que nous allions revenir un jour. Nous sommes amis, nous sommes une famille et nous avons de nouveaux amis donc c’est plutôt cool. Je ne sais pas comment vous remercier. J’adorerais revenir et je pense que XY dirait la même chose. C’est leur première fois à l’extérieur du Japon. Donc c’est très significatif. Vous savez quoi, la France est le premier pays dans lequel je suis venu il y a très longtemps, quand j’étais sous SONY RECORDS, pour notre premier album. C’est une chance de pouvoir aller partout dans le monde pour apprendre la culture. Les autres membres de X Japan sont allés aux Etats-Unis. Moi, je suis venu ici (rires), pour la culture européenne et française. La France est un endroit très important pour moi, non pas que pour la musique, mais pour plein d’autres choses que je fais. Donc je vous reverrai encore et encore et encore !

Merci aux membres de XY et à Yoshiki pour leur temps, ainsi qu’à Japan Expo pour son accueil.
Vous pouvez suivre les activités des artistes et leurs futures sorties via leurs différents réseaux sociaux : Twitter de XY, Twitter de YOSHIKI , site officiel de YOSHIKI et Instagram de XY.

Retranscription en collaboration avec Nautiljon. Photos par Lucile Theffo Defaudais 

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